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Bataillon Dniepr-1 : jusqu’au fond de l’horreur de la Polizei ukrainienne

Bataillon Dniepr-1 : jusqu’au fond de l’horreur de la Polizei ukrainienne
Photo d'un habitant du Donbass en 2014

Voici la réécriture d’un ancien article sur le bataillon Dniepr-1, bien avant que j’entame ma longue étude des unités de représailles de l’armée ukrainienne. Dniepr-1 est totalement inconnu en France, et pourtant il fut aux côtés d’Azov lors des premiers massacres, en particulier celui de Marioupol (13 juin 2014, et les semaines suivantes). Il fut aussi des défaites ukrainiennes, et fut également un bataillon de l’armée privée de Kolomoïsky, jusqu’à qu’il fut repris en main et intégra aux côtés d’Azov l’armée privée d’Arsen Avakov. Tout le pire de l’Ukraine est rassemblé dans cette unité : police supplétive, fanatiques bandéristes, transfuges du Donbass, un Juif servant le parti néonazi Pravy Sektor, un officier supérieur devenu député, maintes fois médaillé mais connu pour sa lâcheté, des répressions politiques inimaginables, des exécutions de civils à la manière des Einsatzgruppen, on nage ici en plein délire ukrainien. Bienvenue dans ce qui aurait pu être l’équivalent de la 4e SS Polizei, mais qui sans doute fit bien pire encore.

La formation d’un des bataillons de bourreaux de l’Ukraine. Il fut formé le 14 avril 2014, à partir d’ultranationalistes et de néonazis venus de la région et également des anciennes compagnies d’autodéfense du Maïdan. Il fit partie de l’armée privée financée par l’oligarque mafieux Igor Kolomoïsky, qui avait été nommé chef de l’administration de la région de Dniepropetrovsk. Un premier bureau de recrutement fut ouvert (22 avril), avec pour objectif un complet de 500 hommes (rehaussé à 1 000 hommes), de préférence choisis dans ceux ayant une expérience militaire, ou dans les forces de l’ordre, mais l’idéologie bandériste était prioritaire sur tout le reste, aussi la limite d’âge de 18 à 45 ans ne fut pas respectée. Pour le compléter, un appel fut lancé aux habitants de la ville et les critères encore abaissés (28 avril). La ville ne suffisant pas à fournir assez de volontaires, une compagnie fut formée de transfuges par l’embryon du bataillon Donetsk-1, sous les ordres de Shilov ( qui forma la 5e compagnie), et une autre fut formée de transfuges de Crimée et de Tatarrs (dénommée Sotnia Crimée). La première compagnie fut formée officiellement (6 mai). Après une formation accélérée de deux semaines par des instructeurs ukrainiens, mais aussi venus de Géorgie et d’Israël (une douzaine de mercenaires), il fut rapidement envoyé dans le Donbass et s’empara de Krasnoarmeïsk commettant ses premiers crimes de guerre en plein référendum républicain (11 mai). Il se livra à des exactions, des pillages et des crimes de guerre, immédiatement repéré par sa férocité et cruauté. Il fut également chargé de s’emparer de toutes les gares ferroviaires situées aux abords de la zone insurgée de Donetsk. Les trains de voyageurs furent arrêtés et les voyageurs contrôlés, dans l’idée d’arrêter des Russes ethniques se rendant dans l’Est pour rejoindre l’insurrection, ou de capturer ceux qui fuyaient des répressions ukrainiennes. Les humiliations et violences commises furent dès cet instant nombreuses (30 mai-début juin). Le reste de l’unité fut envoyé par Berdiansk à Marioupol, où elle participa aux terribles répressions après la reprise de la ville (13 juin). Fort de 300 hommes, le bataillon en compagnie d’Azov et d’autres forces de police et du SBU s’acharna dans la ville. Dans la « bibliothèque » et à l’aéroport, des dizaines de personnes furent fusillées, on ne connaît toujours pas à ce jour le nombre de victimes, une estimation minimale est d’environ 200 à 600 personnes exécutées durant les semaines suivants la prise de la ville (12-13 juin-début août). Le bataillon mena une véritable chasse aux résistants, usant des dénonciations, des écoutes téléphoniques et remontant les pistes. Des centaines de personnes furent également envoyées dans les prisons secrètes de l’Ukraine, que des survivants ont décrites, à Marioupol, mais aussi Zaporojie, Kramatorsk, Kharkov et probablement dans beaucoup d’autres villes d’Ukraine. C’est à cette époque que le bataillon commis sans doute la plus grande quantité de crimes de guerre, le bataillon étant l’un des plus sanglants de l’armée ukrainienne.

Bereza, Korban et Kolomoïsky, les mauvais démons du bataillon. Son premier commandant fut Youri Bereza (1970-), originaire de la région de Dniepropetrovsk, militaire de carrière d’abord dans l’armée soviétique (1987-1991), puis dans l’armée ukrainienne (1992-2003), major (1997), il démissionna pour se lancer dans les affaires, président d’honneur et propriétaire du club de football Dniepr-1. Nationaliste ukrainien convaincu, il participa à la Révolution Orange, comme l’un des leaders locaux (2004-2005), s’engageant en politique dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, cadre local pour le parti, par ailleurs lié à son fondateur Andreï Paroubiy. Pendant la Révolution du Maïdan, il prit la tête des extrémistes et manifestants, et fut le fondateur d’une milice locale pour intimider les Russes ethniques majoritaires dans la ville. Il prit naturellement la tête du bataillon Dniepr-1 à sa formation. Bereza s’enfonça avec ses hommes dans le Donbass, laissant commettre de nombreuses exactions, pillages et crimes de guerre, il participa notamment aux répressions sanglantes dans la région et la ville de Marioupol (juin-juillet 2014), et fut vaincu à la bataille d’Ilovaïsk et d’Elenovka (18 août-2 septembre). Dans la fuite du chaudron d’Ilovaïsk, le bataillon et les autres formations ukrainiennes furent taillés en pièces, dans une tentative désespérée de fuite, au moins 273 soldats furent tués rien que le 29 août. Bereza fut dénoncé pour avoir fui les combats, dans une panique mémorable où il abandonna ses hommes, le champ de bataille, ses effets personnels et ses armes. Il fit porter le chapeau aux autres officiers supérieurs dans un discours devant la Rada et se cacha derrière son immunité parlementaire. En effet, ayant gardé des fonctions politiques, il était l’un des bras armés de Kolomoïsky, élu député à la Rada (27 novembre). Il préféra toutefois rejoindre le Front Populaire du Premier ministre Arseny Iatseniouk, pour des raisons évidentes de protection (parti otaniste et européiste). Il fut poursuivit par la Fédération de Russie pour ses crimes et « activités terroristes » (alliance avec les islamistes tchétchènes, 6 décembre 2014). Nommé membre du Conseil militaire du Front populaire, il fit voter la possibilité de racheter à l’État sa mobilisation (pour 5 ans de salaire). Il refusa de répondre de ses actes et refusa de témoigner devant une commission militaire pour la défaite d’Ilovaïsk (février 2015). Durant son mandat, il fit scandale en faisant de nombreuses déclarations assassines et racistes envers la Russie et les Russes, s’attaquant verbalement et violemment à l’opposition, en les menaçant d’une « Nuit des longs couteaux », en promettant de ravager la Crimée et d’envahir la Russie, sans parler d’organiser des actions terroristes sur son territoire, de fonder des camps de concentration pour les Russes ethniques. Avec d’autres députés, il présenta des photographies d’autres conflits à des délégations américaines et européennes pour tenter de convaincre de la présence de troupes russes dans le Donbass. Bereza fut mis en difficulté dans un vaste trafic de protections payantes des entreprises dans la région de Dniepropetrovsk (2015-2016), mais ne fut pas inquiété (contrairement à Kolomoïsky et Korban). Par corruption, il fut nommé membre correspondant de l’Académie des Sciences d’Ukraine (janvier 2017). Il s’illustra dans une bagarre épique, contre le député de l’opposition Alexander Dolzhenkov (8 juin 2018), en pleine assemblée, et avec d’autres députés, il participa à un pugilat général (24 combattants !), dans le sein de la Rada (20 décembre), lors d’un vote sur le changement de nom de l’Église orthodoxe ukrainienne (liée au patriarcat de Moscou). Malgré sa lâcheté au front, il fut décoré à maintes reprises pour « héroïsme ». Il ne vota toutefois pas la loi obligeant les fonctionnaires ukrainiens à ne parler que l’ukrainien (il est russophone !), et disparut progressivement dans les limbes de l’histoire. Il ne fut pas réélu (2019), et végéta ensuite à l’arrière. Il donna après le début de l’opération spéciale russe, des interviews pour la radio ukrainienne NV, détenue par un oligarque et banquier tchèque, Tomach Fiala très étroitement lié à un certain… Georges Soros, son principal partenaire d’investissement, martelant qu’un « Tribunal de Nuremberg » serait formé contre la Russie et les dirigeants russes. Il affirma ensuite que le bataillon Dniepr-1 « entrerait dans l’histoire »… ne faisant pas si bien dire car de fait pour tous ses crimes de guerre, il y ait déjà rentré de plein pied.

Un bataillon de police supplétive et de criminels de guerre très embarrassant.Le bataillon qui n’avait pas donné grandes satisfactions dans ses missions, mis à part dans les exactions contre les civils, fut transformé en bataillon d’assaut. Il fut fait un effort pour l’équiper d’armes lourdes et le renforcer à un effectif de plus de 1 000 hommes (23 septembre 2014). Il fut reformé à l’arrière, et renfloué de mobilisés et conscrits, tandis que ses cadres suivaient des formations rapides. Une fois prêt il fut enfin renvoyé sur le front (hiver 2014-2015), restant très longtemps sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk. Cependant le bataillon ne brilla pas pour ses faits d’armes, car il s’empara d’un convoi humanitaire destiné aux populations civiles du Donbass, envoyé par le fonds de l’oligarque local Renat Akhmetov. Le convoi fut totalement pillé (13 décembre). Officiellement, certains de ses hommes furent employés à des missions sur les arrières de l’insurrection républicaine, pour des sabotages (trains de charbon, etc.), ou assassinats de personnalités parmi les insurgés. Il fut ensuite en partie motorisé et pourvu également de chars (début 2015). Il fut engagé dans les combats autour de Shirokino, près de Marioupol (février-juillet), puis fut retiré du front pour servir à des opérations de police et de protection des lignes de ravitaillement sur l’arrière du front. Bereza étant entré en conflit ouvert à Guenady Korban, bras droit de Kolomoïsky et vice-gouverneur de Dniepropetrovsk, les financements de l’oligarque furent coupés (novembre). Le conflit portait sur le fait que Bereza se trouvait réticent à utiliser ses hommes dans le système de rackets et de trafics illégaux, de saisies et de lutte contre les concurrents de Kolomoïsky. Les instructeurs étrangers le quittèrent également, aussi les nouvelles recrues furent peu ou mal formées. Dès lors, il fut financé par des dons privés, mais garda son casernement et sa base à Dniepropetrovsk, où fut installé une chapelle par le patriarcat de Kiev (automne 2015). Le bataillon fit l’objet d’une enquête pour ses nombreux crimes de guerre et exactions contre le civils, signalé par le photographe de guerre Jérôme Sessini, signalant parmi eux des mercenaires américains camouflés (11 mai 2014), par Amnesty International (24 décembre), ou par une association britannique Global Rights Compliance LLP (2016), également signalé par des rapports du Haut-Commissariat aux Droits de l’homme de l’ONU, pour des violences, tortures, simulacres d’exécution, pillage, saisies de biens immobiliers, enlèvements de civils et humiliations contre les populations russophones (en même temps que les bataillons Aïdar, Kiev-1 et Kiev-2). Les hommes du bataillon firent un stock illégal d’armes et de munitions capturées sur les insurgés du Donbass, stockées afin d’alimenter un trafic d’armes ou pour une future « révolution nationale » contre le régime de Kiev. Le stock fut découvert et saisi et des poursuites judiciaires entamées contre les militaires, qui furent bientôt éteintes (6 juillet 2016). Il fut de nouveau transformé en bataillon de police supplétive et jusqu’à l’opération spéciale russe, employé seulement à l’arrière pour assurer l’ordre public, dans les zones de l’Est de l’Ukraine largement hostiles à l’Ukraine et au régime de Kiev. Après la chute de Kolomoïsky, les financements furent de nouveau assurés par le Ministère de l’Intérieur, et il retourna dans les mains d’une autre armée presque privée, celle d’Arsen Avakov (Ministère de l’Intérieur entre 2014 et 2021). Il fut alors employé contre des manifestations, notamment dans la capitale, également pour maintenir l’ordre. De fait, le bataillon travailla de nouveau main dans la main avec la police politique ukrainienne, le SBU. L’étendue de ses crimes durant toutes ces années fait de lui l’une des unités les plus terribles de l’armée ukrainienne, pas un seul homme de cette unité ne pourrait s’enorgueillir d’avoir les mains propres et la conscience tranquille. Les médias français et occidentaux se sont bien gardés jusqu’à ce jour de citer cette sinistre unité, dont les crimes pourraient être comparer (également dans le rôle), à la 4e division SS Polizei. Le bataillon reste toutefois grâce à la propagande ukrainienne très populaire, sa page Facebook active jusqu’en décembre 2021 affichant plus de 65 000 abonnés.

Un criminel de guerre ressemble toujours… à votre voisin. C’est une longue liste qui permet ici de comprendre d’où venaient ces hommes. Dniepr-1 c’est sans doute le pire de l’Ukraine, des hommes qui dans les apparences n’étaient certainement pas destinés à devenir parmi les plus terribles criminels de guerre de ce conflit. L’analyse montre qu’ils étaient massivement de Dniepropetrovsk, le recrutement fut essentiellement régional et surtout l’idéologie prima sur tout, l’expérience, l’âge, les savoirs militaires… ce furent les hommes des compagnies du Maïdan qui furent sa charpente. Il s’agissait de néonazis et bandéristes des différentes formations politiques, groupuscules, club ultras de fans de football et autres mouvements et associations historiques, de Cosaques et de révision de l’histoire. Le bataillon comprenait aussi un certain nombre de transfuges du Donbass, à la mentalité encore plus terrible car la vengeance et la haine était l’adage de ces hommes, sans parler du célèbre « Juif » de Iaroch, un volontaire de confession juive et orthodoxe servant d’épouvantail à moineaux. Mais le pire de l’Ukraine dut aussi en payer le prix. Voici quelques-uns des profils que j’ai pu trouver, ce bataillon existait encore en février 2022. Sa tâche, la chasse aux pro-russes et les répressions politiques, je vous laisse imaginer le résultat sur le terrain à l’heure actuelle, dans la région de Liman, d’Izioum ou de Kherson. Il a à son palmarès et tableau de chasse sans doute plusieurs centaines d’innocents et de pauvres gens. Pour toute l’armée ukrainienne les Occidentaux estimaient déjà à plus de 4 000 cas de crimes de guerre en décembre 2016. Un an auparavant, la seule République de Donetsk annonçait avoir réuni plus de 1 500 dossiers et cas référencés et documentés (juillet-août 2015). Voici une petite liste des bourreaux ordinaires et de quelques victimes.

Sergeï Aleshenko dit Prapor (?-), originaire de la région de Kherson, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (automne 2014). Il participa aux premières répressions et tueries dans le Donbass, notamment à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut grièvement blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut touché d’éclats d’obus à l’épaule et fut fait prisonnier par les Républicains, il fut échangé par la suite. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille. Il retourna servir quelques temps et avait un Facebook actif jusqu’en 2019. Il est à noter qu’il est un Russe ethnique et de langue maternelle russe.

Anna Beliakova ou Ostrovka qui sont peut-être des faux noms (années 70-), transfuge originaire de Gorlovka, bandériste fanatique, elle fit des études supérieures en psychologie, mais aussi comme infirmière dans sa ville natale. Elle décida de prendre la fuite pour Dniepropetrovsk, où elle s’enrôla à une date inconnue dans le bataillon Dniepr-1, au poste d’instructeur (printemps-automne 2014). Elle se recycla ensuite et fit des études de droit pour officialiser sa carrière dans la Police Nationale. Elle travailla également comme infirmière durant cette période, puis fut intégrée à l’État-major de coordination des volontaires de Dniepropetrovsk (2022). Elle est aussi une racoleuse de fonds de l’unité et des volontaires et est engagée dans le reconstitution historique sur le thème de la Rus’ de Kiev. C’est par le milieu reconstituant ukrainien, largement contaminé idéologiquement qu’elle dévissa et s’engagea politiquement pour l’Ukraine du Maïdan et bandériste. Nous avions fait en 2016, l’interview d’un Français dénoncé par ses amis reconstituants, car possédant des uniformes soviétiques chez lui, arrêté, interrogé pendant des heures comme « espion » russe et expulsé par le SBU (hiver 2015-2016). Elle a donné longtemps dans le bataillon des formations de premiers secours (au moins entre 2015 et 2017), et fut médaillée au moins à une reprise par le Président Porochenko.

Vladislav Bezpalko (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (automne 2014). Il participa aux premières répressions et tueries dans le Donbass, notamment à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut très grièvement blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut touché d’éclats d’obus à la cuisse, au bras, à l’épaule et dans le dos. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille.

Oleg Biriouk dit Yakoute (?-), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (automne 2014). Il participa aux premières répressions et tueries dans le Donbass, notamment à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut très grièvement blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk, et fut amputé d’au moins une jambe (août).

Guennady Boïko (?-), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, l’un des premiers (avril 2014), pour des raisons idéologiques bandéristes. Nommé sergent-chef, il participa aux représailles et tueries dans le Donbas, à Marioupol ou dans la région de Donetsk, puis fut l’un des survivants de la fuite et panique du chaudron d’Ilovaïsk (août). Avec une douzaine des premiers volontaires du bataillon, il fut licencié d’office (août 2015), et fit appel de cette décision devant le procureur-général d’Ukraine. Le pouvoir tentait en effet de mettre au vert et de faire disparaître les principaux criminels de guerre du bataillon, afin d’éviter des problèmes, notamment avec les financiers de l’OTAN, et suite aux enquêtes menées contre le bataillon (2014-2016). Il n’obtînt pas gain de cause, mais dénonça un entretien truqué, affirmant ne pas avoir signé sa démission. Il fut bientôt mis en cause « pour avoir refuser de se conformer aux ordres des autorités en août 2014, arrêté à un poste de contrôle ivre au volant de sa voiture, ayant « balancé » ses droits à la face des hommes du poste », une vidéo et des preuves photos vinrent vite le faire taire.

Nikolaï Boïko (1977-?), originaire de Stakhanov dans l’oblast de Lougansk, il fit des études supérieures en mathématiques et en physique, puis entra à l’institut des Mines et de la Métallurgie du Donbass, pour devenir ingénieur (1994-2001), puis en économie (2007-2009), travaillant entre-temps comme directeur d’une entreprise. Il s’engagea en politique, membre du Parti communiste d’Ukraine (2010), élu au conseil municipal de la ville d’Alchevsk. Père de famille (depuis 1998). Il fut le dirigeant local de l’insurrection pro-russe dans la petite localité d’Alchevsk, maire de la ville, il appela à fêter la fête de la Victoire contre l’Allemagne nazie interdite en Ukraine (9 mai 2014) et organisa le référendum en faveur devant décider du rattachement ou non à la République Populaire de Lougansk (11 mai). Il fut finalement arrêté et pris vivant par le bataillon Dniepr-1 (11 août), s’étant caché dans un hôpital de Marioupol, et ayant pris la fuite d’Alchevsk au mois de juillet. Un morceau d’interrogatoire fut filmé et des photos prises alors que l’homme était encadré de deux soldats armés jusqu’aux dents et masqués. Il déclara demander la fédéralisation de l’Ukraine, vite contredit par son interlocuteur. Son sort n’est pas connu, un homme à la fin de la vidéo l’insulte « d’animal » et l’article indique : « qu’en option je peux proposer à Liashko de mener l’interrogatoire avec ce scélérat. Nous pouvons le déshabiller et le mettre en slip comme aimerait le faire Oleg Valerievitch. Personnellement, je suis dégoûté d’aller jusqu’au bout [sous entendu qu’il devrait être exécuté de suite] ». Le même jour il fut mis en scène par la presse ukrainienne afin de rassurer finalement l’opinion publique et de lui faire déclarer une version édulcorée de sa situation, l’article disait : « depuis mars, il a organisé des rassemblements à Alchevsk, effrayant les citoyens en parlant de la Junte de Kiev et des fascistes, appelant à soutenir la République autoproclamée de Lougansk et le séparatisme. Il voulait également nationaliser les entreprises en faveur de la Novorossia, et mettre en circulation des roubles. En fait toutes les tendances séparatistes qui se sont développées ensuite à Alchevsk se sont produites avec sa participation directe. Il a aggravé la situation, au point qu’elle a prit un caractère incontrôlable dans la ville, alors que le banditisme armé, le pillage et le meurtre se répandaient » déclarait Boris Filatov, vice-président de l’administration régionale de Dniepropetrovsk. Il déclara sous la menace des armes : « je me suis trompé, je pensais vraiment qu’il y avait des fascistes, bien que je n’en avais pas vu de mes propres yeux. Des informations circulaient à ce sujet et pouvaient être obtenues à partir de rumeurs sur Internet. Sur le fait que les bourreaux des bataillons boivent du sang, j’ai compris qu’ils n’en buvaient pas, mais sur les fascistes oui, je le croyais. Il aurait bien fallu que les gens se comportent différemment dans le Donbass, notamment au tout début, cela aurait évité du sang et cette tragédie dans le pays ». Au vu des tortures infligées à de simples résistants du Donbass, nous n’osons imaginer ce que le SBU lui fit. Il fut également couché sur la liste kill de Mirotvorets.

Vladimir Bogonis (?-), originaire de la région de Lvov, il fit des études supérieures de droit, et effectua son service militaire. Il retourna à la vie civile et travailla dans la téléphonie mobile, devenant finalement cadre (2006-2013), et s’installant au siège de sa société à Dniepropetrovsk. Il abandonna son travail pour rejoindre les compagnies d’autodéfense du Maïdan (1er décembre 2013). Bandériste convaincu, il s’enrôla parmi les 40 premiers dans le bataillon de représailles Dniepr-1, dont il devînt le commandant-adjoint (avril 2014). A ce titre, il est l’un des plus grands responsables des crimes de guerre commis sous son commandement à Marioupol, dans les environs de Donetsk et dans tout le Donbass. Il donna une interview où il camoufla pour le public ukrainien la vérité (14 juin 2016) : « La chose la plus importante est que lors de l’assaut de Marioupol, nous n’avons pas eu de pertes, à cette époque j’ai occupé le poste de chef d’État-major adjoint du bataillon Dniepr-1 et j’étais responsable de la sécurité de la population civile pendant l’opération. Le bouclage nous a permis d’éviter totalement les pertes et les victimes civiles. Il n’y eut que trois combattant blessés dans le bataillon Azov. Nous avons commencé à préparer l’assaut à 4 heures du matin, bouclant les quartiers résidentiels autour de la zone fortifiée des séparatistes […] La mitrailleuse du bataillon Azov a détruit les fortifications séparatistes à l’intersection des rues Grecque et Saint-Georges, et nous avons capturé l’Université d’état de Marioupol. Ensuite les Azovets ont brûlé un véhicule blindé ennemi BRDM. […] Après avoir encerclé leurs positions, nous leur avons proposé de se rendre avant l’assaut, mais ils ont ouvert le feu, cependant ils n’ont pas tiré longtemps, ils avaient, comme nous l’avons vite découvert une petite quantité de munitions. L’assaut des barricades ennemies s’est terminée vers 9-10 heures du matin, puis les recherches se sont poursuivies pour identifier les ennemis dans les habitations et les rues. Ils se sont dispersés dans les sous-sols et les appartements. A 11 h 45, le 13 juin, le drapeau ukrainien flottait sur le Conseil municipal de Marioupol.[…] Au cours des perquisitions nous avons ratissé la ville, de nombreux participants au printemps russe à Marioupol ont été identifiés, ainsi que des caches d’armes et d’explosifs ». En réalité le 13 juin, le massacre de Marioupol fit au moins une centaine de victimes la première journée, peut-être jusqu’à 200. Dans les jours suivants, pendant des semaines, le bataillon et les autres troupes de représailles procédèrent à l’arrestation des fameux militants. Une partie fut fusillé près de l’aéroport, souvent après avoir été torturés, une autre dans « la bibliothèque », où de sinistres événements eurent lieu. Un survivant, Vitali m’a raconté lors d’une interview où se trouvaient les cadavres des martyrs de Marioupol, répartis dans des fosses, transportés dans la région de Granitnoe après avoir été écrasés dans une presse de casse automobile, jetés dans des trous de mines, ou des anciennes carrières inondées. Ce témoignage fut confirmé également par un autre survivant, Oleg, arrêté en juillet 2014, qui me parla aussi des fameuses fosses communes. Selon lui, au moins 300 personnes furent enterrées dans deux d’entre elles à côté de Marioupol. Selon des estimations basses pas moins de 5 à 600 personnes furent liquidées en quelques semaines. Certaines furent emmenées en avion de l’aéroport de Marioupol, vers l’inconnu et beaucoup disparurent corps et biens. Ceux qui ne furent pas tués furent torturés horriblement puis envoyés dans des prisons secrètes à Zaporojie, Kharkov, Kiev, Kramatorsk, Marioupol et d’autres endroits. Des bourreaux professionnels anglophones furent signalés à cette période dans les locaux du SBU (témoignage d’Oleg). Bogonis transformant les faits poursuivit son récit dans l’interview : « Nous avons arrêté plus de 40 soit-disant miliciens le jour de l’assaut. Tous ont été remis aux employés du SBU, qui les attendaient à l’aéroport de Marioupol, les détenus ont été transférés à Berdiansk. […] les mercenaires tchétchènes et les soldats de l’armée russe orthodoxe que nous espérions prendre étaient partis la veille de l’assaut [il s’agit bien sûr d’un mensonge, la préparation de l’assaut n’avait pas été repérée par les militants pro-russes]. L’opération a été un succès, nous espérions simplement tuer ou capturer un peu plus d’ennemis. La perte de Marioupol pour l’Ukraine signifiait l’impossibilité de produire de nouveaux chars et véhicules blindés […] En outre Marioupol nous a ouvert un accès à la mer et la possibilité d’utiliser l’aéroport pour l’évacuation des blessés, cette ville est devenue un avant-poste pour la libération des villages et villes voisines ». Il participa à la bataille perdue d’Ilovaïsk, où il indiqua que son bataillon fut taillé en pièces par le bataillon républicain Kalmius déclarant : « ils ont pris beaucoup de nos armes et de trophées, qui ont été utilisés contre nous et ils ont été armés par nos hommes » (août 2014). Pour ses ignobles services, il fut récompensé et fut nommé à un grade supérieur dans la Police Nationale de la région dite de Donetsk, en réalité basé encore à Marioupol (janvier 2015), où il continua son rôle dans les répressions politiques. Il fut nommé dans la police de patrouille à Kiev (septembre), puis bientôt à la tête de la police de patrouille de Dniepropetrovsk (par intérim, puis confirmé à ce grade le 10 mai 2017). Il fit des déclarations révisionnistes de l’histoire quelques jours plus tard (22 juin) : « Je regrette vivement que l’Ukraine ait perdu 20 millions de personnes pendant la Seconde Guerre mondiale, et je regrette que nous ayons perdu notre statut d’état pendant la Première Guerre mondiale, je ne comprends pas qui nous impose les fêtes du passé soviétique, le 22 juin est une date spéciale pour nos grands-parents. Pour être honnête je n’ai jamais entendu parler de la date du 22 juin toute ma vie, toujours je célébrais le jour de la Victoire du 9 mai […] Je propose de célébrer le 29 août, lorsque nos soldats sont morts lors du retrait d’Ilovaïsk […] il y a deux semaines la loi sur l’interdiction du ruban de Saint-Georges est entrée en vigueur, et il faut aussi expliquer cela aux dissidents, nous commençons à comprendre qui est derrière l’Union des vétérans et officiers soviétiques, les communistes et les bolchevique ». Dans cette déclaration mensongère Bogonis mentait sur les pertes ukrainiennes de l’Ukraine entre 1941 et 1945, l’URSS elle perdit 26 à 28 millions de morts, Bogonis tentant de faire croire qu’elles avaient été supportées massivement par l’Ukraine et essayant de la placer comme la 1ère nation en termes de pertes durant le conflit. Le deuxième mensonge est celui sur l’état ukrainien pendant la Première Guerre mondiale. Il y eut en réalité deux états ukrainiens autoproclamés et qui ne furent jamais reconnus par personne, à Kiev et Lvov. Ils furent écrasés par les Polonais et par l’Armée Rouge entre 1919 et 1921, dans ce qui fut défini par Winston Churchill « La Guerre des Pygmées ». Enfin la date du 22 juin qu’il donnait était opposée à la fête de la Victoire contre l’Allemagne nazie (9 mai), interdite en Ukraine. Il donna plus tard une interview sur les activités de son service dans la région (18 février 2018). Il évoqua deux accidents de voitures provoqués par ses hommes, les ivrognes récurrents sur la voie publique, des conflits conjugaux et bagarres et avoua que la police était financée par l’étranger notamment l’Union européenne, et le Canada : « Le budget vient de l’état, mais il existe des programmes de subventions de l’Union européenne et d’autres pays. Les Canadiens ont récemment organisé une formation de patrouille de police totalement gratuite pour nos hommes ». Il se trouvait toujours à ce commandement en 2021. Ce criminel de guerre fait évidement partie des priorités russes des hommes à capturer et à déférer devant un tribunal de guerre, non pas seulement pour crimes de guerre, mais aussi crimes contre l’Humanité. Les Français apprécieront de savoir que leurs impôts ont nourri des personnes comme lui et financé ce sinistre bataillon.

Valery Boniakivsky (14 janvier 1970-16 octobre 2014), originaire de Poltava, il fit des études supérieures à l’école de l’armée de l’Air à l’époque soviétique, volant ensuite sur des avions SU-25, et servit un moment dans l’armée de l’Air ukrainienne. Il retourna à la vie civile et fonda plusieurs commerces, notamment dans la restauration, étant également artiste-peintre, il exposa ses œuvres dans des expositions de sa ville natale. Il fut persuadé du bien fondé de la révolution du Maïdan, au point de tout quitter pour s’enrôler comme volontaire dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il atteignit le grade d’adjudant, chef de groupe d’assaut et de reconnaissance. Il participa aux représailles et tueries à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il survécut à la bataille des frontières (août), mais il fut tué dans un obscur combat non loin de l’aéroport de Donetsk, le 16 octobre 2014. Il laissait une ex-femme, trois filles et un petit-fils, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (31 octobre), puis de deux autres médailles (24 août et 18 novembre 2015), tandis qu’une plaque commémorative était installée dans son école (mai 2015). Sa mère mis en vente un livre dans le pur style du culte des Héros, rassemblant des histoires similaires à celle de son fils (2017).

Taras Brous (1987-2014), originaire d’un village de la région de Lvov, il fit des études professionnelles dans le commerce, puis s’installa comme entrepreneur à son compte. Ultranationaliste et bandériste, il participa à la révolution du Maïdan et s’enrôla dans les compagnies d’autodéfense (hiver 2013-2014). Dès le début de l’insurrection à l’Est, il se porta volontaire comme policier dans le bataillon de police spéciale Dniepr-1 et fut envoyé dans le Donbass. Il fut tué le 29 août 2014, alors qu’il tentait de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Son corps fut retrouvé sur le champ de bataille et rendu à la partie ukrainienne (15 septembre), et il fut transporté et inhumé provisoirement à Zaporojie. Il fut finalement identifié et enterré à Lvov (20 décembre). Il avait été médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre 2014), puis de nouveau comme « Héros de l’Ukraine » (7 mai 2016), et une plaque commémorative installée à l’université de commerce et d’économie de Lvov (23 mai 2017).

Canada, instructeurs du (18 février 2016), de longue date la diaspora canadienne avait financé les forces armées et bataillons de représailles dans le Donbass, le Canada possédant la deuxième diaspora ukrainienne au monde (derrière la Russie, environ 1,5 millions de ressortissants canadiens ou de migrants). Le Canada et l’OTAN financèrent en sous-main des équipements et surtout dispensèrent des formations. L’une de ses visites, après celle d’officiers américains et français, fut faite par des officiers du Canada dans de nombreuses unités ukrainiennes, dont le bataillon Dniepr-1. La visite comprenait le lieutenant-colonel François Koso, le major R. J. Martin, les officiers Owen Bradbury (tous trois du Canada), et Anders Borgesen du Danemark. A partir de 2016 ses collaborations qui existaient officieusement et secrètement, furent développées et systématisées à partir de 2018. En 2022, l’armée ukrainienne est devenue quelque part « l’armée de l’OTAN », avec le grand rêve américain d’écraser la Russie une bonne fois pour toute.

Andreï Denisenko (1973-), voir l’article sur son histoire.

Youri Dmitriev (1965-2015), il naquit dans le territoire de l’Altaï en Russie, puis sa famille s’installa dans la région de Zaporojie. Il fit des études supérieures et servit dans la Police Nationale, enquêteur de la police criminelle, brigade des mineurs, puis prit sa retraite (2011). Il fut l’un des premiers à s’enrôler dans les rangs des bataillons de représailles pour le Donbass, officier et commandant du bataillon de représailles Skif (Zaporojie, juin 2014-février 2015), une unité de police spéciale du Ministère de l’Intérieur. Il fut affecté au rang de major dans le bataillon Dniepr-1 (février 2015). Il fut mortellement blessé par un tireur d’élite républicain sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk, le 22 juillet 2015. Il fut évacué vers l’arrière jusqu’à un hôpital à Dniepropetrovsk, et mourut de ses blessures dans la nuit du 31 juillet. Il laissait une veuve et un fils. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (10 octobre), tandis des plaques commémoratives furent installées dans son école et dans sa rue.

Andreï Dobrovolsky (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (automne 2014). Il participa aux premières répressions et tueries dans le Donbass, notamment à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut très grièvement blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut touché d’éclats d’obus à la clavicule droite et à la colonne vertébrale. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille, il fut déclaré invalide de guerre, 2e catégorie et ne retourna pas sur le front.

Roman Doroch (?-), originaire de Dniepropetrovsk, ultranationaliste bandériste, il s’enrôla dans les rangs du bataillon Dniepr-1 (à une date inconnue), nommé officier dans l’État-major du bataillon, chef de cabinet adjoint, il était toujours en service en octobre 2017.

David Djidjelava (1977-) il naquit en Abkhazie, Géorgie, mais sa famille prit la fuite supportant le côté géorgien contre les insurgés ossètes et abkhazes (1992). Ils vinrent s’installer en Ukraine et ils obtinrent la nationalité ukrainienne. L’homme était un champion d’arts martiaux et en kickboxing, soit disant « champion du monde, d’Europe, de CEI, d’Eurasie et d’Ukraine » dans cette discipline (je n’ai pas trouvé de référence à ce sujet). Sa carrière dans les poids moyens commença en 2002. Il participa en Ukraine à l’émission Détecteur de mensonges, où il s’illustra comme étant le seul candidat non pris en flagrant délit de mensonges dans l’émission depuis sa création (3 décembre 2012). Dans l’émission il voulait prouver à ses quatre filles qu’il était innocent dans la mort dans un accident de voiture de leur mère, son épouse (2009). Suite à ce drame, il fut condamné par la justice pour avoir donné la mort sans l’intention de la donner. Il se présenta avec sa nouvelle compagne et déclara qu’il refuserait de se marier avec elle si ses filles ne l’acceptaient pas comme belle-mère. Sa compagne fut prit en flagrant délit de mensonges lorsqu’elle déclara qu’il avait raison de privilégier ses enfants avant elle. La dispute qui peut-être se déroula à la maison fut de courte durée, car il épousa la belle de 15 ans sa cadette, Anna Zayakovskaya Miss Ukraine 2013, et furent filmés ensemble par les médias ukrainiens (1er novembre 2013). Il s’était recyclé comme garde du corps, après avoir travaillé comme vigile ou gardien dans des boîtes de nuit ou des restaurants de luxe. Il s’enrôla pour des raisons idéologiques dans le bataillon de représailles Dniepr-1, comme instructeur corps-à-corps, mais participa aussi aux exactions et aux combats (printemps 2014). Il ne fut jamais, ainsi que quelques-uns de ses camarades, officiellement enregistré dans le bataillon, l’empêchant de recevoir un livret militaire et la paye. Après quelques mois, il prit le large. Il demanda l’aide d’un organisation ultranationaliste pour faire reconnaître ses droits en Ukraine, le groupe Doukh Natsii (Esprit de la Nation), qui l’aida à déposer une plainte devant le tribunal administratif de Dniepropetrovsk, une procédure judiciaire fut finalement ouverte qui semble n’avait mené nulle part (2 août 2017). Il donna ensuite une interview assez longue à la Radio Samara, en langue russe, où selon une commentatrice : « dans l’émission Détecteur de mensonges, il était apparu comme un vrai bonhomme. Mais ici, corrompu par ses liens avec une prostituée, le membre de la police politique du SBU n’apparaît plus que comme un assassin du peuple du Donbass » (4 juillet 2019). Il tenta sans succès de s’engager en politique, militant dans les rangs du Parti Association Panukrainienne Batkivshchina (parti européiste et atlantiste, droite classique), postulant à la fois aux élections municipales et régionales de Dniepropetrovsk (2020), la formation politique de l’ancienne Reine du Gaz, Ioula Timochenko la femme aux tresses qui fut une des icônes du premier Maïdan. Il ne fut pas élu.

Vitaly Feshenko (1976-), originaire de Dniepropetrovsk, membre des compagnies d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014), probablement un ancien officier de petit rang de l’armée ukrainienne. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014), devenant le commandant de la 1ère compagnie de l’unité, grade de lieutenant ou capitaine. Il participa à toutes les répressions et tueries du bataillon, notamment à Marioupol et dans le région de Donetsk. Il survécut à la bataille des frontières et du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut décoré par le Président Porochenko (21 octobre), pour cette dernière bataille, où pourtant son unité avait prit la fuite. Il se présenta au élections régionales de Dniepropetrovsk, dans les rangs du Parti Solidarité Européenne du bloc du Président Porochenko (2015), en même temps d’ailleurs que d’autres vétérans, servant toujours dans l’unité (à la date de novembre 2015).

Anatoly Golozoubov (1969-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1, 1ère compagnie, 2e peloton (printemps 2014). Il participa aux répressions et tueries dans le Donbass, à Marioupol puis dans la région de Donetsk (mai-juillet). Il fut tué par un tireur d’élite républicain, près de Donetsk, le 13 juillet 2014. Il laissait une veuve et une fille, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (8 août).

David Gourtskaya (?-), enrôlé volontaire dans le bataillon de représailles Dniepr-1, il fut l’un des membres du peloton de Zinenko, et participa aux répressions et massacres dans Marioupol et la région. Il fut prit en photo avec plusieurs hommes du peloton, en juillet 2014, dans le village de Solntsevo. Il fut ensuite engagé dans la bataille des frontières.

Alexandre Gostischev (?-), originaire de Dniepropetrovsk, bandériste convaincu, également proche de Parasiouk, il publia sur son Facebook des références sans équivoques à Stepan Bandera, comme ici par ce maillot « Banderstadt », littéralement « le pays de Bandera », l’idéologue nationaliste ukrainien collaborateur de l’Allemagne nazie. Il fit des études supérieures en droit pour devenir policier. Il est à noter que les références qu’il affiche publiquement restent tout de même légères, par devoir de réserve vis-à-vis de sa profession et le secret professionnel. Il s’enrôla volontairement pour des raisons idéologiques dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de capitaine, commandant de la 1ère compagnie (printemps 2014). Il porte de lourdes responsabilités dans les répressions et tueries commises notamment à Marioupol et dans la région de Donetsk (juin-juillet). Il fut engagé dans la bataille des frontières et réussit à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, cependant blessé d’une grave contusion. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille. Il resta ensuite longuement dans la police nationale, travaillant dans le service des patrouilles de l’ancien oblast de Lougansk, au moins jusqu’en avril 2019, comme en témoigne son Facebook qui fut actif jusqu’en décembre de cette année. Sa responsabilité dans les répressions politiques, puisqu’à son poste il ne peut qu’avoir participé et épaulé le SBU, est sans doute très grande, et surtout très longue dans le temps, plus de 5 années. Il fut peut-être un assistant parlementaire, notamment de Parasiouk pendant quelques temps. Il monta en tout cas les échelons jusqu’à occuper le poste de chef des patrouilles de police dans l’oblast d’Odessa, certainement au grade de capitaine ou de major. La quantité de choses qu’il aurait à raconter sur ce qu’il a fait, vu, observé est certainement très importante. Assurément il aurait un siège dans un tribunal pour crimes de guerre.

Sergeï Gratchov dit le Bijoutier (1973-2014), originaire de la région de Lvov, il fit des études professionnelles comme tractoriste et mécanicien. Bandériste de longue date, il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014), montant à Kiev pour participer aux émeutes et violences. Il s’enrôla ensuite dans le bataillon de représailles Dniepr-1, et participa aux répressions et violences dans le Donbass, à Berdiansk, Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut blessé deux fois dans les combats de la bataille des frontières (juillet-août), mais fut évacué puis renvoyé au front. Il évita ainsi la bataille du chaudron d’Ilovaïsk, mais fut bientôt tué le 14 septembre 2014, sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk. Engagé avec des chars de la 93e brigade mécanisée, ces derniers ayant été détruits, son groupe fut anéanti. Il fut enterré par les siens (17 septembre), laissant une veuve et deux fils et fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (19 décembre). Son nom de guerre pose des questions légitimes.

Maxime Grebeniouk dit élephanteau (1996-2015), originaire de Dniepropetrovsk, il fit des études secondaires et s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (automne 2014). Il fut tué lors d’un bombardement le 24 janvier 2015, sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport. Il fut enterré dans sa ville natale, et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (15 mai). Fait citoyen d’Honneur de Novomoskovskaya, une petite ville de l’oblast de Dniepropetrovsk (24 juillet 2020).

Frederic Ben Hodges (1958-), originaire de Floride, USA, général américain qui fut en service dans l’armée US (1980-2018), et monta les grades, d’abord officier de la 101e aéroportée, il commanda ensuite une brigade aéroportée, fut officier d’État-major à un très haut niveau, notamment en Afghanistan (2008-2009), puis au Pakistan (2010-2011), nommé lieutenant-général (2012), commandant en chef des forces terrestres de l’OTAN (2012), commandant de l’armée américaine en Europe (2014). Il fit une visite officielle en Ukraine et visita le bataillon Dniepr-1, en compagnie de l’ambassadeur des USA, Jeffrey Ross Payett, et des commandants ukrainiens Bereza et Teterouk, commandant un autre bataillon de police supplétive, le bataillon Mirotvorets (2 février 2016), les USA supportant en douce l’Ukraine depuis bien avant le second Maïdan. Des instructeurs en tortures furent envoyés à Marioupol (témoignage d’Oleg), et des soldats américains furent aperçus et certains faits prisonniers (bataille de Sharkhtiorsk, août 2014). Ben Hodges n’était pas venu en Ukraine pour rien et apporta sans doute dans ses bagages des « cadeaux », des instructeurs, et des promesses de nouveaux budgets. Le congrès américain vota sans interruption un financement pour l’armée ukrainienne dès 2014 jusqu’à nos jours (et 5 milliards de dollars pour le Maïdan avoués par Victoria Nuland en personne). Les photos de sa visite montrent des drones fournit ou financé justement avec l’aide des USA, du Canada ou d’Israël.

Bogdan Jaïvoronok (1982-2014), originaire de Kiev, il fit des études secondaires puis effectua son service militaire (2001-2003). Il rentra chez lui et travailla comme ouvrier dans une entreprise d’huisseries (2003-2014). Il s’enrôla pour des raisons politiques et idéologiques dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014), et participa ensuite aux répressions politiques et tueries dans le Donbass, à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières, et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative désespérée des Ukrainiens de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk. Il se trouvait à bord d’un minibus volé par le bataillon Mirotvorets, qui fut détruit par l’artillerie républicaine. Il monta à bord d’une voiture de marque Nissan, qui fut détruite par un tir d’artillerie, il fut projeté mais était encore vivant, inconscient au fond d’un entonnoir d’obus. Personne ne le revit vivant. Il fut couché sur la liste des disparus, et il fallut beaucoup de temps pour identifier ses restes avec l’ADN. Il fut finalement identifié et inhumé à Dniepropetrovsk (octobre 2015). Il avait été décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre 2014).

Igor Kalinitchenko (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1, (printemps 2014). Il fut engagé dans la bataille des frontières et réussit à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, cependant atteint par trois balles, avec fractures à divers endroits aux deux jambes, une balle dans le bas du dos, et contusion du côté de l’omoplate droit. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille.

Igor Kanakov dit Poisson (1969-2015), transfuge originaire de Donetsk, il fut membre du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, président de la section régionale de Donetsk, pour le quartier Leninskiy. Ce néonazi patenté fut membre d’une squelettique compagnie d’autodéfense du Maïdan à Donetsk (hiver 2013-2014), mais préféra prendre la fuite de la ville au début de l’insurrection républicaine (avril-mai). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, et participa aux répressions et massacres dans le Donbass, à Marioupol et dans les environs de Donetsk. Il survécut à la bataille des frontières, grièvement blessé dans le dos lors de la déroute du chaudron d’Ilovaïsk, mais fut évacué vers l’arrière. Il resta longtemps à l’hôpital et en convalescence, puis fut renvoyé au front. Il servit sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk, et fut tué lors d’un bombardement républicain, le 14 juin 2015. Il fut enterré à Marioupol.

Roman Khartchenko (1985-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de sergent (printemps 2014). Il fut envoyé combattre dans le Donbass et participa à des répressions sauvages contre les populations civiles. Il fut engagé dans la bataille des frontières, mais il fut tué dans les combats pour la prise d’Ilovaïsk, le 18 août 2014. Dix jours plus tard, les Ukrainiens étaient encerclés dans cette localité et en partie taillés en pièces par les troupes républicaines. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), tandis qu’une plaque commémorative était installée en sa mémoire dans la ville de Soumy (11 septembre 2015).

Anton Khorolsky dit Khokhol (1974-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il fut envoyé dans le Donbass et participa aux premières tueries et répressions contre les populations civiles, à Marioupol et dans la région de Donetsk (mai-juillet 2014). Il participa à la bataille des frontières, son unité servant à la prise de la ville d’Ilvoaïsk, où ils furent bientôt menacés d’encerclement. Son groupe s’étant retranché dans l’école N° 14, résista trois jours, mais il fut tué durant la première journée, le 26 août 2014. Son corps fut évacué avant que l’encerclement ne soit complet, et il fut enterré dans sa ville natale (29 août). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).

Victor Kislovski alias Vitaly Galeta dit Batia (1969-2014), originaire de la région de Kherson, il fit son service militaire dans l’armée soviétique, et semble avoir servi dans les troupes aéroportées (vers 1987-1991). Il s’enrôla sous un faux nom pour des raisons inconnues (Kherson étant une ville majoritairement pro-russe, ce qui pourrait être une raison), dans le bataillon de représailles Dniepr-1, probablement pour des raisons idéologiques (printemps 2014). Il participa aux répressions et tueries à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut tué dans un combat sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk, le 14 septembre 2014. Il fut enterré par les siens (18 septembre), et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (19 décembre).

Egor Koldounov dit Texas (1985-2014), originaire de Dniepropetrovsk, ancien participant aux compagnie d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014). Bandériste, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014), et participa aux répressions et tueries dans le Donbass, à Marioupol puis dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative désespérée de fuir le chaudron d’Ilovaïsk. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne avec 96 autres soldats ukrainiens tués (3 septembre), et enterré provisoirement à Dniepropetrovsk (16 octobre). Il fut finalement identifié par l’ADN (2015), et fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (15 mai).

Vladimir Komissar (1978-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il fut envoyé dans le Donbass où il participa aux répressions et tueries à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières, et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative désespérée de fuite du chaudron d’Ilovaïsk. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne avec 96 autres soldats ukrainiens tués (3 septembre), puis il fut enterré provisoirement à Dniepropetrovsk (16 octobre). Il fut finalement identifié l’un des derniers par l’ADN (2016), et sa famille décida tardivement de le déplacer dans sa ville natale (29 septembre). Il fut décoré tardivement à titre posthume, par le Président Porochenko (11 octobre 2017).

Ivan Kouriata (1973-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, avec des origines arméniennes, il effectua son service militaire dans l’armée arménienne (début années 90). Il revînt en Ukraine, et travailla comme mécanicien dans une ferme collective de l’État, puis dans le bâtiment. Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014), et ensuite dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (mai 2014). Il participa aux répressions et massacres à Marioupol et dans la région de Donetsk (juin-septembre). Membre du peloton de Zinenko, il fut prit en photo avec plusieurs hommes de l’unité, en juillet 2014, dans le village de Solntsevo. Il fut ensuite engagé dans la bataille des frontière et du chaudron d’Ilovaïsk dont il revînt vivant et indemne. Il fut tué par un éclat d’obus de mortier qui le toucha à la tête, le 8 octobre 2014. Il laissait une veuve, un fils de 14 ans et une fille de 6 ans, et fut enterré par les siens (11 octobre). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre). Une semaine avant sa mort, sa photo avait été publiée dans le Los Angeles Times, pour illustrer les combats dans le Donbass du côté de la propagande ukrainienne. Il n’y a quasiment pas de photos de lui.

Nikolaï Kournossenko dit Spielberg (1975-2014), originaire de la ville de Dniepropetrovsk, il fit des études professionnelles et supérieures en métallurgie et en économie. Il s’enrôla pour des raisons politiques et soutien à la révolution américaine du Maïdan, dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il participa aux répressions et tueries contre les civils à Marioupol et dans les environs de Donetsk, puis à la bataille des frontières. Il fut l’initiateur d’un projet interne visant à filmer et photographier les actions du bataillon, et filma la toute première vidéo du bataillon (il avait été le vainqueur d’un concours de photographies sur les monuments de la ville de Dniepropetrovsk en 2013). Propagandiste imaginatif, il filma par exemple la confection d’un couteau fabriqué avec un gros éclat d’obus républicain (4 août 2014), filmant une toute autre réalité du bataillon, très loin des répressions, et tout à fait romantique. C’est ce genre de camouflages de la réalité de ce que faisaient les Ukrainiens dans le Donbass qui convainquirent l’arrière et les populations crédules que l’Ukraine se comportait noblement et luttait pour une juste cause « contre les terroristes du Donbass ». Il fut tué le 29 août 2014, dans la tentative désespérée de fuir l’encerclement du chaudron d’Ilovaïsk et son corps fut rendu plus tard à la partie ukrainienne. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (31 octobre), et reçut une médaille non officielle par la suite (20 août 2015).

Artem Kravtchenko (?-), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014), et participa aux représailles et exactions contre les civils dans le Donbass (Marioupol, région de Donetsk). Il participa à la bataille des frontières et fut l’un des rares survivants à s’échapper du chaudron mortel d’Ilovaïsk (29 août 2014). Après plusieurs jours de fuite éperdue, ayant perdu le bus avec lequel il tentait de fuir avec d’autres soldats, dont 18 furent tués sur 25, il réussit à se faufiler jusqu’aux lignes ukrainiennes. Il se trouvait présent à l’enterrement de Matoushak (29 mars 2015), tardivement identifié par l’ADN, ainsi que la compagne italienne de ce dernier, Fransceca Leonardi, et furent filmés par le canal TV 34 Telekanal.

Alexandre Krioukov (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille.

Nikolaï Krivorotko (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014). Il fut engagé dans la bataille des frontières et réussit à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, en emportant plusieurs des blessés de son groupe. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille.

Alexandre Lebed dit le Général (?-), il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, et participa aux répressions et tueries dans Marioupol et la région de Donetsk (mai-juillet). Il fut engagé dans la bataille des frontières et survécut également à celle du chaudron d’Ilovaïsk, dont il reçut ensuite l’insigne commémoratif.

Nikolaï Levtchenko (1979-), originaire de Donetsk, il fit des études d’histoire puis de droit (1996-2003), entrant en politique au conseil municipal de sa ville (1998), réélu (2002), puis de nouveau (siégeant entre 2004 et 2010). Il fut le vice-président du Parti des Régions de Ianoukovitch, parti pro-russe, élu député à la Rada d’Ukraine (2012-2014). Il tenta d’impressionner les premiers insurgés du Donbass, notamment Pavel Goubarev dans une des premières journées chaudes de la ville de Donetsk, juste avant l’insurrection (28 février 2014). Il menaça de mort Goubarev et son épouse, puis prit la fuite du Donbass. Il eut toutefois le courage, le premier, de dénoncer à l’assemblée de la Rada le bataillon Dniepr-1, demandant sa dissolution à cause de ses crimes de guerre (15 mai 2014). Il fut choqué par les mesures de la Rada de continuer à lancer des troupes dans le Donbasss, prônant la discussion et l’arrêt des violences. Après le vote du 22 juillet sur une mobilisation partielle, il déclara : « aujourd’hui nous avons réalisé que le pouvoir continuera à tuer des Ukrainiens », et une bagarre mémorable entre députés éclata dans la Rada en pleine audience. Tourchinov l’accusa « d’être un agent de la 5e colonne qui sert Poutine », tandis qu’il débranchait son micro. Son manque de clairvoyance quelques semaines plus tôt, lui coûta son siège de député (27 novembre), étant débarqué, puis il fut poursuivit en justice « pour des actes intentionnels commis dans le but de modifier les frontières de l’Ukraine », et dénoncé par le chef de la police politique d’Ukraine, le SBU (16 janvier 2015). Il prit alors la fuite à Moscou, mais Kiev demanda au bureau du procureur-général qu’il fut condamné (25 mai 2018). Ce dernier, Oleg Linnik refusa, arguant du fait que l’accusation n’avait pas été étayée et était sans fondement. Le procureur préféra ensuite démissionner, mais fut poursuivi lui-même en justice pour avoir refusé d’obéir (mai 2019). Levtchenko écrivit une lettre au président Poutine lui demandant d’abandonner son aide aux républiques de Donetsk et Lougansk, ainsi que la Crimée, afin de laisser ces territoires sous la garde de casques bleus. Le Président de la RPD, Pouchiline, commenta sa lettre an disant « qu’il était un traître au peuple du Donbass ». Il fut alors invité à quitter la Russie, et émigra au Monténégro, vivant dans la station balnéaire de Herceg Novi (avril 2018).

Sergeï Litvinov (1983-), originaire d’Ukraine, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, probablement pour « la gamelle » (printemps 2014). Il participa aux opérations de représailles contre les populations civiles du Donbass et à des crimes de guerre. Après avoir été écœuré par les massacres qu’il avait vu et commis, légèrement blessé dans un combat, il en profita pour jeter son arme et passa en douce du côté des insurgés en se mêlant à des réfugiés. Il fut d’abord conduit en Russie, hospitalisé à cause de sa blessure, puis fut finalement arrêté par les Russes. Lors de son interrogatoire l’homme raconta alors son histoire : « j’ai participé personnellement aux opérations de nettoyage menées dans les villages de Melovoe, Shiroki, Makarovo et Kamishnoe dans la région de Lougansk, qui se sont soldées par l’exécution de gens. Des dizaines de civils ont été victimes du bataillon, dénoncés anonymement comme étant des soutiens de la République populaire de Lougansk, ou refusant de servir et s’enrôler dans le bataillon Dniepr-1. Pour qu’une personne apparaisse sur liste des fusillés, il suffisait d’indiquer et d’écrire son nom et de jeter le papier dans un seau installé là pour recevoir les dénonciations » (1er et 2 octobre 2014). Il déclara dans un autre article : « qu’il avait avoué des meurtres de civils, y compris des femmes et des enfants dans la région de Lougansk ». Le soldat Litvinov fut ensuite envoyé à Moscou pour être présenté devant un psychiatre, puis selon la situation éventuellement jugé devant un tribunal militaire. Dans le même article une déclaration du défenseur des droits de l’Homme, le Letton Einars Graoudinsh parlait « d’un groupe de femmes qui s’est approché de nous, ils ont dit que les mercenaires du bataillon Azov et Donbass, ont soumis à des viols collectifs et fréquents toutes les femmes du village, les victimes d’abus étaient jusqu’à des adolescentes de 12 ans ou des femmes âgées ». L’Ukraine déclara mensongèrement que jamais le bataillon n’avait combattu dans les régions citées, en oubliant bien sûr de nommer la fameuse 5e compagnie du bataillon Dniepr-1, dénommée aussi Donetsk-1 et commandée par le criminel de guerre Shilov, qui fut justement détachée dans la région de Lougansk (durant l’été 2014).

Vyacheslav Makarenko dit l’étudiant (1987-2014), transfuge originaire de Snejnoe, dans la région de Donetsk, il était un ami intime du bandériste et professeur d’histoire de Donetsk, Youri Matoushak. Il fut l’un des membres de l’association ultranationaliste fondée par son ami (années 2000), et s’engagea dans la promotion et la propagation de la culture et de la langue ukrainienne dans le Donbass. Il s’enrôla dans la compagnie d’autodéfense du Maïdan, fondée également par son ami à Donetsk, quelques convaincus du bandérisme et du Maïdan au milieu de tout un peuple hostile au culte des « Héros » et à l’imaginaire « Ukraine du Donbass ». Bien que personne malgré leurs opinions bien connues ne s’en soient pris à eux physiquement, il préféra prendre la fuite avec son camarade (juin 2014), puis ayant rejoint Dniepropetrovsk il s’enrôla, toujours avec son ami, dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il participa avec lui aux représailles et aux tueries dans le Donbass, à Marioupol et dans la région de Donetsk (juin-juillet), d’autant plus férocement et cruellement qu’ils étaient nés dans la région. Il fut engagé dans la bataille des frontières, et fut tué comme son ami, le 29 août 2014, dans une tentative désespérée de fuir le chaudron mortel d’Ilovaïsk. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne en même temps que 87 autres soldats ukrainiens tués (2 septembre), puis enterré provisoirement à Zaporojie. Son identification par l’ADN fut très longue, puisqu’il ne fut finalement reconnu et enterré que le 28 octobre 2015. Il fut alors inhumé à Dniepropetrovsk, dans un carré militaire. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (25 novembre).

Valentin Manko (1981-), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il était autoentrepreneur avant le Maïdan, possédant une petite ferme. Il milita d’abord dans les rangs des pro-russes, il fut un élu local de la région (2006-2010), dans les rangs du Parti des Régions, et vota Ianoukovitch (2010). Il retourna sa veste et s’engagea immédiatement contre lui durant la révolution américaine du Maïdan. Il préféra abandonner sa ferme pour venir à Kiev et s’enrôler dans une compagnie d’autodéfense avec des bandéristes, des néonazis et des ultranationalistes (hiver 2013-2014), participant aux émeutes et violences. Il s’encarta dans le parti néonazi Pravy Sektor, et forma un détachement de 11 hommes armés de fusils de chasse et de couteaux et se lança dans l’attaque des barrages routiers formés par les militants pro-russes dans le Donbass (avril 2014). A ce titre il commit assurément des crimes de guerre, car la violence fut extrême à cette époque (par exemple des hommes exécutés couchés au sol, le cou brisé par une marmite frappée à coups de crosses ou de pieds par des sbires nazis, ou encore ce chrétien et milicien crucifié par des soldats d’Azov). Il fut nommé commandant adjoint du bataillon de représailles Dniepr-1, puis commandant adjoint dans le DUK, le corps des volontaires ukrainiens, armée calquée sur la waffen SS formée par le Pravy Sektor. Il était l’un des hommes de main de l’armée privée de Kolomoïsky, et participa à des pressions et répressions politiques contre des membres du bloc de l’opposition. Pendant les élections législatives (septembre-octobre), il dirigea l’enlèvement du maire de Kourakovo, Sergeï Sazhko, considéré comme un « séparatisme pro-russe ». Il fut maltraité mais devant le scandale finalement libéré. Lui et ses hommes se présentèrent dans un bureau de vote avec des armes, y compris des mitrailleuses et un canon antiaérien, et maltraitèrent des observateurs jugés pro-russes. Des ordres furent donnés finalement pour les renvoyer à l’arrière et les faire disparaître un moment. Il était lui-même candidat pour la 59e circonscription, il contesta les résultats, le décompte des votes se prolongea pour temporiser (9 novembre). Malgré les menaces ignobles, les pressions, les électeurs de la circonscription choisirent le candidat du bloc de l’opposition pro-russe. Il protesta en déclarant que les élections avaient été truquées et qu’il avait remporté le siège. Ses plaintes sombrèrent dans les limbes, malgré l’intervention publique de Iaroch. Il fut accusé bientôt de trahison pour n’avoir pas soutenu l’assaut avec ses hommes dans la bataille de l’aéroport, qui fut perdue par les Ukrainiens (18 janvier 2015). Une bagarre épique sur les réseaux sociaux entre commandants d’unités déclencha l’intervention du QG pour renvoyer tout le monde dos à dos et surtout éteindre le nouveau scandale. L’affaire se tassa, mais lui et plusieurs commandants et officiers supérieurs d’une demi-douzaine de bataillons (Krivbas, Donbass, Poltava, Sitcheslav, Aidar et le DUK) tentèrent de former un état-major des bataillons de volontaires pour tenter de former un commandement parallèle de celui de l’armée (18 février). Quelques-uns furent choisis comme conseiller de l’État-major, l’idée fut enterrée et aurait conduit à d’importants problèmes, car les chefs en question étaient tous des idéologues et politiques bandéristes et néonazis. Il fut suspecté dans l’assassinat d’un officier du SBU, près d’un bloc post à Volnovakha (22 mars), qui fut tué car en sachant trop sur un trafic organisé par plusieurs officiers supérieurs (dont Bereza commandant Dniepr-1). L’enquête se perdit dans les méandres judiciaires ukrainiens et déclara qu’aucun homme du bataillon Dniepr-1 n’avait été mêlé à cette affaire. Il fut dénoncé par les médias dans un autre scandale électoral, où dans le district de Vasilkovsky de la région de Dniepropetrovsk, il professa des menaces lors d’élections locales au conseil municipal, alors que son beau-père Victor Kravts était en lice pour un siège et une fois de plus contre un candidat de l’opposition pro-russe (avril 2015). Ce dangereux fanatique fut finalement écarté petit à petit, disparaissant aussi du Pravy Sektor après la démission de Iaroch. Il fut bientôt poursuivi en justice pour vols, pillages et corruption suite à de nombreuses plaintes portées contre lui par des particuliers. Il avait fondé l’Union patriotique unie d’Ukraine, avec comme second un ancien de Krivbas, Motriy. Manko le nomma directeur adjoint de l’organisation gouvernementale des anciens de l’opération ATO dans le Donbass (2018). Mais lui-même avait été nommé à ce poste avec promesse de dénoncer au SBU ce qu’il savait des agissements de Kolomoïsky et de Korban (2016). La conversation qui se déroula entre lui et un collaborateur de Porochenko, Igor Kononeko à ce sujet, filtra et fut publiée par les médias provoquant à un scandale retentissant. Mais en échange de sa trahison, les poursuites judiciaires furent arrêtées contre lui et il obtînt ce poste à Dniepropetrovsk. Le scandale fut encore plus énorme dans les médias ukrainiens, Manko étant célèbre pour des vols et pillages de masse dans le Donbass et dans l’Est de l’Ukraine, ainsi que pour sa participation à l’extorsion de propriétés et d’entreprises. Sous la pression politique et de l’opinion publique Manko fut démis de sa fonction. La chute de son patron entraîna également celle de Motriy, et ils furent licenciés avant la fin de l’année. Ce piètre militaire disparu ensuite dans les limbes de l’histoire, mais il y a des chances qu’il fut mobilisé ou se porta volontaire après l’opération spéciale russe (2022).

Grigory Matiash (1989-2015), originaire de la région de Tchernigov, sa famille déménagea à Kiev (1991), il fit des études supérieures dans la construction navale, puis abandonna. Il fit alors des études professionnelles pour devenir artisan-forgeron. C’est par ce biais qu’il participa à de nombreux festivals de reconstitutions, d’artisanats et fut contaminé par l’idéologie bandériste. Il fut l’un des membres des compagnies d’autodéfense du Maïdan (hiver 2013-2014), participant aux émeutes et violences dans la capitale. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de caporal et fut envoyé dans le Donbass. Il participa aux répressions et massacres, à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il survécut aux défaites de la bataille des frontières et du chaudron d’Ilovaïsk, mais fut tué sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk, le 31 juillet 2015. Il fut enterré dans sa ville natale et décoré à titre posthume par le Président Porochenko (10 octobre).

Youri Matoushak dit Vent (1987-2014), transfuge originaire de Donetsk, il fit des études supérieures en histoire, à l’Université nationale de la ville (2004-2009), et fonda une association bandériste du nom de Organisation sociale de la Jeunesse de la région de Donetsk. Il tenta de convaincre la jeunesse du culte des Héros, organisant une exposition photo sur les collaborateurs nazis ukrainiens de l’UPA de Bandera, ou une chorale de chants de Noël. Il tenta de faire renommer l’Université Nationale de Donetsk, du nom d’un bandériste et nationaliste ukrainien, sans succès comme on peut l’imaginer. Il fut envoyé en Pologne en stage (2011-2012), travailla sur les massacres par les Ukrainiens de Volhynie et Galicie (1942-1944), et fit des collectages de témoignages de survivants polonais. Il devînt professeur d’histoire à Donetsk (2012), et organisa une compagnie d’autodéfense du Maïdan, formée de néonazis, bandéristes et fanatiques ultranationalistes de la ville. Très peu nombreux à soutenir une telle opinion dans la ville, ils furent bientôt mis hors d’état de nuire, l’insurrection balaya leurs tentatives d’agiter la région en faveur du Maïdan américain (avril-mai), et il fut licencié de son école (début juin). Il préféra prendre la fuite de la ville, avec sa compagne italienne Francesca Leonardi (juin 2014), déménageant à Tchernivtsi. Il donna une interview (18 juin) où il tenta de charger les insurgés pour la mort des civils dans la région de l’aéroport de Donetsk, et indiqua « que l’aéroport était contrôlé par des spetnats, et le reste de la ville par des terroristes » puis que « des gens étaient torturés dans les caves, des dizaines, voire des centaines de gens étant dans les caves [oubliant de dire que l’artillerie ukrainienne bombardait la ville et les civils] ». Sa petite amie italienne entra ensuite en jeu dans l’interview et affirma « qu’elle avait vu de ses propres yeux comment les gens étaient battus dans Donetsk, sans distinction, femmes ou hommes, personnes âgées, les drapeaux ukrainiens arrachés » et se plaignit « qu’elle ne pouvait porter [elle en portait une pendant l’interview] la chemise traditionnelle ukrainienne, ou un ruban aux couleurs ukrainiennes, les gens jetant des pierres, les policiers locaux aidant les « terroristes » avec des « gens venus de Russie ». Il ne résista pas à s’enrôler dans le bataillon de représailles Dniepr-1, bien décidé à revenir « faire le ménage » dans sa ville natale (il aurait fallu tuer des dizaines de milliers de gens, comme le suggérèrent des politiques, dont le Président Porochenko à l’époque). Il participa aux répressions politiques et massacres à Marioupol et dans les environs de Donetsk (juin-juillet), et fut engagé dans la bataille des frontières. Il fut tué lors de la tentative désespérée de fuir le chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Il fut ajouté sur la liste des personnes disparues (18 septembre), son corps étant finalement identifié par l’ADN, et fut enterré à Dniepropetrovsk (25 mars 2015). Sa mère fut interviewée lors de son enterrement dans un endroit sinistre, et déclara qu’elle n’avait pas cru à sa mort, et avait parlé avec des survivants, affirmant aussi aimer sa ville de Donetsk, sa famille et ses amis [de là-bas]. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre 2014). Il est à noter que lui et sa petite-amie ne s’exprimaient qu’en langue russe durant les interviews données après leur fuite dans l’Ouest de l’Ukraine. Son père était un artiste peintre plus ou moins connu, participant à des expositions régionales, il avait fuit également la ville, s’installant à Vinnytsia.

Vladimir Mazour (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (automne 2014). Il participa aux premières répressions et tueries dans le Donbass, notamment à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut grièvement blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut touché d’éclats d’obus aux mains et dans le cou. Il fut évacué vers l’hôpital de Dniepropetrovsk où il resta un certain temps en convalescence. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille.

Vitaly Mevsha (?-), il s’enrôla dans le bataillon Dniepr-1 à une date inconnue, bandériste convaincu et assumé. Il fut nommé inspecteur principal dans l’unité, grade probablement de lieutenant et servait toujours en octobre 2017. Il fut pris en photo à cette époque dans les locaux du bataillon affichant le drapeau de l’UPA, l’armée collaborationniste ukrainienne de Bandera (1942-1945), et portant le trizoub aux couleurs noire et rouge.

Artem Mikhaïlenko (?-), citoyen russe qui se trouvait en route pour l’Ukraine pour des raisons personnelles. Il fut arrêté par des hommes du bataillon Dniepr-1, dans la région de Lougansk (sans doute par la 5e compagnie), le 19 juin 2014. L’homme fut enlevé, interrogé, battu, torturé, son argent et son téléphone lui furent volés. Il fut détenu dans un hangar et des articles décrivirent son histoire : « les soldats ukrainiens de Dniepr-1 ayant trouvé dans son téléphone des photos d’armes, il fut arrêté, battu et jeté dans un hangar où il fut détenu jusqu’au 27 juin. Ce jour-là, ses ravisseurs l’ont emmené dans une forêt à 40 km de la ville de Belovodsk, l’ont attaché à un arbre et se sont enfuis, la victime a réussit à se libérer et à rentrer chez elle dans la région de Rostov ». Il rentra en Russie entama ensuite des poursuites judiciaires, qui n’eurent pas de conséquences en Ukraine comme on s’en doute bien.

Alexandre Minaev (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut grièvement blessé lors de la bataille du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut touché par des éclats d’obus et fut ensuite évacué et dut subir de multiples opérations chirurgicales très complexes. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille. Il fut désigné invalide de guerre, 2e groupe, mais continua de servir à l’arrière dans le bataillon comme instructeur et spécialiste.

Alexandre Mitiangin (1979-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, bandériste et néonazi de longue date, il était engagé dans les mouvements ultranationalistes, également adeptes de sports extrêmes et de parachutisme. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de caporal et fut engagé dans les massacres et répressions contre les populations civiles, dans la région de Marioupol et Donetsk (mars-juillet 2014). Il participa à la bataille des frontières, et fut tué le 28 août 2014 lors d’une reconnaissance pour rechercher un passage, alors que les Ukrainiens étaient encerclés dans le chaudron d’Ilovaïsk. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne, mais il fallut beaucoup de temps pour l’identifier avec l’ADN parmi les restes humains des dizaines de soldats ukrainiens tués. Il fut identifié l’un des derniers, et enterré par les siens dans sa ville natale (17 août 2015), laissant une veuve et un fils. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (3 novembre), puis fait citoyen d’Honneur de sa ville (24 juillet 2020).

Anatoly Mitnik (1971-2014), originaire de la région de Lvov, fils d’un militaire soviétique, orphelin très jeune. Il se maria, mais son épouse fut grièvement blessée et devînt invalide dans un accident de voiture. Il tomba sous le coup de la mobilisation et répondit à l’appel (mai 2014), malgré son épouse handicapée. Il fut incorporé au bataillon de représailles Dniepr-1 et participa aux représailles et tueries à Marioupol, puis dans la région de Donetsk. Il fut grièvement blessé dans l’une des tentatives manquées de percer les positions républicaines pour entrer dans Donetsk, du côté de Peski (30 août). Il mourut le lendemain, sur la table d’opération dans une ambulance de fortune à Peski, le 31 août 2014. Il laissait sa veuve handicapée et un fils de 17 ans, qui depuis fut certainement envoyé au front. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).

Evgueny Mitrokhine (?-), il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1. Il fut engagé dans la bataille des frontières et réussit à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, cependant blessé à l’épaule droite. Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille.

Anatoly Mogila (?-), enrôlé volontaire dans le bataillon de représailles Dniepr-1, il fut l’un des membres du peloton de Zinenko, et participa aux répressions et massacres dans Marioupol et la région. Il fut prit en photo avec plusieurs hommes de l’unité, en juillet 2014, dans le village de Solntsevo. Il fut ensuite engagé dans la bataille des frontières.

Alexandre Okssentiouk (1964-2015), originaire de Dniepropetrovsk, il fit son service militaire dans l’armée soviétique et signa un engagement. Il servit ensuite dans l’armée ukrainienne (pendant 10 ans). Il revînt dans sa ville natale, puis s’installa comme fermier, construisit sa propre maison et travailla avec son épouse. Il fut contaminé via les associations de vétérans de l’armée par l’idéologie nationaliste et bandériste. Après les déroutes de l’armée ukrainienne (été 2014), il se décida à s’enrôler dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (5 novembre 2014), et fut envoyé sur le front du Donbass, positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk. Il marcha sur une mine lors d’une patrouille et fut tué sur le coup, le 15 mars 2015. Il fut enterré dans sa ville natale, laissant une veuve, deux enfants, deux petits-enfants. L’État ukrainien chercha à déposséder son épouse de sa pension militaire, l’ayant enregistré comme personnel civil, et déclarant sa mort comme un accident du travail. Son épouse dut se rendre au tribunal administratif où elle réussit à obtenir gain de cause. Son époux fut alors décoré à titre posthume (13 août), puis une plaque commémorative installée dans son école.

Onoufriy métropolite (?-), métropolite de l’église orthodoxe de Tchernivtsi et de Bucovine (Patriarcat de Moscou), il écrivit une lettre au Président Porochenko pour signaler, suite à une lettre du métropolite Hilarion de Donetsk et Marioupol, que le 13 juillet 2014, des soldats du bataillon Donbass avaient pénétré avec des armes dans l’église Saint-Michel, ville de Krasnoarmeïsk, avaient interrompu la messe et demandé aux paroissiens si l’église payait bien ses impôts à l’état ukrainien. Les soldats s’en allèrent en promettant de revenir solder les comptes. Le jour-même, deux prêtres de l’église Saint-Michel s’adressèrent aux autorités locales de l’armée ukrainienne, pour demander que ces hommes soient identifiées et punis. Un officier du bataillon de représailles Donbass, Pavel Kishkar, lui téléphona en lui promettant de « d’arriver dans son église avec des hommes masqués et se s’entretenir avec les prêtres et peut-être de les enlever ». Le QG ukrainien ayant donné des ordres, l’officier du bataillon Donbass se rendit pour une médiation dans l’église, avec des hommes armés et masqués et demanda des comptes sur le fait « qu’il y avait des gardes sur le territoire de l’église, énonçant des accusations graves contre les membres du clergé, accusations sans fondements, et que comme commandant du département d’information du bataillon Donbass de l’ATO, il avait le droit de se rendre dans tous les lieux, institutions et organisations et de faire tout ce qui était nécessaire pour le bien de l’Ukraine » (14 juillet). Les menaces et pressions se poursuivirent, toujours dans le même lieu, mais dans l’église Saint-Alexandre-Nevsky, où des hommes dans une voiture du bataillon Dniepr-1 étaient sortis armés. L’archiprêtre Igor Sergienko vînt à leur rencontre : « et fut couvert d’insultes et de mépris pour l’ordre sacerdotal, lui demandant combien d’argent il envoyait à Moscou et accuser de complicité avec les bandits. Après quoi les soldats ont procédé à une perquisition illégale dans l’église et au domicile du prêtre, le forçant à se déclarer « membre d’une organisation clandestine » et le menaçant de l’emmener là où il sera « reconnu » [dans les caves du SBU pour y être torturé et avouer ses supposés crimes]. Ils exigèrent que dans un délai de deux jours le prêtre ait quitté le territoire de l’Ukraine, et emportèrent les documents relatifs aux biens de cette église et aux dons des paroissiens, promettant de revenir » (30 juillet). Le même jour le métropolite Onoufriy signalait un autre incident : « lors du contrôle de la voiture de l’archiprêtre Evgueny Podgorny, le prêtre fut insulté, de mots grossiers et obscènes et fut accusé sans raison, de financer la République Populaire de Donetsk, l’ancien président Ianoukovitch, et que les « popes moskals » étaient des informateurs et des responsables des actions de l’ennemi. Alors que rien n’avait été trouvé dans la voiture, qui fut délibérément endommagée pendant la fouille, l’archiprêtre fut emmené au poste de contrôle, les mains attachées, jeté au sol. Il fut frappé à coups de crosses, sur la poitrine, dans le bas du dos, des coups de pied dans la tête, le forçant à avouer qu’il était un correcteur de l’artillerie ennemie et d’autres choses sans fondement. Le prêtre fut humilié, on lui demanda de retirer sa croix sacerdotale, mais il refusa, puis il fut couché, attaché, sa croix lui fut arrachée sous les moqueries. Dans la voiture du prêtre, il fut conduit dans sa maison, un sac sur la tête, jeté dans une fosse, son domicile fut perquisitionné. Au cours de cette perquisition, son argent, l’argent de l’église, et sa voiture furent volés, puis grâce à l’intervention des paroissiens, il fut libéré, […] mais il existe une menace réelle de mort sur lui et sa famille ». Les persécutions ne furent pas arrêtées, loin de là, beaucoup de prêtres furent torturés, certains assassinés dans le Donbass (voire l’interview du père Théophane ou encore l’histoire du père Sergeï).

Vitaly Oukraïntsev (1968-2014), originaire de la région de Kharkov, il fit son service militaire dans l’armée soviétique. Il s’enrôla dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan, contaminée par l’idéologie bandériste (hiver 2013-2014), et s’enrôla ensuite dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014). Il fut accepté malgré son âge, l’idéologie comptant plus que les compétences ou la forme physique dans ce genre de bataillon, et participa aux répressions et tueries à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut tué sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk, le 14 septembre 2014. Il laissait une veuve et deux filles, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (19 décembre).

Valentin Oushitch (?-), il s’enrôla à une date inconnue dans le bataillon Dniepr-1, nommé chef et officier du renseignement aérien du bataillon (à l’aide de drones), il était toujours en service à la Noël 2016.

Vladimir Parasiouk (1987-), voir l’article sur son histoire.

Andreï Parouby (1971-), voir l’article sur le bataillon Storm et le massacre d’Odessa.

Nikolaï Pelipenko (1978-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla pour des raisons idéologiques dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de caporal. Il fut envoyé dans le Donbass et participa aux répressions et tueries à Marioupol puis dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières, et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative désespérée de sortir du chaudron mortel d’Ilovaïsk. Il se trouvait à bord d’un pick-up, lorsqu’il fut blessé par une explosion. La fuite devenant impossible, il sauta du véhicule aux abords d’un village et fut fauché. Il fut rendu à la partie ukrainienne, et enterré dans sa ville natale, laissant une veuve. Il fut encore médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).

Dmitri Permiakov (1980-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de caporal. Il fut envoyé dans le Donbass où il participa aux représailles et tueries contre les populations civiles, à Marioupol et dans la région de Donetsk (mai-juillet 2014). Il participa à la bataille des frontières, où son unité pris part à la prise d’Ilovaïsk. Mais les Ukrainiens y furent bientôt encerclés dans un chaudron. Il fit partie d’une reconnaissance pour tenter de trouver un passage, et fut tué avec un autre soldat (il y eut aussi un prisonnier), près du village de Markine, le 28 août 2014. Son corps resta longtemps sur le champ de bataille, et fut recherché après des accords entre les deux parties (mission Tulipe Noire). Il ne fut pas possible de retrouver son corps, et il fallut avoir recours à l’ADN relevé sur des restes humains. Il fut finalement identifié, puis inhumé par sa famille dans sa ville natale (25 juin 2015). Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (13 août), et une plaque commémorative installée dans son école.

Vyacheslav Petchenenko dit Slavoutich (1970-), il naquit à Potsdam en RDA, fils d’un militaire de l’armée soviétique. Il fit des études supérieures dans une école militaire à Poltava, diplômé (1988-1992), et entra dans l’armée ukrainienne., dans les troupes du Ministère de l’Intérieur (commandement territorial, un équivalent de la Gendarmerie, 2002-2003). Il étudia ensuite à l’Académie des forces terrestres de l’Ukraine (2003-2005), chef-adjoint du département des opérations, État-major du commandement territorial (2005-2011), mais fut finalement licencié et placer dans la réserve suite à une diminution des effectifs (septembre 2011). Il travailla ensuite comme cadre dans la sécurité à Dniepropetrovsk (2011-2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (mai 2014). Il fut nommé commandant adjoint du bataillon (6 mai), et prit le chemin de Marioupol avec la 1ère compagnie. A ce titre il se trouve en responsabilité des nombreux crimes de guerre qui furent commis par le bataillon dans cette ville et dans les environs de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et réussit à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, avec quelques hommes qui sortirent quelques blessés (64 survivants). Il reçut ensuite l’insigne commémoratif de la bataille. Il fut nommé à la direction générale de la Police Nationale à Jytomyr (2016-2019). La Russie entama des poursuites judiciaires contre lui pour crimes de guerre (2017), qui déclencha une enquête en Ukraine (29 mai 2018), mais il fut lavé de ses crimes pour les raisons que l’on imagine. Il fut encore récompensé par divers grades au niveau national (2019-2020), puis fut de nouveau licencié, cette fois-ci pour ancienneté (1er janvier 2021), et mis à la retraite. Il fut immédiatement nommé vice-président de l’administration régionale de Soumy, par le Président Zelensky (12 janvier). Pendant toute la période il fut au moins médaillé à 4 ou 5 reprises.

Maxime Poshedin (1990-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il fit des études secondaires et était un champion de la danse traditionnelle mais aussi très sportive, Gopak, champion d’Ukraine de Gopak du contre-la-montre (2010), champion par équipe de sa région. Il faisait partie également des groupuscules bandéristes et néonazis de la ville, et participa au Maïdan dans les rangs d’une compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, participant aux répressions et tueries dans le Donbass, à Marioupol et dans les environs de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières et fut tué le 29 août 2014, dans la tentative désespérée de fuite du chaudron mortel d’Ilovaïsk. Son corps fut rendu à la partie ukrainienne et il fut enterré provisoirement à Dniepropetrovsk (septembre). Il fut porté longtemps disparu avant que ses restes soient finalement identifiés par l’ADN. Il fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), et une rue fut renommée en sa mémoire dans une petite localité (31 décembre 2015).

Alexandre Rashevsky (?-), originaire de Dniepropetrovsk, commandant en second du bataillon Dniepr-1 (à la date de juillet 2015), il ne se trouvait pas en première ligne, mais à l’arrière, alors candidat aux élections municipales et régionales à Dniepropetrovsk. Il fit scandale lorsqu’il se présenta à ces élections, car ses hommes et d’anciens combattants s’indignèrent qu’il utilise en campagne électorale l’insigne du bataillon comme faire valoir politique. Il fut signalé par un rapport international (à la page 22) comme l’un des officiers du bataillon ayant à se reprocher sous ses ordres des crimes de guerre (Ukrainian Helsinki Human Rights Union) étrangement financé par l’USAID (cocasse !). Le rapport signalait entre avril 2014 et décembre 2016, 771 détentions illégales, 102 cas de tortures, 33 enlèvement, 7 otages (menacés d’être fusillés), 14 viols, 1 mauvais traitement contre la population civile, et 1 autre contre un prisonnier de guerre, pour la région de Lougansk (rappelons qu’il s’agit de la partie immergée de l’iceberg). Pour Donetsk : 1 514 détentions illégales, 119 cas de tortures, 48 enlèvements, 41 otages (menacés d’être fusillés), 34 viols, 9 violations des lois de la guerre, 5 mauvais traitements contre des civils, et un contre un prisonnier de guerre (page 25 du rapport).

Sergeï Reouta dit Padre (1970-2014), originaire de la région de Poltava, croyant professant la parole de Dieu comme diacre dans une secte dénommée évangéliste protestante la « Parole Vivante ». Il écuma l’Ukraine, notamment dans l’ancien oblast de Lougansk, pour « évangéliser » et participer à des œuvres caritatives. Au début de l’insurrection du Donbass, avec 4 disciplines, il s’engagea dans le bénévolat pour porter de l’aide aux combattants et aux unités de représailles de l’armée ukrainienne (avril-mai 2014). Il s’enrôla bientôt dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (juin), et fut envoyé dans le Donbass. Il fut tué lors d’un bombardement d’artillerie des républicains, sur la position de Peski, le 23 novembre 2014. Il laissait une veuve et trois enfants, et fut enterré à Kiev, puis décoré à titre posthume par le Président Porochenko (26 février 2015).

Pavel Rouditch dit Stalker (?-), il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, et participa aux répressions et tueries dans Marioupol et la région de Donetsk (mai-juillet). Il fut engagé dans la bataille des frontières et survécut également à celle du chaudron d’Ilovaïsk, dont il reçut ensuite l’insigne commémoratif.

Vasily Savtchenko dit Vasya (1982-2014), originaire de la région de Kharkov, il fit des études professionnelles comme machiniste, puis effectua son service militaire au centre de formation 169, à Desna. De retour à la vie civile, il effectua divers métiers, ouvrier dans le bâtiment, dans l’agroalimentaire, fraiseur-tourneur, puis se porta volontaire pour le bataillon de représailles Dniepr-1 (avril 2014). Il fut envoyé à Marioupol, où il participa aux exactions et tueries contre les civils du Donbass, puis fut envoyé combattre durant la bataille des frontières. Il appela sa famille pour la dernière fois le 26 août, s’étant retranché comme le font souvent les Ukrainiens dans une école (à Ilovaïsk, école N° 14). Leur position étant en passe d’être encerclée, il tenta avec son groupe de maintenir la ligne, mais il fut tué le premier jour (avec deux autres camarades, deux autres furent blessés grièvement). Leurs corps furent évacués avant l’encerclement total et il fut enterré par sa famille dans son village (29 août), laissant une femme et un fils. Il fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), une plaque commémorative étant installée dans son école.

Andreï Savtchouk dit l’Italien (1978-2014), originaire de Dniepropetrovsk, fils d’un militaire de l’armée soviétique, il fit des études professionnelles, se maria mais son épouse devînt handicapée après un grave accident domestique. Il laissa son épouse et ses deux filles à la garde de ses parents et beaux-parents et s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014). Il participa aux répressions et tueries à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières, et réussit à survivre à la première partie de la tentative de percée du chaudron d’Ilovaïsk (28-29 août). Après avoir perdu l’ensemble de leurs véhicules ou presque, il prit la fuite à pied avec les survivants et tenta de rejoindre les lignes ukrainiennes. Il fut abattu le 31 août 2014. Il laissait sa femme handicapée et ses deux filles, et fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre).

Vladimir Shilov (1962-), originaire de la région de Donetsk, transfuge du Donbass, il effectua son service militaire dans l’armée soviétique (1981-1983), puis entra dans la Police Nationale (1984), monta les grades et occupant de nombreuses fonctions à Donetsk (1984-2004), avant d’être nommé à Kiev dans un département de lutte contre la criminalité (2004), puis à Jytomyr, Kiev, Donetsk de nouveau (2004-2007). Il était chef de la police criminelle à Krasnoarmeïsk (2008-2010), puis à Yassinovataya (2010), et enfin à Kiev (2010-2011). Il prit sa retraite, mais il rassembla des bandéristes locaux et tenta d’empêcher l’insurrection républicaine de se propager dans la région de Donetsk (avril 2014). Il se porta volontaire pour le bataillon de représailles Dniepr-1 (mai 2014), commandant de la 5e compagnie (formée de transfuges d’un squelettique bataillon Donetsk-1, comptant en réalité seulement quelques dizaines d’hommes), grade de capitaine, et tenta d’assurer les élections présidentielles (25-26 mai), qui se déroulèrent sous la menace des armes et des canons dans toutes les régions de l’Est de l’Ukraine. Il fut engagé avec sa compagnie dans l’oblast de Lougansk (mai-juin), puis dans les tentatives d’assaut de Donetsk (juillet), et participa à la prise de Peski qui aurait dû entraîner celle de l’aéroport et de Donetsk. Il resta en position avec sa compagnie face à Donetsk, non loin du quartier de Kirovsky, mais tomba dans une embuscade et fut blessé d’un éclat d’obus au flanc gauche, non loin du cœur (14 août). Il fut évacué vers l’arrière, et fut également candidat aux élections législatives (octobre), mais ne fut pas élu. Il s’énerva sur les ondes de Radio Svoboda, une radio néonazie où il critiqua la conduite de la bataille de Donetsk : « les mauvaises tactiques de combat près de Donetsk sont à l’origine de sa lente libération ». L’homme oubliait de dire que le mot « libération » était évidemment absurde, la ville s’étant insurgée contre le pouvoir de Kiev. Il protesta également contre le manque d’armes, puis disparut petit à petit des radars médiatiques. Il s’agit de toute façon d’un criminel de guerre, responsable des crimes commis contre les civils dans la région pendant tout son commandement. Il fut finalement mis dehors du bataillon, suite à des manœuvres du lieutenant-colonel Bereza et à cause des critiques publiques qu’il avait exprimé dans les médias. Il fut alors mis d’office à la retraite et disparut ensuite des radars (février 2015).

Olga Simonova (1988-2022), originaire de Russie, de Tcheliabinsk, sportive aguerrie qui pratiquait le karaté et l’escalade et l’alpinisme. Elle entra dans l’opposition et la haine de son pays, notamment au moment du Maïdan, et avala la propagande occidentale et ukrainienne au point de partir en Ukraine (automne 2014). Elle s’enrôla comme volontaire et infirmière, puis ambulancière (début 2015), et servit aux côtés des Ukrainiens dans la région d’Artemovsk, de Popasnaya et dans diverses positions dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Elle fut infirmière dans le bataillon de représailles Dniepr-1, un des pires bataillons ukrainiens qui s’illustra dans les répressions et tueries dans le Donbass (septembre 2015-mars 2016). Elle alla encore plus loin en s’enrôlant dans l’armée ukrainienne, et demanda la nationalité ukrainienne qu’elle obtînt finalement (2017), refusant sa nationalité russe. Elle fut envoyée au centre de formation militaire 169 de Desna, où elle fut formée comme commandant de BMP, atteignant le grade de sergent (fin 2018). Elle fut médaillé par le Président Zelensky, alors au grade de sergent-chef servant dans la 24e brigade mécanisée (17 juin 2022). Elle fut tuée alors que son véhicule fut atteint d’une roquette antichar, le 13 septembre 2022, dans la région de Soledar.

Vittorio Sorotiouk (?-), descendant de bandéristes et nazis réfugiés en Amérique du Sud par les lignes dites « des Rats », ils furent et ceci n’est pas très connu, très nombreux à s’installer au Brésil. C’est dans ce pays par exemple que mourut le médecin SS d’Auschwitz, Josef Mengele (1979). A ce jour le Brésil est l’un des pays où réside une des plus importantes diasporas ukrainiennes au monde, derrière la Russie, le Canada et les USA, et comprenant à l’heure actuelle plus de 500 000 Brésiliens d’origines ukrainiennes. Vittorio Sorotiouk fit le voyage en Ukraine (août 2017), afin de visiter l’unité et son musée, et prononça un discours. La diaspora ukrainienne du Brésil a été mise à contribution pour financer la guerre contre les insurgés du Donbass, par des tournées culturelles ou des artistes collecteurs de fonds, envoyés avec l’aide de l’ambassade d’Ukraine au Brésil.

Vitali Sova dit Hibou (?-), enrôlé volontaire dans le bataillon de représailles Dniepr-1, il fut l’un des membres du peloton de Zinenko, et participa aux répressions et massacres dans Marioupol et la région. Il fut prit en photo avec plusieurs hommes de l’unité, en juillet 2014, dans le village de Solntsevo. Il fut ensuite engagé dans la bataille des frontières, et durant celle du chaudron d’Ilovaïsk. Il fut grièvement brûlé, 11 % de son corps étant touché, et fut évacué vers l’arrière. Il subit des opérations de greffe de la peau et trois éclats furent retirés de son corps. Il reçut l’insigne commémoratif de la bataille.

Sergeï Taftchouk (1984-2014), originaire de la région de Dniepropetrovsk, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014), et participa aux répressions et crimes de guerre commis par le bataillon dans le Donbass. Il fut tué lors de l’assaut d’Ilovaïsk, le 18 août 2014, qui fut prise, mais les Ukrainiens y furent bientôt encerclés et mis en déroute par les Républicains. Il laissait une veuve et un petit garçon, et fut médaillé à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre, puis 15 janvier 2015). Une plaque commémorative avait été installée pour les soldats de la localité de Pavlograd dont il était originaire quelques jours avant (24 octobre 2014). Sa sœur Marina déclarait dans une interview : « depuis le 22 août j’ai commencé à chercher mon frère. Le QG du bataillon a refusé de me fournir des informations sur l’emplacement de son corps. J’ai commencé à chercher dans toutes les morgues voisines d’Ilovaïsk, il n’était nulle part. En parallèle j’ai cherché dans les hôpitaux, car il y avait l’espoir d’une erreur d’information de ses camarades sur sa mort. Sur la carte j’ai barré les morgues qui avaient déjà été vérifiées. Je l’ai d’abord cherché par son nom de famille, puis par les signes distinctifs et les cicatrices. Le 30 août à la morgue de Marioupol est apparu un combattant sous le nom de Tafeïtchouk Le médecin m’a envoyé une photo du soldat, mais ce n’était pas lui. […] parallèlement je cherchais le conducteur de la berline grise, dont je ne me souviens plus de la marque, qui avait conduit mon frère et le blessé Maxime Lounev à l’école d’Ilovaïsk. C’est là que la trace se perdait, c’était une impasse et je ne savais pas quoi faire d’autre. J’ai alors pris une photo de lui et j’ai demandé de l’aide aux gens, je me suis toujours sentie comprise et sans commentaires inutiles des gens [je rappelle qu’elle se trouve alors dans le Donbass au milieu des pro-russes]. J’ai réalisé que le seul endroit que je n’avais pas vérifié était Melitopol. J’ai appelé les employés de la morgue, j’ai décris mon frère et nous l’avons retrouvé. J’ai ensuite téléphoné à ma mère pour lui annoncer que demain il serait à la maison. Il se trouvait à la morgue sous le nom de quelqu’un d’autre, et nous avons contacté le bureau du procureur de Zaporojie pour que soit mené son identification, nous étions le 1er septembre, le 4 nous l’avons enterré à Pavlograd ».

Sergeï Tarouta (1955-), originaire de la région de Marioupol, oligarque ukrainien, il fut l’un des cadres de l’usine Azovstal (1979), fondateur d’Azovintex (1995), il s’éleva à la 8e place des citoyens ukrainiens les plus riches dans le magazine Focus (2008), Forbes estimant sa fortune à 597 millions de dollars (2013). Il était rentré en politique dans le Conseil régional de Donetsk (1998-2006), il supporta la révolution Orange (2004-2005), puis fut nommé gouverneur de la région de Donetsk par intérim (2 mars 2014). Il prit position contre le bataillon Dniepr-1 déclarant que cette unité par ses exactions aggravait de beaucoup la situation militaire et le soutien des insurgés aux républiques autoproclamées (23 mai). Ayant prit un énorme risque en faisant cette déclaration, ce modéré ne fut pas entendu et bientôt limogé par Porochenko (10 octobre), toutefois élu « comiquement » député de la Rada pour la région de Donetsk qui ne reconnaissait plus l’Ukraine (29 septembre). Il fut un moment candidat à la présidentielle de 2019, mais se retira au profit de Ioula Timochenko. Il fut de nouveau réélu à son siège fantôme de député du Donbass à la Rada (29 août 2019).

Acher Yossef Tchekrassy dit Fidel Castro (vers 1971-), originaire de Feodosiya, Crimée, d’origines juives, il fit son service militaire dans l’armée soviétique (1988-1990), puis retourna à la vie civile et fut commerçant dans la fourniture d’équipements industriels. Il déménagea et s’installa à Dniepropetrovsk (1993). Ce fanatique juif orthodoxe, russophobe patenté, était également rabbin et fut naturalisé citoyen américain. Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, grade de sergent-chef. Réputé cruel et d’une rare violence, il participa aux exactions et massacres contre les civils du Donbass, à Marioupol et dans la région de Donetsk. Il survécut à la bataille des frontières, et réussir à s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk (juillet-août 2014). Il fut engagé dans la bataille de l’aéroport de Donetsk, où il raconta servir en même temps « une mitrailleuse datant de 1948 qui s’enrailla, et trois fusils d’assaut ». Il fut grièvement blessé (2 octobre), près de Peski puis fut évacué vers l’arrière où il resta en convalescence longuement (octobre 2014-janvier 2015), malgré que la propagande ukrainienne est indiqué qu’il ne s’était reposé que 15 jours. Il fut mis en scène par la propagande ukrainienne, et entra en politique se présentant pour le parti néonazi Pravy Sektor dans la ville de Dniepropetrovsk (2016). Il donna une interview à cette occasion : « J’ai 45 ans, j’ai une femme et trois enfants, je me considère comme un croyant et un Ukrainien. Je suis un Juif, un Hassid orthodoxe, mais je suis né ici en Ukraine. Plus précisément de Crimée, mais j’ai déménagé à Dniepropetrovsk. En 2012, ma mère qui vivait encore en Crimée, est tombée malade et nous avons décidé de la rejoindre chez elle. Malheureusement, j’ai quitté la Crimée le 27 mars 2014. Ma mère est restée, mais nous sommes partis sur son insistance, elle nous a convaincu qu’il était nécessaire de sauver les enfants [ici c’est un pur délire, les enfants ne risquaient rien, dans le Donbass par contre les Ukrainiens massacrent des enfants depuis 2014] Je suis retourné à Dniepropetrovsk, qui je considère comme ma ville natale. Quand tous ces événements ont commencé en Crimée, j’ai immédiatement compris ce qu’il allait se passer ensuite. Je souffre de la perte de la Crimée, parce que c’était ma patrie. Il y a mes amis, mes camarades de classe, ma mère y vit toujours ». Il prit la pose avec Iaroch, le fondateur du Pravy Sektor qui en fit « son Juif », et pendant quelques mois il fut mis en avant dans les médias ukrainiens, donnant des dizaines et des dizaines d’interviews. Le but était de mettre en avant qu’un Juif affirmait qu’il n’y avait aucun nazi en Ukraine et qu’il combattait contre les « nazis » de Moscou pour faire très simple. Une propagande qui fut ensuite réutilisée en 2022 en Europe occidentale. Il disparut ensuite progressivement des radars, mais se rendit encore sur le front rencontrer les rares Juifs servant du côté des Ukrainiens lors de fêtes religieuses (comme en 2017). Il ne revînt pas dans les rangs de l’armée ukrainienne, sa mère décédant à la fin de l’année 2015. Sa médiatisation à l’extrême l’empêcha de pouvoir venir l’enterrer en Crimée. Il réussit à se faire élire comme conseiller municipal lors des élections locales de Dniepropetrovsk (2016-2021). Il resta longtemps une créature de Kolomoïsky, l’oligarque mafieux, Juif, Chypriote et Ukrainien, prenant sa défense dans la longue lutte qui s’installa entre lui et le Président Porochenko. Il préféra ensuite s’enrôler de nouveau dans l’armée ukrainienne (2021), officier dans le département des communications de l’État-major de la brigade de défense territoriale de Dniepropetrovsk. Il réapparut de nouveau dans une série d’articles, de nouveau nécessaire pour faire de la propagande en direction d’Israël et de l’Occident (5 février 2022).

Oleg Tchernigov dit Makhno (1979-2014), transfuge originaire de la ville de Makeevka, non loin de Donetsk, il fit des études professionnelles, sa famille s’étant installée à Mirnograd (toujours région de Donetsk). Il fut l’un des rares partisans du Maïdan, membre d’organisations bandéristes et néonazies, membre d’une squelettique compagnie d’autodéfense (hiver 2013-2014), il prit la fuite du Donbass et rejoignit Dniepropetrovsk, où il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (mai-juin 2014). Il fut envoyé sur le front du Donbass, et fut tué le 14 septembre 2014, sur les positions de Peski, non loin de l’aéroport de Donetsk. Son groupe engagé avec des chars de la 93e mécanisée fut entièrement détruit. Il fut enterré à Mirnograd, et une plaque commémorative installée dans son école, tandis qu’il était décoré à titre posthume par le Président Porochenko (19 décembre).

Denis Tomilovitch dit Den (1982-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il fit des études professionnelles dans l’entretien et l’installation des systèmes d’automatisation, diplômé (2004), puis effectua son service militaire (vers 2008-2009). Il devînt directeur de production dans une entreprise de sa ville (2010-2014), mais fut l’un des fanatiques bandéristes et néonazis du Maïdan, dans cette ville très agitée (hiver 2013-2014). Il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1, et participa aux tueries, répressions et exactions contre les civils du Donbass (mai-juillet 2014), à Berdiansk, Marioupol, et près de Donetsk. Il fut engagé dans la bataille des frontières, chef de peloton, servant au grade de lieutenant, il tenta de s’enfuir du chaudron d’Ilovaïsk, faisant partie d’une colonne d’assaut devant ouvrir un passage. Sa colonne fut sévèrement bombardée, puis prise à partie, la quasi totalité des véhicules, chars, voitures et véhicules blindés furent détruits, par un feu nourri d’armes antichars et de balles de mitrailleuses de gros calibres. Il eut la tête emportée par une explosion, le 29 août 2014. Son corps resta longuement sur place, finalement retrouvé (12 septembre), et enterré par sa famille (1er octobre). Il laissait une veuve et deux enfants, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (14 novembre), puis d’une autre décoration régionale (11 octobre 2016).

Vassilissa Trofimovitch (?-), originaire de Dniepropetrovsk, bandériste et ultranationaliste convaincue. Elle s’enrôla dans le bataillon de représailles Donbass, et fut bientôt nommé officier et porte-parole de presse de l’unité (printemps 2014). Elle resta un moment en fonction et après la bataille d’Ilovaïsk, passa au grade de soldat comme porte-parole de presse du bataillon Dniepr-1 (octobre-novembre). Elle fut licenciée et renvoyée dans ses foyers (à l’approche de l’hiver 2015-2016). Elle fit beaucoup de tapages au moment de l’élection municipale et régionale dans la région, lorsque le commandant par intérim Rashevsky utilisa de manière ostentatoire son appartenance au bataillon pour des raisons électoralistes. Elle écrivit bientôt une romance et un livre L’Amour sur la ligne de feu (août 2016), et donna une interview pour expliquer sa démarche : « le livre a été écrit en un mois, puis il est resté dans les cartons pendant un mois et a été finalement publié par la maison d’édition Folio, pour un tirage de 1 500 exemplaires, peut-être en sera-t-il encore imprimé. Pour la première fois j’ai présenté mon livre à Lvov, lors du forum de l’édition, puis à Kiev et Zaporojie, et le 10 novembre dans les locaux de Dneprog à Dniepropetrovsk. Le livre n’est pas artistique, c’est journalistique. Il y a 30 histoires de personnes qui ont ou ont eu des relations pendant la guerre. Je les ai croisées pendant mon service. Il n’y a pas beaucoup d’histoire militaire dans le livre, il y a plus d’émotions et d’expériences des gens, le livre est tourné vers l’humain. J’ai dû passer des choses sous silence, changer les noms, j’ai moi-même passé un an et demi dans la zone ATO, la première fois comme officier de presse du bataillon Donbass. Après la bataille d’Ilovaïsk, je suis restée dans les hôpitaux, j’ai recueilli des informations sur les blessés, puis je suis entrée dans le bataillon Dniepr-1 sans grade mais aux mêmes fonctions, car il n’y a pas de telles fonctions dans la Police Nationale. Dans le bataillon j’ai servi dans le 5e compagnie avant d’être licenciée, c’était trop difficile. Mais je me suis rendue à Slaviansk, Artemovsk, Krasnoarmeïsk, Popasnaya, Lissichansk, Marioupol, Volnovakha, Peskov, Avdeevka, etc. Maintenant je suis secrétaire de presse d’un député, je fais du bénévolat et j’écris un peu. J’ai aussi co-écrit le livre Dobrobatsi (volontaires)». Elle affirma dans une interview que la participation des mercenaires biélorusses dans les rangs ukrainiens était plus importante que ce que l’on pouvait penser (2018), estimant à 400-500 hommes ces combattants (au lieu d’un maximum de 200-250). La liste kill Mirotvorets donnait un nombre de 119 combattants biélorusses, mettant clairement en doute les affirmations à la louche de l’ancienne officier de presse.

Sergeï Valaïev (?-), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla dans le bataillon de représailles Dniepr-1 (printemps 2014). Après avoir participé à toutes les opérations de représailles et tueries, puis à la bataille des frontières d’Ilovaïsk et de l’aéroport de Donetsk, il poursuivit son service. Il rencontra une jeune ukrainienne, qui vendait des tableaux pour financer des médicaments, du matériel et de l’équipement pour les volontaires de la zone ATO. Il lui acheta un tableau, puis de fil en aiguille la demanda en mariage. Il fut célébré quelque part en Ukraine, alors qu’il servait toujours dans l’unité (23 mars 2016).

Sergeï Voronov (1972-2014), originaire de Dniepropetrovsk, il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1, probablement pour des raisons idéologiques, ou peut-être pour la gamelle et le salaire (printemps 2014). Il participa aux représailles, tueries et exactions contre les populations civiles du Donbass, à Marioupol et dans les environs de Donetsk (mai-juillet). Il fut engagé dans la bataille des frontières, et fut tué dans la tentative désespérée de sortir du chaudron d’Ilovaïsk, le 29 août 2014. Son corps fut ramassé et rendu à la partie ukrainienne en même temps que 88 soldats ukrainiens (2 septembre), puis il fut enterré provisoirement à Zaporojie. Il fut identifié par l’ADN (7 avril 2015), puis inhumé par sa famille dans sa ville. Il laissait une veuve et deux filles, et fut décoré à titre posthume par le Président Porochenko (13 août).

Roman Zinenko (?-), originaire des zones russophones de l’Est de l’Ukraine, peut-être de l’Ouest du Donbass, ou d’une localité proche de Dniepropetrovsk, parlant dans sa famille de préférence le surgik, un dialecte local mélange de russe et d’ukrainien (langue pouvant être comparée par exemple en France au franco-provençal). Il servit un temps dans l’armée ukrainienne dans les troupes d’infanterie de marine. Il s’enrôla volontairement dans le bataillon de représailles Dniepr-1, l’un des 40 premiers, dans lequel il servit jusqu’à la fin de son année d’engagement volontaire (2014-2015). Il servit durant les opérations de répressions et massacres à Marioupol. Il participa notamment à la prise du nœud ferroviaire du village de Mejevaya, avec des hommes de la Garde Nationale et des Berkuts (mai 2014). Son groupe surveilla l’arrivée des trains, contrôla les voyageurs et commença à se lancer dans des arrestations arbitraires. D’après ce qu’il raconte, la police à la fois de Dniepropetrovsk et jusqu’à la frontière russe, en passant par le Donbass était massivement ralliée au soutien de l’insurrection républicaine (qu’il définit comme agression russe). Il justifia la présence du bataillon pour remplacer la Police Nationale et empêcher «  les terroristes séparatistes » de prendre le contrôle de toute la région. Il fut nommé conducteur et commandant d’une voiture blindée de fortune (12 juin). Ils atteignirent la région de Berdiansk, puis le lendemain participa au massacre de Marioupol (13 juin), et à toutes les opérations de répressions qui s’ensuivirent, il raconta à demi mot la reprise de la ville s’épanchant beaucoup sur les hommes d’Azov et quelques personnages politiques comme Korchinsky ou Liaschko (du Parti Radical). Les opérations de nettoyages se poursuivirent durant la journée du 14 juin, décrivant les premières arrestations et affirmant avoir mené ces opérations pendant 17 jours, et en tout et pour tout pendant deux mois (jusqu’à mi-août). Il fut ensuite engagé avec son auto-blindée de fortune dans la bataille des frontières et au chaudron d’Ilovaïsk (mi-août-2 septembre), puis aux combats pour la bataille de l’aéroport de Donetsk (hiver 2014-2015). Il rentra chez lui et était candidat aux élections municipales à Dniepropetrovsk (juin-juillet 2016). Il écrivit la même année un roman Journal de bord d’Ilovaïsk. Il fit ensuite le tour des salons d’auteurs, notamment se trouvant à Lvov (16 septembre), où il fut interviewé : « j’ai écrit mon livre en russe, car je ne connais pas la langue ukrainienne, et je ne pouvais écrire en Surgik. Je ne me suis jamais considéré comme un patriote, mais il y a deux ans, il y avait une menace réelle de guerre et la perte de l’indépendance de l’Ukraine, alors j’ai été l’un des premiers à m’enrôler dans le bataillon.

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