Galia Ackerman dans ses dérives et tentant de décrire la Russie comme "antisémite"

Desk Russie : le faux média de la guerre cognitive de Galia Ackerman

25 novembre 2025 16:29

Voilà maintenant trois années que j’observe attentivement l’évolution du faux média de la guerre cognitive de Galia Ackerman : Desk Russie. Fondé en janvier 2021, le média par son titre ne laisse aucun doute sur ses ambitions, à savoir « ré-informer » sur une réalité virtuelle et propagandiste sur la Russie. Cependant, le sujet principal est encore et toujours l’Ukraine, mais aussi des attaques régulières contre le monde multipolaire, les BRICS, le Venezuela, la Chine ou encore le camp Trump aux USA. Le média se présente comme une source « essentielle » pour comprendre le conflit ukrainien et la Russie et alignait selon ses dires plus de 200 auteurs, journalistes et activistes. En réalité, il a des similitudes inquiétantes avec le faux média démasqué par les Russes en 2018, Inform Napalm, en plus d’une présence anormale d’agents de l’étranger de la 5e colonne de l’opposition russe. Analyse de la coquille vide de Desk Russie, en réalité bel et bien un faux média aux financiers pour le moins obscurs.

Inform Napalm/Desk Russie, même combat. En 2018, un groupe de hackers russes dévoilaient que le média Inform Napalm, n’était en réalité qu’une création des services de la guerre psychologique des États-Unis et de l’Ukraine. Suite à ces révélations le média disparut rapidement de la scène, abandonné en friche, mais l’essentiel de ses buts avaient été atteints. Dès 2014-2015, les services secrets américains avaient aidé à former plusieurs médias du genre en Ukraine. Inform Napalm fut l’un d’eux, mais Ukraine Crisis Center est plus que suspecté d’être du même acabit. Les deux structures prétendaient avoir des informations explosives sur la Russie, en réalité fournies par les services secrets US et ukrainiens et utilisées dans la guerre cognitive. Le but premier était de présenter le Maïdan comme une véritable révolution « démocratique », tout en accusant et salissant la Russie, ou l’insurrection républicaine du Donbass. Comme Desk Russie, Inform Napalm se plaignait de maigres finances… en quémandant des dons auprès des lecteurs. Depuis 2022, Desk Russie prétend souffrir de ce manque de moyens, tout en restant très opaque et se refusant de communiquer sur ces moyens réels. De son propre aveux les finances viennent : « de dons individuels, des dons d’associations et de fondations ». Mais fait grave, aucune de ces associations ou fondations ne sont citées… car nous aurions alors la révélation de finances occultes venant par exemple de l’Open Society Foundation de George Soros, de l’AFD, de « fondations » de l’Union européenne, de la NED, ou encore de l’USAID.

Des journalistes fantômes, comme pour Inform Napalm. Le décorticage et l’analyse de dizaines de parutions depuis 2022, montrent qu’il n’y a en fait qu’une coquille vide derrière Desk Russie. Il n’y a que quelques têtes pensantes, comme Galia Ackerman, ou Philippe De Lara ou 5 ou 6 collaborateurs. La quasi totalité des articles sont en effet des copiés-collés de parutions issues d’autres journaux et médias, de plateformes et de la rhétorique de transfuges russes, des agents stipendiés de l’étranger qui ont fui la Russie, la Biélorussie ou d’autres pays qu’ils prétendent représenter. Il y a trois ans, j’avais entré dans un fichier l’ensemble des « auteurs », fouillant les profils un par un. Le constat était sans appel… Pour remplir les lignes du faux média, Galia Ackerman liée aux milieux universitaires de France, anglo-saxons ou des diasporas ukrainiennes et russes, avait bourré le site de dizaines d’auteurs, bien plus nombreux que ceux annoncés actuellement. On pouvait découvrir en rang d’oignon de nombreux professeurs d’universités, des chercheurs, des membres d’organisations, ONG ou associations d’infiltration et manipulations de pays ciblés. Pour paraître crédible, dans un moment où le site était vide, furent ainsi publiés des centaines d’articles, de publications de réseaux sociaux littéralement « pompés » sur Internet et reprenant des parutions anciennes de la guerre informationnelle contre la Russie. Depuis quelques temps Desk Russie a réduit la voilure dans sa page « d’auteurs », mais qui en dit long sur la russophobie ambiante et même assumée par moment des « personnages » désignés comme « auteurs ». On y retrouve par ailleurs quelques figures sinistres, dont Cécile Vaissié, condamnée pour diffamation en 2019, à la suite de son livre mensonger sur « les réseaux de Poutine », le défunt Alexeï Navalny, des personnages cachant carrément leurs identités, ou le journaliste Cyrille Amoursky de LCI, déshonoré par ses accointances putrides avec les réseaux bandéristes, parmi les plus fanatiques.

Déshumaniser la Russie et les Russes. Derrière ces copiés-collés, comme Inform Napalm, la plateforme propose de publier d’éventuels auteurs… Dans le même temps, de manière similaire, des articles sont « volés » sur Internet de personnalités, qui ont plus ou moins donné leurs accords sur ces parutions. Dans ce cas, l’article original est signalé en bas de page et très souvent traduit par la « rédaction » de Desk Russie. En fouillant les profils, l’immense majorité d’entre eux ne concerne qu’un unique article, pour la simple et bonne raison que ces gens ne travaillent pas pour Desk Russie, mais que les articles sont là pour faire masse et pour grossir les rangs virtuels de Desk Russie. Un profil des « auteurs » présentés se dégage des biographies : l’anti Russie, une russophobie feutrée, intelligemment emballée dans un joli « papier bonbon », mais en réalité sournoise et bien réelle. L’un des spécialistes, un linguiste, justifiait par exemple l’emploi raciste par les Ukrainiens, des mots « Orcs », « Moria », « Moskals » visant à déshumaniser les Russes, à la façon autrefois des mots « Youpin », ou « Youtre » pour le peuple juif. Desk Russie hélas en est là… Plus loin c’est aussi sous-jacent, un relent passéiste de « lutte contre l’Union soviétique », avec la diffusion de fausses informations sur la Russie, où l’on parle sans fin de goulags, de prisonniers politiques, de Staline, de révisionnisme historique également, avec la diffusion d’un des plus pendables et mensongers : le mythe révisionniste ukrainien de l’Holodomor.

Des fondations, mais aussi sans doute BHL et l’Ukraine derrière Desk Russie. En réalité, Desk Russie ne manque nullement d’argent… ils n’en ont pas besoin, car il n’y a pas d’auteurs, pas de pigistes, et que la quasi totalité de ces derniers sont des notables, des milieux universitaires, des médias, de la culture ou d’officines étatiques qui nagent déjà dans l’opulence. Des pigistes par ailleurs ne seraient pas utiles, des inconnus aux histoires lisses et fades ne pourraient remplir la mission. L’arme c’est celle d’un alignement de toute une sphère russophobe quasiment internationale, où ces gens se sont faits justement un nom dans « ce business », parfois de très longue date comme Galia Ackerman, très proche de BHL et de l’ambassade ukrainienne. De fait, des questions se posent car BHL est connu pour son emprise sur les médias, ses postes importants derrière Le Figaro ou la chaîne de TV Arte, sans parler des millions qu’il possède. Il est probable qu’il soit derrière, quelques billets étant glissés sous la table à Desk Russie. Quant à l’ambassade de Kiev à Paris, Ackerman y fut très souvent mise en scène, notamment dans son soutien abject à la criminelle de guerre Nadejda Savchenko, députée à la Rada, mais aussi officier dans un bataillon de représailles ukrainien, où elle dirigea un tir d’artillerie pour liquider deux journalistes russes (été 2014). Il est probable que l’argent vienne aussi des services de la guerre cognitive ukrainien, sans parler des « fondations » évoquées et que Desk Russie se refuse à citer… Ce seul fait suffit déjà à discréditer Desk Russie comme source valable. On peut effectivement s’engager pour l’OTAN, l’Ukraine, l’Union européenne ou Macron. Mais être financés par des structures de la guerre psychologique n’est plus un engagement, la défense de ses opinions… C’est faire partie de cette guerre et être un outil de diffusion de fausses nouvelles et de propagandes.

En se faisant passer pour « un parent pauvre », le discours de gens comme Galia Ackerman se vautrant dans le luxe et les sphères de la haute bourgeoisie parisienne est certes ridicule, mais peu de gens iront fouiller plus loin dans son passé et celui des auteurs présentés. Le seul objectif : administrer aux « malades » une dose de haine de la Russie, une piqûre de rappel, dans un discours paraissant venir de gens « propres sur eux », de la « bonne société » et qui « savent de quoi ils parlent ». Une foi ce poison bien ancré dans la tête des victimes de la guerre cognitive, il ne s’agit plus pour eux d’analyser, mais de croire. Et une fois la croyance installée, les populations manipulées ne veulent plus en démordre, le mensonge est devenu vérité, la haine est justifiée, et même nécessaire… comme la guerre contre la Russie. Et la croyance hélas, n’a rien à voir avec la vérité, ni même à l’honnêteté intellectuelle, encore moins à la rationalité. Elle peut être destructrice, au point de conduire des peuples entiers au carnage, comme le réussirent les partisans d’un certain Adolf Hitler. Les gens l’ont cru en Allemagne, d’autres ont cru dans le Maïdan en Ukraine, et d’autres encore croient des Desk Russie… Mêmes causes, mêmes effets, mêmes drames et des criminels de l’information qui en photos pourraient presque nous apparaître sympathiques. Ces criminels ne sont pas encore dénoncés, ou très peu dans le monde. Pourtant ces idéologues sont les plus dangereux : ils motivent et génèrent les catastrophes, puis s’échappent en n’assumant rien et en laissant des boucs-émissaires payer l’addition à leur place. Et pourtant… Ce sont bien eux qui allument les brasiers, ce sont bien eux qui sont les premiers responsables.

IR
Laurent Brayard - Лоран Браяр

Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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