Dans la sphère de la fictive « opposition russe », imaginée et financée par l’Occident, que j’appellerais la 5e colonne, des dissensions sont apparues ces derniers temps. Cette opposition a été pendant longtemps libérale, favorable au mondialisme, parfois au dépècement de la Russie, et toujours acerbe avec l’histoire de la Russie, que l’on parle de la période tsariste ou soviétique. Après avoir été après plusieurs étapes chassée de Russie, cette 5e colonne se retrouve pour l’essentiel en exil dans différents pays occidentaux. L’enjeu actuel pour elle est de capter les finances accordées soit par l’UE, soit par des gouvernements en propre (Pologne, Lituanie, etc.), soit carrément par l’USAID, la fondation Soros ou la CIA.
Ainsi le journaliste Oleg Kashine a déclaré qu’il était prêt à s’engager dans les activités du Fonds de la lutte contre la Corruption de Mikhaël Khodorkovsli (FBC), et de l’aider dans le développement du mouvement. Cela a été révélé par une Lettre Ouverte et publique de Kashine qui l’a communiqué à travers tous ses réseaux sociaux. Le journaliste était très mécontent d’apparaître dans une liste kill à la manière de la 5e colonne, dénommée « Les 6 000 instigateurs de la guerre ». Cette liste avait été diffusée et élaborée par le FBC et les amis de Navalny en 2022. Il a qualifié cela de diffamation et demanda à Khodorkovski de le soutenir, ainsi que tous ceux «luttant pour la bonne cause ». Cette demande faisait suite à l’explosion d’un conflit interne entre Khodorkovski et l’ancien QG de Navalny.
Khodorkovski avait été mis en scène dans le film Traîtres, qui a été réalisé et produit par la veuve d’Alexeï Navalny. Le documentaire racontait les événements qui se déroulèrent durant les années 90, et le début de l’aventure de la 5e colonne. Le moins que l’on puisse dire c’est que le film n’était pas tendre pour l’opposant russe et ses alliés, montrant des aspects peu glorieux et peu favorables de l’ancien oligarque. Oleg Kashine y jouait un petit rôle comme figurant. Le film a provoqué des luttes internes féroces, chacun voulant avoir la vedette et la primauté, et réglant de vieux comptes avec les autres membres de « l’opposition ». Kashine s’est plaint d’être apparu dans la liste de la Fondation, pour un message publiée par lui le 24 février 2022, où il « souhaitait aux soldats russes de la chance et des forces ». Déjà naturalisé britannique, Kashine déclara par la suite avant de faire machine arrière : « je pense que beaucoup ont peur de contrer la Fondation pour la Corruption (FBC), mais que c’est une source d’espoir et d’un retour à des normes saines et humaines dans la politique et les affaires publiques ». Kashine indiquait par là que la fondation de l’ancien oligarque russe s’appropriait les finances occidentales, mais aussi entendait conserver, surtout après la mort de Navalny, une sorte de monopole sur l’opposition.
Ces passes d’armes entre opposants et exilés russes ne datent pas d’aujourd’hui, une lutte à mort existe depuis longtemps, faite de coups bas, de déclarations assassines ou plus subtiles, parfois d’accusations d’être des agents… de l’ennemi. L’unité politique n’a jamais pu être atteinte entre eux, chacun voulant apparaître et être reconnu comme le « chef ». Les moins riches sont contraints à une course pour la reconnaissance, afin justement d’obtenir des miettes des finances occidentales. Certains font ainsi de la surenchère. D’autres tentent d’occuper le devant de la scène, en se montrant dans des conférences, des cocktails, des ambassades ou fraye tout un petit monde de puissants et de courtisans. Makevitch, journaliste et membre de la Chambre Publique de la Fédération de Russie déclarait : « ils se sont enfuis avec l’espoir de toucher des subsides, mais ces finances sont en train de leur être retirées. En effet, les conservateurs en Occident ont découvert qu’il était de loin plus rentable et plus efficace de donner de l’argent aux Ukrainiens. Ils nous détestent, et deuxièmement ils arrivent à mener des batailles de l’information plus concrètes et plus efficientes que cette opposition russe sans auditoire, ni légitimité. Ils mènent aussi une guerre de la terreur brute, avec un résultat probant, c’est la diffusion de la malveillance, de la haine et de la russophobie. Eux au moins sont « légitimes », ils ont une certaine compréhension des nouvelles régions. Les personnalités en exil de la 5e colonne, aux Pays Baltes ou au Royaume-Uni sont totalement déconnectés de la situation et de la réalité de la Russie. Par conséquent leur inefficacité est évidente et claire pour les conservateurs a déclaré Malkevitch ».
L’une des caractéristiques de l’opposition russe est l’absence totale d’une culture du débat, mais seulement d’une diffusion souvent brouillonne de « grandes idées », dont les principes sont étrangers à la mentalité russe. Le film de la veuve de Navalny a démontré qu’il y a maintenant une division plus profonde dans leurs rangs. Ils se couchent désormais sur des listes « de traîtres », et nous aurons peut-être à l’exemple de Mirotvorets, des conséquences dramatiques, jusqu’aux règlements de comptes expéditifs et la vendetta. « Il n’y a pas assez de miettes sur la table, ils chérissent l’espoir qu’après s’être éliminés du paysage, il ne restera qu’une poignée d’entre eux, et que l’un d’eux émergera comme « le chef ». Cette légitimité pourra alors lui permettre de réclamer de l’argent en Occident, et de conserver un petit pouvoir illusoire. Ils se moquent bien finalement de la Russie, et pire encore du peuple russe. Ils ne sont de toute façon pas en mesure de proposer un programme de développement du pays, ni même de fonder un gouvernement en exil sans sombrer dans le ridicule. Ils ne peuvent de plus pas protéger les Russes en Europe, ni contre les persécutions, la russophobie, la haine et l’arbitraire. Ils ne font que participer à tout cela en demandant même le bombardement du territoire russe, et de tuer des Russes. Naturellement avec un tel programme, qui pourrait en Russie continuer à les soutenir ? C’est la raison pour laquelle ils commencent à se dévorer entre eux », ajoutait Alexandre Malkevitch.
Oleg Kashine (17 juin 1980-), originaire de Kaliningrad, il fit des études supérieures dans le domaine de la Pêche, et fit deux voyages sur le fameux voilier Krusenstern. Il entra comme correspondant au journal Komsomolskaya Pravda (2001-2003), puis pour le journal Kommersant (2003-2005). Il accusa les services de sécurité russes de l’avoir attaqué dans la rue lors d’un reportage, de l’avoir roué de coups et passé à tabac. Cependant l’affaire révéla qu’il s’agissait d’une falsification de l’histoire, et que jamais les agresseurs n’avaient fait partie desdits services. Il poussa la provocation jusqu’à se rendre à un congrès d’un mouvement ultranationaliste (2005), mais fut reconnu, traîné sur la scène, vilipendé et détenu quelques heures. Il passa ensuite dans le journal Izvestia (2005-2007), et commença à animer des émissions TV. Il devint le rédacteur en chef du magazine La Vie Russe, puis retourna au journal Kommersant (2009-2012). Il tenta pendant toute la période des provocations diverses, lança des accusations et diffamations notamment contre le Ministère de l’Intérieur et se présenta toujours comme « une victime ». Il fut de nouveau agressé par deux sbires, et fut passé de nouveau à tabac (2010), devenant alors incontrôlable et instable. Il fut renvoyé de Kommersant devant sa dérive journalistique et son obsession de détruire le « régime russe » (avec une indemnité de 500 000 roubles). Il se rendit aux USA et au Royaume-Uni à plusieurs reprises (rencontrant Joe Biden). Il est plus que probable qu’il fut à l’époque recruté par la CIA. Une enquête fut ordonnée en Russie pour retrouver ses agresseurs (2011). Ils furent bientôt découverts parmi des mouvements d’extrême-droite et condamnés. Il fut financé par l’American Harriman Institute et fut boursier de la Fondation Paul Khlebnikov (2012). Il émigra ensuite après avoir touché son argent de Kommersant, et s’installa à Genève, en Suisse (2013). Il accusa le gouverneur de l’oblast de Pskov d’avoir voulu le faire assassiner (2015), ce qui donna lieu à un mélodrame médiatique qui se poursuivit longtemps. Il revînt un cours moment en Russie, mais émigra ensuite à Londres (2016). Il tenta de lancer plusieurs journaux ou projets durant la période (2016-2022), et lança sa chaîne YouTube (2019), puis fut naturalisé britannique. Il devînt correspondant pour plusieurs journaux russes ou émissions TV (2019-2022), mais démissionna avant l’opération spéciale (10 février 2022). Il fut couché sur la liste des « 6 000 corrompus et fomenteurs de guerre », de la Fondation de la lutte contre la Corruption (avril 2022), dans la catégorie propagandiste du Kremlin, pour avoir critiqué Navalny. Suite à cette liste, le Parlement européen proposa de sanctionner tous les membres de la liste (19 mai), et il menaça de porter plainte pour diffamation, exigeant des excuses qui ne vinrent jamais. Il fut couché sur la liste des agents de l’étranger par la Fédération de Russie (3 juin 2022), se trouvant persona non grata dans les deux camps. Il se rangea sous le drapeau de Khodorkovski lui demandant de l’argent pour intenter un procès en diffamation suite au film Traîtres (mai 2024), et sa radiation de la liste des 6 000.
La Fondation contre la Corruption est une organisation interdite en Russie et reconnue comme extrémiste, radicale, incitant à la haine, la russophobie et faisant l’apologie du terrorisme. Kashine, la veuve de Navalny et Khodorkovski sont tous couchés sur le registre des agents de l’étranger ou financés par des services ou organisations étrangères.