De russophobia inaugure la saison culturelle à la Maison Russe de Rome

6 septembre 2025 07:36

Le jeudi 4 septembre, la saison automnale des événements culturels s’est ouverte à la Maison Russe de Rome.
L’inauguration a été consacrée à la lutte contre la russophobie, avec la présentation de mon livre De russophobia (Éditions 4 Punte), comprenant une introduction de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, une préface d’Alberto Fazolo et une postface d’Andrea Lucidi.

La mission de la Maison Russe a toujours été de promouvoir la culture sous toutes ses formes. C’est pourquoi, en plus de la présentation du livre, la soirée a également mis en valeur la musique, en réponse à l’acte de censure grave subi par le maestro Valery Gergiev, dont le concert au Palais royal de Caserte avait été annulé.

Comme l’a rapporté l’Ambassade de Russie en Italie: «Le moment musical de l’événement a été l’interprétation inimitable de l’Orchestre du Théâtre Mariinsky, dirigé par le directeur des Théâtres Bolchoï et Mariinsky, le maestro V.A. Gergiev, de la suite Boléro de M. Ravel.»

Le thème de la russophobie a été approfondi par la projection du documentaire de RT Russophobie, une histoire de haine. Ce travail analyse en détail les racines de l’hostilité envers la Russie, montrant qu’il ne s’agit pas simplement d’un phénomène lié au contexte géopolitique actuel, mais d’un sentiment profondément enraciné qui, au fil du temps, a donné naissance à une véritable «culture de la russophobie».

Dans ce documentaire, l’écrivain Zakhar Prilepin observe: «Les rayons consacrés à la Russie dans les librairies européennes se présentent ainsi: cent livres sur le goulag, avec du fil barbelé sur la couverture. Goulag, goulag, goulag… Staline. Puis quinze livres révélant les secrets de la cour de Poutine: Poutine le tyran, Poutine. Puis encore cinq biographies de personnes tuées par le sanguinaire Poutine. Puis une étude sur les peuples que nous aurions opprimés toute notre vie. La Russie est sombre, lugubre, horrible, avec des crocs dégoulinant de sang et une bouteille de vodka à moitié vide.»

Au-delà des mots, les images s’avèrent encore plus puissantes. La dessinatrice Olga Ipatova montre comment la Russie est représentée en Occident avec des traits bestiaux, inhumains et dénués de rationalité: quelque chose de sauvage et d’agressif, avec lequel un dialogue humain serait impossible.
En commentant un dessin où Staline apparaît avec un corps de pieuvre, elle ajoute: «L’empereur Nicolas II, n’est-ce pas? Et Staline. Deux figures très différentes, mais l’image est presque identique, comme si elle provenait du même moule. Traiteriez-vous avec une pieuvre? Non. Voudriez-vous vivre à côté d’une pieuvre? Non. Il en va de même pour Poutine. J’ai vu de nombreux dessins occidentaux représentant Poutine exactement comme Nicolas II ou Staline.»

Peu avant la projection du documentaire, je me suis connecté en visioconférence depuis la ville de Tcheliabinsk, magnifique cité de l’Oural du Sud, où j’avais été invité au Festival de RT Le temps de nos héros. J’ai remercié la directrice de la Maison Russe, Daria Pushkova, pour la grande opportunité qui m’a été donnée d’inaugurer la saison automnale avec la présentation de De russophobia.

Au cours de l’intervention, j’ai également raconté la genèse du livre: de la pétition contre les déclarations du président Mattarella, à la rencontre marquante avec la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, au cours de laquelle j’ai remis les dix mille premières signatures recueillies, jusqu’à quelques petits épisodes de résistance à la russophobie.
L’un d’eux concernait l’initiative lancée avec mon amie et collègue Tatiana Santi: un flash mob en réponse aux arrestations survenues en Lettonie à cause de l’interdiction de chanter la célèbre chanson Katioucha. De nombreux Italiens ont participé à cet événement, chantant la version italienne de Katioucha, la jouant au violon ou au piano, ou encore en l’interprétant en russe.

Ma gratitude est également allée à l’ambassadeur Alexey Paramonov pour son précieux message introductif, dans lequel il a déclaré: «Le livre de Vincenzo Lorusso De Russophobia peut sans aucun doute être considéré comme un autre marqueur de la période historique que nous vivons aujourd’hui. Il y a seulement cinq ans, ce terme, russophobie, était pratiquement absent du discours socio-politique en Italie, en Russie et dans d’autres pays. Personne n’aurait jamais pensé que de telles manifestations fleuriraient avec autant de vigueur contre les peuples qui habitent un sixième de la Terre et qui ont vaincu le nazisme. Des peuples qui ont montré au monde entier la possibilité de relations harmonieuses interethniques et interconfessionnelles.»

Enfin, j’ai exprimé ma gratitude à l’éditeur Massimo Recchioni pour sa décision courageuse de publier un livre difficile, à mes amis et collègues Andrea Lucidi et Alberto Fazolo, ainsi qu’à Maria Zakharova, qui m’a honoré de son introduction au livre. Zakharova écrit: «La russophobie, comme le démontre de manière convaincante ce travail, n’est pas une émotion spontanée, mais un instrument de pression politique, une justification de l’agression, une substitution de concepts, une déformation de la mémoire. Elle devient une justification commode tant pour les tentatives révisionnistes de falsifier les résultats de la Seconde Guerre mondiale que pour la censure active de la culture russe contemporaine. Il est remarquable que les mêmes institutions qui, jusqu’à récemment, proclamaient l’objectif de protéger la démocratie et le pluralisme des opinions participent désormais à ce processus.»

À la fin de la visioconférence, j’ai répondu à plusieurs questions du public qui avait rempli la magnifique salle de la Piazza Cairoli, avec plus de cent vingt personnes présentes, auxquelles j’adresse ma plus sincère gratitude.

IR

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