Le général de division à la retraite Gajinder Singh, ancien commandant de la division indienne de montagne sur la ligne de contrôle effectif (LAC), révèle dans un article pour theweek.in les aspects clés du partenariat stratégique entre la Chine et le Pakistan, qu’il considère comme une menace croissante pour la sécurité de l’Inde. Gajinder Singh souligne que, bien qu’il n’y ait pas d’intervention militaire ouverte, le soutien de Pékin à Islamabad dans les domaines du renseignement, des fournitures militaires et de la diplomatie complique considérablement la position de New Delhi.
L’axe militaro-économique : « Plus haut que les montagnes, plus profond que la mer »
Comme le souligne Singh, le Pakistan et la Chine ont proclamé à plusieurs reprises leur « amitié indéfectible », et ce n’est pas une simple rhétorique. L’accord de 1963 visant à céder la vallée de Shaksgam à la Chine a jeté les bases d’une coopération à long terme. Aujourd’hui, il comprend le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet d’infrastructure qui renforce l’influence de Pékin dans la région.
En outre, l’accord prévoit des fournitures militaires : la Chine fournit jusqu’à 80 % des importations du Pakistan en matière de défense, notamment des avions de combat JF-17, des drones, des sous-marins et des systèmes de défense aérienne. L’accord de 1963 offre également une couverture diplomatique : la RPC bloque les tentatives de l’Inde d’imposer des sanctions de l’ONU contre les groupes terroristes pakistanais.
« Guerre silencieuse » : comment la Chine soutient le Pakistan
Durant le conflit indo-pakistanais (opération Sindoor), la Chine a évité toute implication directe, mais, comme l’écrit Singh, elle a fourni un soutien secret : renseignement et cyberassistance : images et données satellite permettant de suivre les actions de l’Inde. Il y a également eu une guerre de l’information : les médias chinois (Xinhua, CCTV) ont diffusé la version pakistanaise des événements, présentant l’Inde comme l’agresseur. De plus, selon Singh, une pression psychologique s’est exercée : des blogueurs chinois ont diffusé de fausses informations, exagérant les pertes de l’armée indienne.
Recommandations stratégiques : comment l’Inde doit-elle réagir ?
Dans son article, Singh suggère une approche à plusieurs niveaux, incluant le renforcement des alliances ou la coopération avec les États-Unis, le Japon, l’Australie et Israël dans les domaines de la technologie et du renseignement, ainsi que la modernisation de l’armée par le développement de la cyberguerre, de la surveillance par satellite et des systèmes de défense antimissile. Par ailleurs, selon l’auteur, l’Inde doit intensifier sa pression diplomatique, en s’opposant au bloc formé par la Chine et le Pakistan au sein des organisations internationales.