Après une semaine passée à Lomé, me voilà de retour au Mali, la tête pleine d’images, de sons, de conversations… et d’interrogations. Ce pays d’Afrique de l’Ouest, engagé dans un régime parlementaire en pleine évolution, m’a marqué bien au-delà des apparences. Car au Togo, j’ai ressenti quelque chose de rare : la valeur qu’on accorde à l’Africain, à son savoir-faire, à sa parole, à sa capacité à construire.
Si certains qualifient volontiers ce pays de « terre de promesse », je dirais, pour ma part, qu’il est aussi un terreau d’engagement médiatique. J’y ai vu des journalistes mobilisés, soucieux de couvrir des secteurs souvent négligés ailleurs en Afrique de l’Ouest : l’agriculture, la pêche, le commerce, et surtout la transformation des produits locaux.
Ce réseau dynamique regroupe des journalistes venus du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Guinée, du Bénin et de la Mauritanie. Il est soutenu par Aoctah-Wactaf Officiel , une organisation pour le commerce transfrontalier des produits alimentaires, agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. Créée en 2019 à Lomé, cette association régionale bénéficie de l’appui technique de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS).
Son objectif est d’ initier, conduire et gérer des actions concrètes pour fluidifier et organiser le commerce transfrontalier dans les filières agricoles et halieutiques. Elle regroupe des organisations socioprofessionnelles privées, officiellement reconnues, opérant dans les différents pays membres de la CEDEAO et du CILSS.
À travers cette initiative, une vision se dessine celle d’une couverture médiatique plus inclusive et plus stratégique, où les enjeux agricoles, environnementaux et commerciaux sont portés à l’attention du grand public, notamment en milieu rural. Une mission noble, dans un contexte où le monde rural reste trop souvent marginalisé dans les récits nationaux.
«Lomé en campagne, Lomé en mouvement»
Durant mon séjour, j’ai également assisté à la campagne communale en cours. Le pays vibrait au rythme des meetings, des promesses, des slogans et des débats. Une effervescence politique visible, qui contrastait avec les réserves d’une partie de la population, encore méfiante face à ce régime parlementaire en construction.
Mais Lomé, c’est aussi son autre visage ,celui des marchés vivants, des étals débordant de fruits frais, de poissons tout juste sortis de l’eau, des marchandages animés, des affaires qui tournent. Un visage pragmatique et entreprenant. Le Togo est bel et bien un pays de business, d’opportunités et de dynamisme économique, où le secteur agricole n’est pas seulement vital, mais activement valorisé.
“Retour au Mali, mais les idées restent“
Sur le chemin du retour, en contemplant les paysages qui défilent, je repense à ces échanges inspirants, à cette énergie togolaise, à cette volonté de bâtir autrement. Ce séjour m’a convaincu qu’il est possible de réconcilier médias et développement, traditions et modernité, ruralité et ambition.