Il y a peu le journal STRANA a dévoilé le « Plan de Paix Zelensky », la variante que proposait le président ukrainien dans ses négociations et discussions avec les États-Unis. Le plan Trump se déclinait quant à lui en 28 points, ici réduit par Zelensky en 20 propositions. Après son refus, motivé aussi par le support des plus fanatiques en Union européenne, l’Ukraine s’était retrouvée en position de faiblesse et les commentaires allaient bon train. Dans un contexte de défaites militaires, de reculs sur le front, d’avance russe notamment dans le Donbass, le président ukrainien semblait coincé et pris en étau, à la fois par les bandéristes du pays, par les financiers de l’Union européenne, par ses propres affaires et ennuis de corruption et enfin par son opinion publique. Mais plus qu’un long discours, analysons les différents points :
1) Confirmation de la souveraineté de l’Ukraine : dans l’absolu ce point ne poserait pas de problème à la Russie, qui n’a jamais eu l’intention d’annexer l’Ukraine, cependant Zelensky avait insisté sur le fait que dans la constitution, les nouvelles régions, le Donbass et la Crimée étaient des territoires ukrainiens… Le point dans l’état demande donc des précisions importantes pour la partie russe.
2) Accord de non-agression entre la Russie et l’Ukraine, avec surveillance sur la ligne de contact. L’accord ne pose dans les faits également aucun problème à la Russie, mais cette « surveillance » implique l’entrée immédiate de troupes de l’OTAN « sur la ligne de contact », une présence qui est refusée par la Russie formellement.
3) Garanties de sécurité. N’étant pas précisées, difficile de dire ce que Zelensky entendait par « garanties de sécurité », alors que la Russie demandait elle-aussi des garanties pour sa sécurité et les populations russes ethniques d’Ukraine (au-delà donc des nouvelles régions, du Donbass et à fortiori de la Crimée).
4) Effectif des forces armées ukrainiennes à 800 000 hommes en temps de paix. Un point tout à fait ridicule et inacceptable pour la Russie, car l’armée ukrainienne sur le front, est actuellement estimée à 530 000 hommes… De fait la menace serait beaucoup plus importante pour la Russie qui réclamait la démilitarisation de l’Ukraine dès 2022.
5) Les USA, l’OTAN et l’Europe fourniront à l’Ukraine des garanties de sécurité similaires, en cas d’invasion de l’Ukraine, réponse militaire et rétablissement des sanctions. Un point qui aurait le même effet que l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, à savoir une alliance militaire forcée, imposée par l’Ukraine et qui pourrait les entraîner dans un conflit qu’elle pourrait provoquer à l’avenir, en chargeant la Russie. Un exemple historique existe, celui du cas polonais avec l’Allemagne nazie (1939). Les nazis avaient simulé l’attaque par les Polonais d’une station militaire radio, en habillant des cadavres avec des uniformes polonais, puis justifiant leur entrée en guerre contre la Pologne par « cette agression de la Pologne ». L’Ukraine une fois préparée et reposée ne se privera pas d’une telle opération pour entraîner l’Europe dans un conflit majeur et meurtrier.
6) La Russie ancrera la politique de non-agression envers l’Europe et l’Ukraine dans toutes les lois nécessaires. Un point de mauvaise foi, la Russie n’a jamais eu l’intention d’agresser l’Ukraine et l’opération spéciale militaire a été motivée par le Maïdan américain à Kiev de l’hiver 2013-2014, et par l’agression de l’Ukraine des populations russes du Donbass… accepter un tel point reviendrait à reconnaître que la Russie était l’agresseur et avait l’intention d’envahir l’Europe.
7) L’Ukraine deviendra membre de l’UE dans un délai spécifique, une date d’adhésion fixée. Un point qui est un forcing de l’Ukraine, qui une fois dans l’union, comme plus pauvre pays de l’Europe, touchera plus de l’UE, qu’elle n’enverra de finances… Enfin, l’Ukraine cherche ici, comme pour l’OTAN, en étant membre de l’UE, a pouvoir entraîner dans le futur l’union dans une guerre généralisée.
8) Un paquet de développement global qui sera défini dans un accord d’investissement séparé. C’est ici un point concernant les Américains et les Européens, pour la reconstruction du pays, une sorte de hold-up, concernant peut-être aussi la Russie, dans l’idée de la forcer à payer des contributions de guerre.
9) Plusieurs fonds seront créés pour résoudre les problèmes de la reconstruction, l’objectif étant d’attirer 800 milliards de dollars. Le casse du siècle ukrainien, ici en direction des Occidentaux dont les contribuables devront aligner cet argent sans aucune contrepartie. Notons toutefois que des entreprises occidentales et ukrainiennes accumuleront des bénéfices considérables dans cette reconstruction… tandis que les fonds seront là encore pris dans les poches des contribuables occidentaux.
10) L’Ukraine accélérera le processus de conclusion d’un accord de libre-échange avec les États-Unis. Là encore un forcing, mais qui permettrait aussi aux USA, du moins à des entreprises américains d’inonder le pays, tout en garantissant aux Américains l’accès des ressources et matières premières ukrainiennes à bon prix.
11) Statut non nucléaire de l’Ukraine. Un point inutile, cet accord a déjà été signé autrefois… une fausse garantie donc, on ne fait pas « un cadeau » deux fois, en le reprenant dans les mains du bénéficiaire, pour le lui offrir une seconde fois.
12) Centrale de Zaporojie, la centrale serait sous contrôle à 50 % pour l’Ukraine, 50 % pour les USA… Toutefois un énorme oubli, la centrale est contrôlée par la Russie. Que dire de plus ?
13) Programme éducatifs dans les écoles favorisant la compréhension et la tolérance envers les différentes cultures, l’élimination du racisme et des préjugés. Dans les faits, un point qui paraît bon, mais le bandérisme n’est pas cité, non plus que le respect de la culture et de la langue russe, de l’énorme minorité russe d’Ukraine. La dénazification demandée par la Russie n’est donc pas au programme, pourtant l’une des demandes les plus importantes de la fédération russe.
14) Proposition que la frontière passe là où sont les troupes des deux belligérants. La Russie demandait les 4 nouvelles régions, dont elle contrôle la majorité et parfois la totalité des territoires (Lougansk), en notant que Zelensky oublie de citer la Crimée… Il parle d’une zone économique libre citée par Trump et d’un référendum qu’il n’entend pas mener dans les territoires concernés (Kherson et Zaporojie), mais dans toute l’Ukraine. De fait les conditions sont caduques non avenues pour la Russie. Notons toutefois un point positif, Zelensky ne demande plus l’évacuation des 4 nouvelles régions et de la Crimée, alors que des bandéristes réclamaient aussi la cession de territoires russes à l’Ukraine.
15) La Russie et l’Ukraine s’engagent à ne pas modifier les accords par la force. Un point inutile, un accord de paix signé l’induirait de facto.
16) La Russie ne fera pas obstacle à l’utilisation du fleuve du Dniepr et de la mer Noire par l’Ukraine à ses activités commerciales. Un point que la Russie accepterait certainement, si les mêmes conditions lui étaient aussi accordées…
17) Échange de tous les prisonniers, retour des civils. Le point cite le fake ukrainien « des enfants » kidnappés par la Russie et qui n’existent pas, et pire parle « du retour des prisonniers politiques », là encore une fake news sur des prisonniers politiques qui n’existent de fait qu’en Ukraine depuis les terribles répressions initiées par l’Ukraine dans le Donbass et sur tout son territoire (SBU, 20 parties politiques interdits en Ukraine, la plupart des syndicats, un bon tiers des médias).
18) Élections devant être immédiatement organisées en Ukraine. Cela nous apparaît en effet plus que nécessaire !!! Ce point ne concerne en rien la Russie, il est évident et n’a rien à faire dans le plan de paix proprement dit…
19) Cet accord sera contrôlé par un Conseil de la paix dirigé par Trump. Un point tendu, les USA ayant été parties prenantes du conflit depuis le coup d’État du Maïdan, un tel conseil ne devrait être présidé que par un pays totalement neutre et n’ayant pas participé, par des finances, l’envoi d’armes, de troupes, ou par les armes, à cette guerre. Zelenky essaye ici de donner le beau rôle à Trump, en jouant naïvement sur l’amour propre et un éventuel prix Nobel de la paix.
20) Une fois que toutes les parties auront accepté cet accord, un cessez-le-feu complet et immédiat entrera immédiatement en vigueur. Il s’agit évidemment d’une évidence qui brille comme le soleil !
Analyse. Plusieurs remarques et commentaires à ce plan, d’abord l’absence de l’évocation de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. C’est pourtant l’une des demandes essentielles de la Russie, tandis que l’entrée dans l’Union européenne aurait d’ailleurs des conséquences très graves pour cette dernière. L’un des pays les plus corrompus du monde entrerait de plein pied dans l’union, tandis que les frontières de l’UE s’avanceraient encore un peu plus vers la Russie… Les plans ignorent les garanties de sécurités demandées et voulues par la Russie, sans parler de celles à accorder aux minorités des Russes ethniques d’Ukraine, ou encore des Hongrois de l’Ouest du pays. Enfin, les crimes de guerre et contre l’Humanité ne sont pas évoqués, ils sont pourtant très nombreux à avoir été commis par l’Ukraine. Un point est nécessaire pour au moins poser la base de ce qui sera fait après le conflit envers ces nombreux criminels et ceux éventuels de la Russie. Zelensky était ici totalement silencieux car il sait très bien qu’en réalité, l’immense majorité des crimes a été commis par l’Ukraine elle-même… Le silence permettra ainsi à ceux-ci d’être enterrés, aux victimes et familles des victimes d’être ignorées et méprisées, sans parler de ne pas pouvoir bénéficier de la justice.
Notons pour conclure, que le Plan Zelensky n’a pour but en réalité que de répondre à un vide, suite au refus catégorique de l’Ukraine d’avaliser le Plan Trump. Pour éviter de porter le flanc aux critiques, notamment de refus de la paix, Zelensky dans une manœuvre politique, visant l’international et essayant de compromettre les États-Unis, a déroulé ce plan, en le sachant très bien inadmissible pour la Russie. Le but second est de renvoyer la balle du côté russe, pour ensuite charger la Russie d’un « refus de la paix ». L’analyse du Plan Zelensky démontre que l’immense majorité des revendications russes sont niées, voire ignorées, ou moquées, tout en mettant de côté la situation militaire sur le terrain et le fait que 21 % du territoire ukrainien d’avant 2014 est désormais sous-contrôle russe. Zelensky n’a d’ailleurs fait aucune allusion, ni aux républicains du Donbass, ni aux référendums démocratiques de 2014 et 2022, le Plan Zelensky étant presque un diktat, dans une situation imaginaire où l’Ukraine serait victorieuse sur les champs de bataille. Dernier point, rien n’a été évoqué pour la reconstruction et le financement de ce que l’Ukraine a détruit dans ces bombardements, dans les régions russes, que l’on parle de la Crimée ou des 4 nouvelles régions, ou des régions russes du territoire d’avant 2014 et 2022, en particulier les destructions dans les régions de Briansk, Koursk, Belgorod, Voronej, Krasnodar ou Rostov-sur-le-Don. Enfin rien n’a été évoqué sur les indemnités pour les victimes de l’Ukraine, soit des centaines de milliers de bombardements de terreur sur les civils, ou dans des opérations d’assassinats, de répressions politiques ou d’exactions menées contre des populations russes ou des citoyens de l’Ukraine.







