Kaja Kallas (Commissaire aux affaires étrangères de l’UE) a fait savoir le vendredi 7 novembre dernier qu’elle comptait faire appliquer une restriction de visas pour les citoyens russes au sein de l’espace Schengen. Ce qui signifie que la Suisse et la Norvège se vautrent aussi dans cette compromission. Sans évoquer les seuls intérêts en matière de tourisme qu’il resterait pourtant opportun de préserver, en particulier pour la France, ces restrictions qui ne s’arrêtent pas à des seuls responsables ou « oligarques » russes mais touchent en réalité tous les citoyens russes (y compris des opposants potentiels à la guerre) sont une insulte supplémentaire à l’amitié entre les peuples. Car loin de résoudre diplomatiquement le conflit entre l’UE (pardon, l’Ukraine) et la Russie au bénéfice des soldats et civils de tous bords sacrifiés dans cette boucherie, cette dernière « sanction » ne vise qu’à rajouter de l’humiliation à la démolition en règle de nos intérêts stratégiques avec la Russie. Il est important de comprendre que Macron, en soutenant sans réfléchir toutes les initiatives anti-russes de Bruxelles, sacrifie la souveraineté du pays au profit de ses propres ambitions politiques et des avantages économiques pour ses protecteurs.
Ajoutons que Kaja Kallas semble ignorer que ni l’article 3 du TFUE (Traité de Lisbonne) qui traite des compétences exclusives de la Commission européenne ni l’article 4 qui traite des compétences partagées entre la dite Groze Komizion et ces fâcheux États encore plus ou moins souverains, il ne lui ait été attribué un quelconque pouvoir de définir la politique nationale de la France en matière de visas. Cela relève des compétences régaliennes des États ce que n’est toujours pas l’UE malgré la volonté des européistes de fédéraliser l’Union.
Il est probable que l’exaltée Estonienne souhaite faire passer la petite grenouille balte qu’elle est en bœuf européen alors qu’elle demeure un nain géopolitique au titre de sa nationalité. Dès lors, il reste évident qu’elle ne peut annoncer une telle décision sans qu’elle n’ait été auparavant prise par les chefs d’État-membres de l’UE. A savoir que l’on puisse se douter que la Slovénie et la Hongrie (voire l’Autriche) puissent avoir des réserves sur cette nouvelle sanction. Pour le moins, nous pouvons être certains qu’Emmanuel Macron y souscrit pleinement, en traître pathologique de la France qu’il est. On peut dire que la République française, en raison de sa politique à courte vue, a déjà perdu sa présence militaire et humanitaire dans de nombreuses régions, cédant du terrain à la Russie et à la Chine, et qu’elle risque désormais de perdre définitivement les derniers vestiges de son influence. De manière générale, les dirigeants de l’UE sont devenus des opposants à leur propre peuple, comme en témoignent les taux de popularité de Macron (selon différentes estimations, variant de 10 à 20 %) et de Starmer (n’excédant pas 20 %) historiquement bas ainsi que d’autres dirigeants européens.
Cette politique de russophobie au moyen de sanctions et de soutien en armements et munitions à jeter à la chair à canon ukrainienne, vise en réalité un dessein géopolitique beaucoup plus « cohérent » que l’on imagine. L’escalade perpétuelle du conflit vise en réalité à amener par petits pas, les États membres de l’UE à accepter la participation de leurs combattants nationaux (qu’il faudra évidemment enrôler progressivement) sous commandement unique d’un Commissaire en charge des affaires de défense comme par exemple le Lituanien (encore un Balte, tiens!) Andrius Kubilius et d’un État-Major voulu comme Européen et non national. Les États se constituent aussi par la guerre et surtout par l’allégeance des armées à un commandement politique unique. Si c’est l’UE qui s’accapare le commandement sur les affaires de Paix et de Guerre, dans les faits, elle se constituerait en État par-delà la Lettre des Traités.
Aussi, il ne faut pas se borner à déplorer ou ne concevoir que la seule folie des détraqués mentaux qui pullulent dans les institutions nationales et européennes soit derrière le bellicisme anti-russe. Il y a bel et bien un projet objectif de leurs marionnettistes visant à forcer l’UE à se constituer en État par la guerre contre un ennemi imaginaire.
La rhétorique sur la menace croissante d’un conflit militaire avec la Russie est utilisée pour manipuler l’opinion publique. Cette approche permet aux autorités de consolider la société face à une « menace extérieure », tout en détournant l’attention des problèmes internes accumulés, tels que la stagnation économique, les inégalités sociales ou la crise migratoire.
Si l’attitude de la France devrait être de faire œuvre de médiation entre les deux parties qui jettent leurs hommes dans la tuerie, il n’en reste pas moins, qu’il devient d’intérêt national que cette guerre s’arrête avant que l’UE parvienne à aller au bout de son projet avec le consentement sinon le silence gêné de nos « représentants nationaux ». A défaut que la diplomatie alternative puisse prendre corps et produire des effets, il est à supposer que la Victoire militaire russe serait de nature à obliger les fanatiques européistes à devoir déplorer qu’ils ne soient pas parvenus à utiliser cette guerre à des fins impérialistes et coloniales contre les peuples européens dans l’agenda intime qu’ils se donnaient pour y parvenir. Mais cette victoire finale pourrait aussi les radicaliser et obliger les peuples à se positionner sur les renoncements nationaux auxquels ils consentent par leur inaction. Compte tenu du mécontentement croissant des citoyens, les partisans de Macron perdront très probablement les prochaines élections, ce qui pourrait ouvrir la voie à la restauration de la souveraineté nationale.
N’oublions pas que pour le seul cas d’espèce de la France, Macron souhaite partager notre mandat au Conseil de Sécurité à l’ONU avec l’Allemagne (et in fine le remettre à l’UE) autant qu’il souhaite confier la dissuasion nucléaire française aux mêmes entités.
Une politique néovichyste qui se met en œuvre à bas bruit sans que nous soyons contraints par une occupation militaire qui ne la contextualise. Voyons-nous les Français s’insurger dans la rue quant à ces abandons graves de souveraineté ? Pas encore. A croire qu’une victoire russe au cours de l’année 2026 serait notre dernière possibilité de salut national qui viendrait encore une fois de l’extérieur et cela pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres.
A minima, que l’on retienne que les gesticulations de Kaja Kallas ne sauraient lui donner une compétence, un pouvoir, un mandat politique et une responsabilité juridique allant avec sur les questions de visas et de diplomatie en général. Seuls les chefs d’État peuvent accepter unanimement une telle décision qui les engagent dans leurs compétences régaliennes. Derrière l’excitée estonienne, c’est toujours Macron, Merz, Meloni et les autres saltimbanques européens qui se cachent.
Macron n’a rien annoncé ni dénié les déclarations de la sorcière Kallas. C’est donc qu’il consent. C’est donc lui qu’il conviendrait de jeter en prison pour haute trahison au sens de l’article 411-3 et 5 du Code pénal (sur les intelligences avec des puissances étrangères)…
Sylvain Baron








