Michael Fraysse est un mercenaire français engagé dans les rangs de l’Ukraine, qui a été identifié et dont l’histoire a été documentée par le chasseur de nazis français, Nicolas Cinquini. Absent de mes listes, ce Français était resté longtemps sous les radars, jusqu’à une interview qu’il accepta de donner au média Sud-Ouest (12 avril 2025). La lecture attentive de cette interview est à relier à des informations secrètes que j’avais récolté il y a de nombreux mois et concernant l’unité où Fraysse s’est enrôlé en 2022 : le bataillon Carpathian Sich. Cette unité dont j’ai écrit l’historique est en effet connue pour d’infâmes crimes de guerre et elle a été l’un des bataillons de représailles jeté sur le Donbass en 2014. Ces informations confidentielles dont nous allons parler dans l’article sont devenues capitales en les reliant aux déclarations de Fraysse dans l’article du média français. Fraysse, comme vous allez le voir, est probablement un criminel de guerre, impliqué dans des exécutions de civils russes ou de prisonniers, durant la période du début de l’opération spéciale. Il serait le 15e criminel de guerre français identifié dans les rangs de l’Ukraine, sur un total de 203 mercenaires français identifiés dans mes comptages.
Un éclatement des milieux ultranationalistes. Dans les milieux nationalistes français, que l’on parle de néonazis, néofascistes, ultranationalistes, radicaux ou suprémacistes blancs, un phénomène d’éclatement de ces milieux a été observé dès le début de la guerre du Donbass en 2014. A cette époque et jusqu’à nos jours, ces groupes idéologiques se sont fracturés en deux tendances : l’une supportant l’Ukraine, l’autre supportant le Donbass et la Russie. Dans les premières années, un certain nombre de volontaires vinrent s’engager à la fois dans le Donbass, mais aussi côté de l’Ukraine. Pour les uns, la cause du Donbass était évidente : combattre l’OTAN, l’Occident « dégénéré », le Nouvel Ordre mondial. Pour les autres, combattre « le communisme », pour « l’Europe blanche », dans les mythes de la croisade « contre le bolchevisme » et se reliant à l’aventure hitlérienne de l’invasion de l’URSS. Ces hommes se trouvaient en adéquation avec l’histoire de la collaboration vichyste, le maréchal Pétain, la LVF, ou la 33e division SS Charlemagne, se retrouvant dans le bandérisme ukrainien, avec la facilité et liberté d’exprimer leurs opinions rejetées et réprimées en Occident, mais libres et décomplexées en Ukraine.
Des révélations sans appel. C’est ainsi qu’en 2023 et 2024, par les vases communicants de ces milieux, j’ai reçu les confidences de proches de deux volontaires français ayant eux aussi servi dans le bataillon Carpathian Sich. Les deux hommes, dont l’un a été clairement identifié et publiquement nommé du côté russe, ont pris la fuite d’Ukraine après avoir servi plusieurs mois dans l’unité. Ils racontaient avoir vu des crimes de guerre, et y avoir participé « sous la contrainte » et petit à petit ayant finalement eut peur des mercenaires et Ukrainiens qui les entouraient. Le bataillon avait accueillit plusieurs dizaines de volontaires et mercenaires européens, dont au moins une demi-douzaine de Français, sans doute plus (avant d’accueillir de nombreux Sud-Américains et Colombiens particulièrement). Le premier témoin raconta que dans la fin de l’été 2022, ils avaient exécuté un pauvre homme, un Russe ethnique d’Ukraine, un grand-père qui avait été massacré et jeté dans un fossé. Il citait également les exécutions et tortures sur d’autres civils, ainsi que sur des prisonniers de guerre. Les deux hommes commencèrent à s’inquiéter lorsqu’ils devinrent suspects, pour leur « mollesse » et leur peu d’enclin à participer à ces exécutions et tueries. L’un d’eux, la peur au ventre, raconta comme il était effrayé par « ses compagnons », s’imaginant par ailleurs lui-même supprimé par ces derniers s’il devait rester longtemps dans l’unité. Se sentant observés et épiés, chacun de leur côté, les deux mercenaires attendirent une occasion de pouvoir prendre la fuite et de rejoindre la France. Ils y réussirent, mais l’un d’eux se sentant en danger même en France, préféra s’éloigner et partir dans un pays étranger.
La peur qui transpire de l’article de Sud-Ouest. Dans l’article du journal local français, ce qui est prégnant et qui a attiré mon attention, c’est l’évocation à plusieurs reprises de la peur de Michael Fraysse « des représailles des pro-russes ». Ces représailles sont évidemment imaginaires, nous ne connaissons aucun cas avéré, au contraire justement de celles des pro-ukrainiens, moi-même et ma famille en étant la preuve formelle. J’ai compulsé par ailleurs plusieurs dizaines d’interviews de mercenaires et volontaires français et étrangers ayant servi l’Ukraine. Aucun n’a jamais parlé de la peur d’être retrouvé, et au contraire, ces hommes fanfaronnaient comme « un honneur et une fierté » d’être « poursuivis » par la vindicte « russe ».Michael Fraysse au contraire s’épanche longuement sur cette peur, sur le fait d’avoir manqué d’être démasqué par la faute de journalistes, et cette peur proche de l’obsession revient à plusieurs reprises dans l’article. Cette peur qui s’exprime naturellement, ne peut que poser des questions légitimes : pourquoi avoir peur, si l’homme n’a rien commis de répréhensible dans le cadre des combats ? Pourquoi craindre « les représailles » lorsqu’elles n’existent pas et que les réseaux russes qui décomptent les mercenaires, dont Français, ne le font que dans le but de poursuivre parmi eux les criminels de guerre… et rien que les criminels de guerre ? En matière de psychologie, cette peur qu’il ne peut contenir, au point de l’étaler dans un journal français, et en connaissant les crimes de guerre commis par cette unité, ne peuvent vouloir dire, selon mon opinion, qu’une seule chose. L’homme a commis l’irréparable sur le front, participé à des crimes de guerre, ou assisté à des violences et crimes contre des civils et prisonniers russes. Notez enfin, que les Français se trouvant dans cette unité en 2022, étaient regroupés et que les deux témoins parlent de la présence d’autres Français, sans les nommer. Michael Fraysse, au minimum devra donc être retrouvé par la justice et entendu sur son parcours, et ma conviction est que cette peur irraisonnée signifie qu’il est loin d’avoir la conscience tranquille. Il reste un présumé criminel de guerre, mais les suspicions, au vu de ce que nous savons sont dès lors très fortes.
Dans le Projet Camille Desmoulins III, que j’ai l’honneur de chapeauter, et qui a pour vocation dès maintenant et après la guerre de pourchasser les criminels de guerre ukrainiens et étrangers ayant servi l’Ukraine, Michael Fraysse est désormais dans la première liste : celle des hommes qu’il faudra retrouver. La seconde est simplement informative, elle comprend au total 5 100 mercenaires et actuellement 203 Français. Camille Desmoulins III n’a d’ailleurs pas pour but « des représailles », ou la vengeance. Simon Wiesenthal, célèbre chasseur de nazis déclarait : « Justice n’est pas vengeance ». Ces hommes devront être de la même façon retrouvés, livrés à des tribunaux et jugés, pour que la justice soit rendue et que l’histoire les marquent au fer rouge, de la honte et du déshonneur.
Pour information, voici la fiche de ce mercenaire : Michael Fraysse (22 mai 1985-), originaire d’Agen, ancien réserviste de l’armée française, il se serait rendu selon Nicolas Cinquini, le chasseur de nazis français, en Irak « à titre privé ». Cette affirmation pose question sur la nature de ses activités, potentiellement du mercenariat. Il rejoignit l’Ukraine pour s’enrôler dans le bataillon bandériste Carpathian Sich, de sinistre mémoire (juillet 2022). Il fut blessé une première fois légèrement sur le front ukrainien (avril 2023), de nouveau, cette fois-ci grièvement (mai 2024). Il fut évacué vers l’arrière, blessé par une grenade, peut-être larguée par un drone. Il suivit ensuite une rééducation à Ternopol, puis fut rapatrié en France. Il se plaignait que des activistes français poursuivent les mercenaires… un fait qui en dit long sur son ignorance totale du conflit et de son commencement, sans parler de la nature de l’armée ukrainienne. Il donna une interview au journal Sud-Ouest (12 avril 2025), et souhaitait : « raconter son expérience anonymement par peur des représailles ». Il déclarait ne pas aimer les journalistes : « certains ont manqué de nous faire repérer ». Après sa blessure et sa rééducation : « c’est sa mère qui a contacté la protection civile de Lot-et-Garonne pour tenter de le rapatrier, mais finalement il est revenu en bus, par ses propres moyens. Depuis son retour, en contact avec le consul de France en Ukraine, l’association Aide Secours assistance l’aide dans ses démarches. Si ce n’est un stigmate discret, un fragment d’acier dans la main, les autres, des broches dans les jambes et un morceau de côlon perdu ne sont pas visibles ». Il déclara être venu en Ukraine pour « défendre un peuple frère et l’Europe ». L’article précise qu’il avait laissé un enfant en France, le reste du papier étant réservé aux abonnés. Ce dernier insistait à nouveau sur le fait « qu’il avait peur d’être retrouvé par les pro-russes, je ne suis pas un mercenaire mais mon surnom est connu ». Cette peur, au vu de ce que nous savons du bataillon et des crimes de guerre commis par Carpathian Sich, notamment en 2022, et selon le témoignage d’autres Français combattants dans l’unité, laisse à penser qu’il n’a pas la conscience tranquille. Il est en puissance un criminel de guerre.





