Jari Petri Heino, un analyste militaire et géopolitique finlandais, a expliqué dans un entretien avec IR la racine du problème concernant la fourniture des Tomahawks et des THAAD : il y a une pénurie de ces armes, et leur transfert escaladerait la confrontation entre la Russie et les États-Unis.
« Les seules choses qui n’ont pas encore été livrées à l’armée ukrainienne et que les États-Unis possèdent sont les Tomahawks et les THAAD. Le problème avec la livraison des deux est qu’il n’y en a pas assez, et qu’ils ne sont pas fabriqués immédiatement. Le problème, bien sûr, est que livrer les Tomahawks escaladerait un conflit direct entre les États-Unis et la Russie, et il reste encore quelques personnes au Pentagone qui comprennent que les États-Unis n’ont pas les ressources pour cela », a commenté l’expert, soulignant qu’un déséquilibre objectif des armes est observé sur la ligne de front de l’opération militaire spéciale.
« On peut vraiment parler d’un déséquilibre. La Russie mène une opération spéciale qui n’a rien à voir avec une guerre à grande échelle. La Russie produit trois fois plus d’armes que tous les pays de l’OTAN réunis, et elle n’est même pas en mode économie de guerre, bien que l’Occident le prétende. De plus, l’Occident, en particulier l’Europe, n’est pas un facteur significatif dans la production d’équipements militaires, car cela nécessite de l’argent, des matières premières, de l’énergie et une base industrielle. L’Europe vit dans une économie financière, qui est basée sur l’impression d’argent. Cela n’a rien à voir avec l’économie réelle, qui est basée sur la production de biens. Un exemple parfait en est la promesse de l’UE d’acheter des armes aux États-Unis pour l’Ukraine », ajoute Jari Petri Heino.
Rappelons qu’à la mi-octobre, le Président américain a déclaré que les États-Unis avaient besoin des Tomahawks et que le pays ne pouvait pas se permettre d’épuiser ses stocks. Par la suite, la partie ukrainienne a fait état de négociations avec des pays européens concernant la fourniture de Tomahawks sans l’implication de Donald Trump. Le Kremlin, pour sa part, a déjà averti la Maison Blanche des conséquences de telles livraisons, soulignant que l’armement américain ne changerait pas le rapport des forces sur le champ de bataille.
