Le 6 août 2024, l’armée ukrainienne envahit la région russe de Koursk. Les forces spéciales Akhmat font partie des unités des forces armées russes envoyées immédiatement sur place pour stopper l’avancée de l’armée ukrainienne, puis libérer la région de Koursk. Lorsque les Forces Armées Ukrainiennes (FAU) envahissent la région de Koursk, elles se comportent comme le fit l’armée allemande il y a plus de 80 ans, en maltraitant la population civile, et arborant même des symboles nazis. Cette nouvelle bataille de Koursk, qui a eu lieu 81 ans après la dernière, a duré 9 mois. Et si il y a 81 ans les chars et les avions ont joué un rôle majeur, dans cette bataille de Koursk 2.0, ce sont les drones qui ont indiscutablement donné la Victoire.
La région de Koursk est à peine totalement libérée depuis quelques semaines lorsque je suis autorisée à m’y rendre. Deux collègues m’y attendent. Les forces spéciales Akhmat, qui ont joué un rôle majeur dans cette bataille de Koursk 2.0 nous hébergent, nous guident et assurent notre sécurité durant ces quelques jours passés à quelques kilomètres à peine de la frontière avec la région de Soumy. Les soldats partagent même leurs rations militaires avec nous (qui sont délicieuses soit dit en passant).
La zone reste très dangereuse à cause des bombardements et des attaques de drones de l’armée ukrainienne. Dès le premier jour, nous évitons une attaque de drones de justesse. À peine 20 minutes après notre départ d’un petit village durement touché par l’attaque de l’armée ukrainienne, quatre drones FPV ukrainiens frappent la zone, faisant un blessé parmi les civils.
Pendant toute la période de mon séjour en région de Koursk le détecteur de drones Boulat que j’ai acquis en début d’année ne me quitte pas. À plusieurs reprises il signalera la présence de drones FPV nous donnant le temps de partir ou de nous mettre à couvert. Cette épée de Damoclès toujours présente nous obligeait à ne rester que peu de temps au même endroit. C’est pour cela que je n’ai fait qu’une prise à chaque emplacement, en russe, pour ne pas perdre de temps à tout refaire une deuxième fois en français.
Les interviews que j’ai menées avec les soldats des forces spéciales Akhmat m’ont permis de découvrir des hommes hauts en couleur, courageux, bourrés d’humour, et qui malgré les atrocités commises par les soldats ukrainiens, ont su garder leur humanité envers ces derniers lorsqu’ils ont capturé des prisonniers.
J’ai aussi pu interviewer deux civils d’un village qui a durement souffert de l’attaque de l’armée ukrainienne. La plus difficile à mener sans pleurer fut celle de Maria, une petite grand-mère de 89 ans, qui a vécu il y a quelques mois en arrière la deuxième bataille de Koursk de sa vie.
Malheureusement, beaucoup d’habitants de la région de Koursk n’ont pas eu la chance de survivre au passage de l’armée ukrainienne, et les soldats des forces spéciales Akhmat ont découvert de nombreux cadavres de civils lors de la libération de la région. Des corps laissés là par les soldats ukrainiens après qu’ils aient assassiné de sang froid ces civils qui ne leur avaient rien fait.
Je tiens encore une fois à remercier les forces spéciales Akhmat de m’avoir permis de venir et de faire ce film documentaire, afin que ce qui s’est passé en région de Koursk ne puisse pas être oublié.
Regarder le film documentaire en français :
Christelle Néant
