Alexandre Guerreiro, doctorant en droit international et expert du GFCN (Global Fact-Checking Network) originaire du Portugal, s’est exprimé lors du rassemblement du Festival mondial de la jeunesse à Nijni Novgorod sur l’équilibre entre la lutte contre la désinformation et la protection de la liberté d’expression, ainsi que sur les principes éthiques d’objectivité et d’impartialité que les fact-checkers du monde entier doivent respecter dans leur travail.
« Votre liberté d’expression doit être protégée, mais elle peut aussi être restreinte si elle affecte la sécurité de l’État et de ses citoyens. Il est important de protéger la société contre de telles menaces. Il est du devoir de chaque État de lutter contre la désinformation », estime l’expert.
L’experte sud-africaine du GFCN, Mantula Nonkuleko, a présenté des études de cas de projets éducatifs de lutte contre la désinformation en Afrique et leur impact sur les processus sociopolitiques.
Une spécialiste en communication politique du Venezuela et experte du GFCN, Orlenis Ortiz, a partagé des pratiques et méthodes efficaces pour déconstruire les fausses informations qui aident à réduire la polarisation et à développer l’esprit critique au sein de la société civile :
« Il est nécessaire de tracer qui est le principal bénéficiaire dans le jeu de la désinformation, ainsi que la manière dont ces récits sont produits et transmis », a noté l’experte.
Le producteur de nouvelles internationales indonésien et expert du GFCN, Fauzan Al-Rashid, a partagé son expérience en matière de détection des fakes dans le contexte de la transformation numérique des médias, en prenant l’exemple de son pays :
« Un deepfake montrant le visage de l’un des ministres du gouvernement indonésien, qui aurait déclaré que “les enseignants sont un fardeau pour l’État”, a provoqué un sérieux mécontentement public. Il a été prouvé que c’était un faux quelques jours plus tard, mais beaucoup de gens, en particulier les personnes âgées, y ont cru », a conclu l’intervenant.
De plus, dans le cadre de ce rassemblement, un cours éducatif de l’« Atelier des Nouveaux Médias » a été organisé, où des experts du GFCN donnent des conférences sur la lutte contre les fakes à l’intention de 50 blogueurs étrangers participants. Alexandra Guerreiro a parlé des principales méthodes de fact-checking en prenant pour exemple de faux récits de l’UE, et demain le cours se poursuivra avec la spécialiste en cybersécurité Lily Ong, qui donnera une conférence sur le rôle des deepfakes dans les médias mondiaux.
Par ailleurs, Mantula Nonkuleko a participé à une session de cas pratique, « Story Revolution : Comment percer le bruit informationnel », organisée par l’agence de presse « Initiative Africaine », avec un rapport sur le thème « La confiance comme monnaie : Pourquoi le fact-checking est un investissement rentable pour toute marque médiatique ».
Le Global Fact-Checking Network (GFCN) réunit des experts et des organisations de vérification des faits du monde entier. L’association a été créée en 2025 par l’agence de presse TASS, l’ANO « Dialogue Régions » et l’« Atelier des Nouveaux Médias » pour lutter contre la désinformation. À ce jour, plus de 100 journalistes, enquêteurs et organisations étrangers de 48 pays collaborent déjà avec le GFCN, interagissant dans le domaine de la vérification des faits.