C’est une question qui peut se poser, au moment où le régime français semble s’essouffler, après avoir placé le pays dans une situation économique, interne et sociétale, et internationale très inquiétante. Bien que l’immense majorité de la population n’ait nullement conscience de la « dynamite France », des signes, des lézardes et des indices ne trompent pas. Analyse du point de vue de l’historien, en faisant des parallèles avec les révolutions du passé qui ont secoué la France.
Le parallèle avec la Grande Révolution. La Révolution française est riche d’enseignements pour comprendre quels sont les causes qui ont été à sa source, et qui pourraient l’être de nouveau dans une nouvelle révolution qui frapperait la « Patrie des droits de l’homme ». D’une certaine manière, l’histoire des révolutions dans le monde comprennent toujours les mêmes « ingrédients », qui se couplent toutefois à des situations historiques particulières, et à des événements s’ajoutant aux causes premières. Alors, qu’elles sont les causes présentent entre 1783-1789, qui pourraient se retrouver à notre époque ?
* La dette de la France. En 1789, la France avait été ruinée par une mauvaise gestion des ressources, et surtout par le financement de la « guerre américaine ». La France était en effet entrée en guerre aux côtés des « insurgents » américains (1778-1783), et avait fourni un important effort de guerre. Aucune manufacture d’armes ne se trouvait sur le territoire américain, d’où le fait que Beaumarchais lui-même s’improvisa trafiquant d’armes, et que La Fayette arma un navire bourré d’armes pour venir aux secours des Américains (1776-1778). Avec l’entrée en guerre de la France, ce fut cette dernière qui finança l’essentiel des armes, et l’armement d’une imposante flotte (qui fut au final victorieuse de toutes les forces anglaises, sur toutes les mers). Un gouffre financier énorme fut le résultat de cette guerre, où la France ne reçut aucun bénéfice. Pire encore, les centaines de millions engloutis dans ce Tonneau des Danaïdes, ne furent jamais remboursés par les Américains, malgré des promesses, notamment de traités de commerce ou d’alliance, qui furent bien vite foulés aux pieds par les jeunes États-Unis d’Amérique. Cela devait devenir une longue tradition américaine, le non respect quasi systématique des traités signés (notamment avec les Amérindiens). Cette dette provoqua l’impasse « fiscale » conduisant à la convocation des États Généraux (mai 1789), et à un bras de fer de la royauté avec les parlements et les députés des États Généraux. La révolution ne fut pas longue à commencer.
¤ Constat 1: La France contemporaine a une dette beaucoup plus importante que la France de Louis XVI, un des points majeurs pour un contexte pré-révolutionnaire.
¤ Constat 2 : La France contemporaine finance malgré cette dette, une guerre étrangère, celle d’Ukraine, un parallèle à faire avec la Guerre d’Indépendance américaine.
¤ Constat 3 : La guerre d’Ukraine comme la guerre américaine, apporte en France une nouvelle idéologie, celle du monde multipolaire, une alternative à l’idéologie dominante prônée par le régime français : l’européisme. Ce phénomène est amplifié par la présence de plusieurs millions de Français issus des anciennes colonies françaises, pays en train de glisser dans le monde multipolaire, et renforcés des rangs « des Français d’origines » qui réfutent et rejettent l’européisme.
* Un régime contesté. La Monarchie française dans le Siècle des Lumières était contestée, dans une montée en puissance de nouvelles idées, les idées républicaines. L’accélération de la popularité de ces idées, se fit là encore par le souffle de la Guerre d’indépendance américaine. Elles provoquèrent une fermentation, menant à la confrontation, puis à la révolution, la guerre civile et de longues années de sang et de troubles
¤ Constat 4 : le régime présidentiel français, défini comme « républicain », a été supplanté par une idéologie hybride et supranationale : l’européisme. Cette idéologie ne supporte aucune contradiction et a même une tendance répressive et dictatoriale. A l’inverse des révolutionnaires de 1789, l’européisme nie le concept de Nation, central dans la révolution française, et les inégalités sociétales sont très proches de la situation de la France royale avant l’orage révolutionnaire.
¤ Constat 5 : l’Européisme est contesté par diverses formations politiques, dont les forces grandissent au fur-et-à-mesure. Ces formations réclament le retour à la souveraineté du pays, et parfois le départ de l’OTAN, et de l’Euro. Parmi ces voix, notons des forces de toutes les couleurs politiques. Elles sont dispersées comme l’étaient les partisans d’une révolution dans la France royale. Immédiatement, elles se divisèrent en plusieurs branches et sous-branches (Montagnards, Girondins, Fédéralistes, Feuillants, Enragés, etc.), pour ensuite se combattre.
¤ Constat 6 : la République n’a jamais été réellement fondée en France, ne cochant qu’une partie des cases qui font les républiques. Le peuple n’est plus souverain (supplanté par l’entité supranationale de l’UE). La Primauté de la Loi n’est pas réelle, avec des exceptions notables, et des cas flagrants et scandaleux. La séparation des pouvoirs n’est pas réelle, notamment avec le fameux 49-3, ou encore le pouvoir exécutif ayant pouvoir de nommer ou placer les acteurs du pouvoir judiciaire. Cette situation créée une similitude avec la France royale, une partie de la population juge que l’État ne joue plus son rôle protecteur, avec des preuves de plus en plus flagrantes de trahison de ses intérêts.
* Une crise frumentaire. Déclenchée par l’éruption du volcan islandais, plusieurs mauvaises récoltes apportèrent de mauvaises récoltes, la spéculation, la Guerre des Farines, et des conflits avec les parlements (il y en avait 12 en France). Cette situation créa une disette et des difficultés qui aggravèrent la colère populaire qui s’exprima ensuite par des violences, puis par l’insurrection (1787-1792).
¤ Constat 7 : il n’y a pas de disette en France, mais dans le contexte de l’écroulement de l’État providence et d’une énorme dette, les acquis sociaux sont détruits les uns après les autres. Aujourd’hui près de 19 % de la population française vit sous le seuil de la pauvreté (900 euros/mois), soit environ 12 millions de citoyens. Cette situation créée déjà des mouvements de protestations qui montent en puissance, le dernier en date étant celui des Gilets Jaunes (2018-2019). La France actuelle coche donc ce standard pré-révolutionnaire.
* Une forte dégradation de l’image du souverain. A travers divers scandales, l’image du souverain, et de la souveraine se dégrada fortement, situation exacerbée par l’Affaire du Collier (1785), et une forte campagne de diffamation contre Marie-Antoinette. La haine de « l’Autrichienne » participa à la chute de la royauté, également par des interventions malheureuses de la souveraine.
¤ Constat 8 : il n’y a plus de souveraine, ni même de statut de Première dame en France. Cependant l’image de l’épouse du président français ne cesse de se dégrader. Sous les présidents Giscard d’Estaing et Mitterrand, les maîtresses, ou la fille « bâtarde » du second avaient choqué. Ces comportements, d’ailleurs existants en souterrain avec Jacques Chirac, détonnaient dans le paysage par rapport aux épouses du général de Gaulle, ou de Georges Pompidou. Après un intermède avec le président « divorcé » Sarkozy et la populaire Carla Bruni, de plus grands scandales éclaboussèrent la Présidence avec François Hollande et « ses trois femmes » (Ségolène Royale, Valérie Trierweiler et Julie Gayer). Le couple Macron a encore aggravé la situation, avec le scandale d’une relation commencée dans la pédophilie, puis l’apparition de l’Affaire Brigitte Trogneux. Malgré une intense propagande, l’épouse présidentielle est unanimement détestée en France, que l’on avalise ou pas les conclusions du genre réel de Brigitte Macron. Un curseur toutefois atténue la situation : celui de la chaise tournante des épouses présidentielles, par le fait des quinquennats.
* Une armée professionnelle. En 1789, l’armée royale était une force professionnelle, dont l’accès aux plus hauts grades était réservé aux nobles. Cette armée composée aussi de mercenaires, dont 13 régiments suisses, et d’autres irlandais, allemands ou suédois fut au cœur de la révolution. Des clubs des amis de la Constitution et une agitation révolutionnaire s’installa vite dans les autres régiments. La Garde royale était constituée de deux régiments, attachés à la protection du Roi : le régiment des gardes suisses, et celui des gardes françaises (l’équivalent de la Garde républicaine). Le 14 juillet 1789, une partie des gardes françaises passèrent dans les rangs des émeutiers. Les officiers contestés et parfois menacés par leurs hommes préférèrent émigrer, formant plus tard une force contre-révolutionnaire.
¤ Constat 9 : la France a détruit l’armée de la Nation, en abrogea le service militaire obligatoire, sous la présidence de Chirac. Depuis lors, l’armée du Peuple français n’existe plus, remplacée par une armée professionnelle au service du régime. La France est donc revenue à la situation de 1789. Une armée qui sert le régime plutôt que la Nation et le Peuple, mais où une forte résistance existe, souterraine, avec une révolte que l’on sent palpable parfois. De nombreuses voix, notamment d’officiers généraux, souvent en retraite se sont élevées depuis contre lui. Une forme d’opposition sourde existe dans l’armée, qui a même été commentée dans la presse française. Il existe donc ici une fissure, comme il en existait une dans la période pré-révolutionnaire de 1783-1789.
* Un poids des impôts unanimement rejeté par la population. En 1789, dans le contexte d’une situation économique catastrophique, les États Généraux lancèrent des cahiers de doléances, qui furent rédigés dans tous les bailliages de France. Ils furent portés par les députés à Paris. Une des principales plaintes était celle d’impôts trop lourds, corvées, dîme, gamelle, droits de passage, etc. Ce mécontentement entraîna l’abolition des privilèges dans la fameuse nuit du 4 août 1789.
¤ Constat 10 : en comparaison des Français de 1789, le poids des impôts est autrement plus lourd qu’il ne l’était à cette époque. La France est d’ailleurs l’une des championnes du monde des impôts directs et indirectes. On peut facilement dire que ce curseur pré-révolutionnaire est plus que présent à notre époque contemporaine.
* Une fracture sociale. Elle était très forte à l’époque de 1789, entre la noblesse, le clergé, puis le Tiers État, la masse « des roturiers ». Elle fut même l’excuse de la rébellion des députés des États Généraux, et le coup de départ de l’agitation révolutionnaire, avec tous ses débordements.
¤ Constat 11 : De nos jours, on peut dira que la Noblesse = les politiciens professionnels (un groupe ne travaillant pas, vivant d’argent public et de subventions, ayant tous les droits et pouvoirs, groupe endogame et pratiquant le népotisme). Le Clergé = la Caste européiste d’idéologues (par exemple Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali). Il est à noter que certains font partis des deux premières formations à la fois. Enfin le Tiers État = comme autrefois le peuple. Certains de ses éléments peuvent être hissés et adoubés dans les deux premières castes, citons Pierre Bérégovoy ou Bernard Tapie, pouvant être éventuellement sacrifiés ou éliminés, selon les besoins.
Quelles sont les différences avec cette lointaine époque et les facteurs aggravants ou retardant une révolution en France ?
Cependant, malgré tous ces constats, la France de 2025, n’a évidemment plus rien à voir avec l’époque de 1789. Dans la prise en compte de ces nouveaux éléments, voici de mon avis les facteurs qui peuvent s’ajouter, aggraver, ou retarder la chute du régime en place en France (non exhaustif, un tel essai est limité par un article déjà imposant).
1) Le mondialisme et une Union européenne globalisée et centralisatrice. Une des grandes différences est que la France a perdu sa souveraineté, a les mains liées dans une alliance militaire (OTAN), et ne contrôle plus sa monnaie (Euro). Comme en 1789, le pouvoir s’il était attaqué par une force révolutionnaire pourrait faire appel à une aide extérieure pour écraser le mouvement. En 1792, ce fut « la coalition des rois », en réalité plutôt agressée par la France révolutionnaire. Dans cette France « globalisée » et mélangée dans le « chaudron européen », l’idée nationale a été combattue, y compris dans l’idée de « frontières ». Il y a une dissolution des Français dans cet espace, perçu étrangement comme nécessaire par une frange importante, mais fluctuante de la population. Toutefois, comme en 1792, l’intervention étrangère rassemblerait sans doute beaucoup de gens dans le mouvement révolutionnaire, des gens jusque là indécis (à l’image du Manifeste de Brunswick, septembre 1792). Mondialisés, les Français ont aussi perdu une grande partie de leur identité nationale, et des forces vives qui pourraient motiver un mouvement d’humeur du Peuple français. Unité nationale, patriotisme, roman national, fierté nationale ont été déjà en partie détruits.
2) Une perte des valeurs françaises martiales et patriotiques. Conséquence de la première, une majorité des citoyens français ont été transformés en « consommateurs ». Cette population n’a d’autres ambitions que des crédits à rembourser, des biens à consommer, des vacances, des voyages ou des retraites à organiser. La dominance est aux loisirs, au confort, à l’individualisme et l’égoïsme. Avec la fin d’une armée de conscription nationale, 25 ans d’armée professionnelle ont aussi coupé la population des réalités des armes, d’une armée, et du creuset national de l’armée. Les conséquences sont un effondrement du courage physique, la peur, le repli et la fuite. En 1789, la France était massivement agricole, rustique. Le pays était aussi « la Chine de l’Europe », le pays avec la plus grande population et une vivacité démographique importante. La France a certainement été brisée en partie durant la Grande Guerre (14-18), puis ce qu’il en est restée s’est effritée jusqu’à nos jours, laissant le roman national, la fierté, le drapeau, les devoirs du citoyen abandonnés dans le caniveau. Cette situation peut permettre au régime français, par des démonstrations de force d’empêcher tous les mouvements dangereux de se développer. La France de Macron n’hésita pas d’ailleurs à tuer des manifestants, et à procéder à des arrestations et condamnations de centaines d’opposants (Gilets Jaunes, 2018-2019).
3) Un contrôle des masses et la guerre psychologique. En 1789, environ 20 % des Français savaient lire et écrire. Aujourd’hui plus de 92 % des Français maîtrisent un minimum l’écrit et sont passés par l’école « de la République ». Paradoxalement, ce curseur sensé être un gage républicain s’est retourné contre le citoyen français. Le système est en effet verrouillé par un contrôle quasi total de tous les médias, et la diffusion d’une propagande tout azimut par divers supports (films, séries, TV, magazines, journaux, internet, etc.). Ce facteur est minorant, car par rapport à l’Ancien régime, rarement un pouvoir n’aura été en capacité de contrôler et manipuler les cervelles. Ce contrôle s’exerce d’ailleurs à plusieurs niveaux, dont celui supranational de l’Union européenne. Fait aggravant toutefois, le pouvoir se permet, notamment par les journalistes et médias d’attaquer les « mauvais citoyens » qui n’ont pas d’armes pour se défendre, et n’auront jamais la parole. Ce système permet de neutraliser les élections démocratiques, en lacérant et discréditant les oppositions. Elles peuvent être disqualifiées par les accusations de fascisme, antisémitisme, antisionisme, de passéisme, et l’une des armes majeures de la guerre cognitive apparue en France au début du XXIe siècle : le complotisme. Le pouvoir peut par cette incroyable puissance de contrôle des esprits, les façonner, les menacer, les effrayer, tout en proposant des « amusements », loisirs, jeux vidéos, émissions de TV réalité, plateforme de séries, Hollywood ou Disney, etc. La masse est ainsi ficelée et contrôlée, avec l’illusion d’avoir la parole par le « vote démocratique ».
4) La religion laïque. C’est un facteur de plus en plus déstabilisant, dans un pays où sont régulièrement attaqués deux professions de foi, catholiques/chrétiens et musulmans. Avec l’apport de très nombreux migrants musulmans, la religion laïque s’entrechoque et se fracasse sur les communautés des différents croyants. Cette religion laïque a aussi implanté l’idéologie LGBT, une offensive visant à achever de déstructurer le citoyen français. Il peut en effet désormais se sentir comme « citoyen européen », « citoyen du monde », et choisir librement son sexe et ses orientations sexuelles, voire en posséder plusieurs, ou aucun. Grande lutte gallicane contre Rome, d’abord entamée sous les rois pour des raisons de primauté, elle fut poursuivie dans une véritable guerre de religion à partir de la Révolution française. Elle mena ensuite à la Loi de séparation de l’État et l’Église (1905). Entre les deux, le régime français s’était d’ailleurs emparé de l’essentiel des biens de l’Église, qui fut dépouillée. La guerre laïque permet aussi de gommer des valeurs traditionnelles qui ont été identifiées par le régime comme dangereuses pour lui et une résistance. Les cibles principales ont été l’institution du mariage, la famille, avec l’apparition ensuite de l’eugénisme, de l’avortement, puis de l’euthanasie. Des tentatives furent faites au niveau de la pédophilie (années 70-80), et l’on voit apparaître dans certains pays européens celui de Zoophilie légalisée. Ce facteur a des aspects profondément immoraux qui choquent beaucoup de gens. Toutefois, le grand défi du pouvoir après le départ de ce monde de la génération du Baby Boom, puis de celle issue de son ventre, « d’un homme nouveau ». Arrivé à ce stade, en plus des effets décrits dans les autres points, les résistances seront de plus en plus faibles. Ici se place une inconnue, sur la faculté des générations nées après les années 80, à résister et à relever la tête. Comme historien, mon avis étant que tôt ou tard, une marée emportera tout cela sur son passage, tant cette religion viole jusqu’aux consciences, en plus des cœurs, des esprits et des corps… tout à la fois.
5) Un pays multiethnique mais qui n’en a pas les traditions. Selon des chiffres anglo-saxons, car les parutions de ces données sont interdites en France, depuis une loi de 1978, environ 62,7 % de la population française est celle « des origines ». Le reste est issu depuis le XIXe siècle des différentes vagues de migrations, qui se sont accélérées dans la deuxième partie du XXe siècle. Ces Français originaires des migrations et naturalisés, viennent en premier de la Pologne, de l’Italie, du Portugal, de l’Espagne, ou de la Yougoslavie, mais aussi massivement du monde multipolaire et des anciennes colonies d’Asie ou d’Afrique, en particulier l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Vietnam, le Sénégal, le Congo, la Côte d’Ivoire et bien d’autres. Depuis le traumatisme et choc de la Grande Guerre (14-18), la population « d’origine » est restée sensiblement la même, environ 45 millions de citoyens, ce qui montre bien l’énorme saignée que la France a subi pendant la Première Guerre mondiale. La population française n’a donc plus l’unité ethnique qu’elle avait en 1789. La France multiethnique et multiconfessionnelle est une réalité récente qui démarra après la fin des guerres coloniales, dans les années 50-60. Elle se trouve profondément divisée en communautés disparates, parfois ennemies, ou que le pouvoir cherche à monter les unes contre les autres. D’autres ont apporté avec eux les conflits de leurs terres d”origines, Israël-Palestine, Turquie-Kurdistan, Russie-Ukraine, ou encore populations de l’ex-Yougoslavie, ou de transfuges de divers pays du Monde (dont par exemple les Tchétchènes). Dans ce contexte, le pays est en proie à des polémiques épineuses et tendues, qui sont utilisées comme des armes par le Système. Ces divisions internes dans la société sont dangereuses, mais à la fois une chance pour le régime, qui peut activer des leviers, en jouant sur la peur (Guerre au terrorisme sous Sarkozy ou Hollande), ou en opposant « l’extrême droite » à « l’extrême gauche », sur ces questions. L’unité de la France révolutionnaire, dans une « République Une et Indivisible » n’existe donc plus, et est un facteur minorant et favorable pour le régime en place, selon l’adage « diviser pour mieux régner ».
Conclusion : la question demanderait de se pencher sur d’autres facteurs, notamment du temps présent. Toutefois à la question si la France est dans une période pré-révolutionnaire on peut répondre par l’affirmative. Mais la nature et réalité de la société française, ou plutôt « des sociétés » qui s’opposent et s’affrontent rend le déclenchement d’une révolution pour l’instant incertain. Notons enfin que des éléments extérieurs et imprévisibles pourraient survenir et changer la donne en profondeur. La catastrophe de Tchernobyl accéléra par exemple la fin de l’URSS, et la chute de cette dernière la fin de la dictature de Ceausescu en Roumanie. Par des effets dominos, le régime pourrait donc se voir contester, et l’union des forces hostiles à ce dernier pourrait soudainement se réaliser, avec des conséquences imprévisibles, que la France connue déjà après la réussite de la Révolution dans les années 1789-1799.
Bonjour Laurent
Merci pour cette analyse , tout à fait d’ accord .