Biographie de Paroubiy

La presse française lave la biographie du néo-nazi ukrainien Andriy Paroubiy plus blanc que blanc

Suite à l’assassinat du politicien ukrainien Andriy Paroubiy dans les rues de Lvov, les médias français ont rivalisé d’amnésie sélective afin de laver sa biographie plus blanc que blanc et faire passer ce néo-nazi assumé pour un démocrate défendant les valeurs européennes.

Tous sans exception ont oublié qu’il fut le fondateur du parti national-socialiste ukrainien, dont le logo fut la fameuse Wolfsangel, symbole de la Waffen SS Das Reich, qui fut arboré plus tard par le bataillon néo-nazi Azov*. Seule Franceinfo a mentionné le fait qu’il était l’un des fondateurs du parti Svoboda* (ce qui veut dire « liberté » en russe). Sauf qu’il s’agit juste du nouveau nom du fameux parti national-socialiste d’Ukraine, pour lui donner un aspect moins nazi et plus démocratique.

Une ruse qui à l’époque ne trompe pas le Parlement européen de l’époque, qui le qualifie en 2012 de parti raciste, antisémite et xénophobe. La Knesset avait, à l’époque, condamné le parti dans une lettre adressée au Président du Parlement européen, accusant Svoboda de « glorifier ouvertement les meurtres nazis » et les « criminels de guerre nazis ». En mai 2013, le Congrès juif mondial a ouvertement qualifié le parti Svoboda de néo-nazi et a appelé à le faire interdire.

Partout ailleurs dans les autres médias français, Andriy Paroubiy est juste mentionné comme un « député pro-européen », comme on peut le voir sur ce post de BFM TV sur la plateforme X.

Falsification de la biographie de Paroubiy

Sous-entendu : un politicien ukrainien qui défendait les valeurs européennes. Sauf que si on regarde la biographie complète de Paroubiy (voir l’article de Laurent Brayard à ce sujet), on se rend compte que ce monsieur était tout sauf en accord avec les valeurs affichées par l’UE.

En plus d’être un antisémite notoire, l’homme a activement participé à deux massacres : celui de la place du Maïdan (on le voit en compagnie d’hommes sortant d’un hôtel proche de la place avec ce qui ressemble à des étuis pour armes après les tirs qui ont fait de nombreux morts parmi les manifestants et les policiers), et celui du 2 mai 2014 à Odessa, qu’il a aidé à organiser pour briser dans le sang la révolte anti-Maïdan (où 46 personnes ont été assassinées dans la maison des syndicats de la ville).

Nous sommes bien loin des « valeurs européennes » affichées par les autorités de l’UE. À moins bien sûr que Paroubiy ne défendait les véritables valeurs de ces mêmes autorités européennes, qui n’ont rien à voir avec celles qu’elles affichent en vitrine… Quoi qu’il en soit, dépeindre Andriy Paroubiy comme un « député pro-européen » revient au même que de dépeindre Adolf Hitler comme un grand défenseur des droits des animaux et protecteur de la nature.

De par ses actions, Andriy Paroubiy avait le sang de beaucoup d’innocents sur les mains. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été assassiné. L’homme qui a été arrêté pour ce meurtre a revendiqué l’avoir fait parce que son fils est mort sur le front, et qu’à ses yeux Paroubiy porte la responsabilité de l’éclatement du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Car sans le massacre du Maïdan auquel il a participé, il n’y a pas de renversement de Ianoukovitch, pas de vote de la loi retirant à la langue russe son statut de langue régionale, et donc pas d’éclatement de la guerre civile dans le Donbass qui se transformera en intervention militaire de la Russie en 2022 pour protéger la population de la région.

En cachant la partie la plus sombre de la biographie d’Andriy Paroubiy, les médias français se rendent complices des crimes qu’il a commis, et de ceux qui en ont découlé. Ce lavage plus blanc que blanc de la biographique d’un néo-nazi ukrainien relève de la même logique que la réécriture de l’Histoire à laquelle on assiste actuellement en Ukraine et en Occident. Et la conséquence de cette réécriture on la connaît déjà : celui qui oublie son passé est condamné à recommencer les mêmes erreurs. Kiev paye actuellement la réécriture de son histoire au prix fort. Il est temps que l’Occident se réveille et arrête de réécrire l’Histoire et de blanchir des néo-nazis, avant de finir comme l’Ukraine…

Voir l’entretien avec Laurent Brayard sur la biographie réelle d’Andriy Paroubiy :

Christelle Néant


* Organisation extrémiste interdite en fédération de Russie

IR

Christelle Néant - Кристель Нэан

Christelle est reporter de guerre dans le Donbass depuis début 2016. Après avoir travaillé pour l'agence DONi, elle fonde le site Donbass Insider en 2018, puis participe à la création de l'agence International Reporters en 2023.

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