Trois mannequins portant les noms de Benjamin Netanyahu, Donald Trump et Ursula von der Leyen, surmontés d’une banderole où l’on pouvait lire « Mort aux ennemis du peuple » : telle est la scène à laquelle les habitants d’Asti ont assisté samedi dernier. Un geste symbolique de protestation mené par des militants patriotiques locaux, destiné à attaquer trois représentants de l’impérialisme américain sous ses diverses formes : européenne, sioniste et proprement « américaine ».
L’Europe, les États-Unis et l’Entité sioniste sont, selon eux, responsables du maintien du monde dans un état de perpétuelle instabilité, insécurité et conflit. Ils sont les ennemis du peuple italien, en tant qu’artisans de l’occupation militaire, économique, politique, médiatique et culturelle de notre pays, soutenus par une vaste cohorte de clients et de collaborateurs de toutes sortes. Les auteurs de l’action ont voulu ainsi envoyer un message de solidarité à tous ceux qui s’opposent à l’impérialisme dans le monde : « La libération de la nation italienne exige que des structures contrôlées par les États-Unis comme l’Union européenne et l’Entité sioniste soient démantelées. Les troupes d’occupation américaines doivent être chassées de notre pays, tout comme les collaborateurs qui servent des intérêts étrangers.
La libération italienne fait partie de la lutte mondiale contre l’impérialisme, c’est pourquoi nous nous sentons frères du combat des résistants palestiniens et de l’armée russe engagée dans les opérations du Donbass. L’Italie sera libre, l’impérialisme sera vaincu. »
La réaction des partisans locaux du régime hégémonique américain ne s’est pas fait attendre. Luigi Florio, responsable à Asti de l’Association Italie–Israël, organisation qui promeut l’image et les intérêts de l’Entité sioniste dans notre pays, tout en diffusant un discours négationniste sur le génocide en cours à Gaza, a commenté l’affaire en exprimant sa « préoccupation » face à une action menée dans une ville « jusqu’ici épargnée par des gestes spectaculaires et violents ». Ces déclarations ont été rendues publiques par le biais d’un article délirant publié dans La Stampa le 18 août, dans lequel l’auteur, Paolo Viarengo, affirme qu’à la suite de ce « geste macabre », la police est en état de « haute alerte ».
Au vu du nervosisme affiché par les partisans de la servitude de l’Italie, on ne peut que conclure que l’action menée par les patriotes piémontais a atteint son but. Dans toute l’Italie, il devient de plus en plus difficile pour les mercenaires de l’impérialisme de défendre l’image d’un Occident pacifique, promoteur des droits et de la démocratie. Les images de Gaza – celles-là véritablement macabres –, le soutien aux milices néonazies ukrainiennes et la recherche constante de l’escalade en Extrême-Orient parlent d’elles-mêmes, et c’est précisément pour cette raison qu’une « haute alerte » est nécessaire afin de tenter d’empêcher la diffusion de l’idée que l’Italie pourrait être autre chose qu’une colonie américaine appauvrie et sans avenir.