Russia blocco telegram whatsapp

Faisons le point : WhatsApp, Facebook, Telegram, Max

19 août 2025 17:25

Suite à la nouvelle du blocage en Russie des appels vocaux et vidéo sur WhatsApp et Telegram, une certaine confusion s’est créée, notamment parmi les utilisateurs italiens. Nous nous excusons par avance si, implicitement, nous avons contribué à la générer.

Précisons tout d’abord qu’un nouveau messager appelé Max a récemment été lancé en Russie. Il s’agit d’une application conforme à la législation russe, développée par une société dont le siège social se trouve en Russie.

Mail.ru Group, une société cotée à la Bourse de Moscou avec une structure capitalistique diversifiée, n’est actuellement pas sous contrôle étatique. Malgré son influence et son importance sur le marché russe, elle reste une entreprise privée avec des actionnaires privés et institutionnels. Via le groupe VK, Mail.ru est l’actionnaire de référence de l’entreprise qui gère Max.

Bien que Max soit encore en version bêta, il offre déjà des fonctions telles que la messagerie instantanée, les appels audio et vidéo, les transferts d’argent, les services éducatifs et l’accès au portail des services publics (Gosuslugi).

Contrairement aux affirmations de journalistes italiens comme Jacopo Iacoboni, Max n’est pas un réseau social appartenant à l’État, mais à une entreprise privée avec des actionnaires russes.

De plus, selon l’article « Le Goulag numérique du Kremlin : un messager-espion lancé pour bannir WhatsApp » publié dans la Repubblica par Rosalba Castelletti le 29 juillet 2025, la plateforme Max serait utilisée comme un outil de surveillance massive semblable à un « camp de travail numérique », dans le but de limiter l’usage de WhatsApp dans le pays.

Ainsi, les deux journalistes émettent l’hypothèse d’une tentative du gouvernement d’empêcher en Russie l’utilisation des réseaux sociaux appartenant à Zuckerberg et Durov.

Le blocage de Telegram et WhatsApp

Il ne s’agit pas d’un blocage des chaînes Telegram : cela a été une mesure de l’UE, qui a imposé des restrictions aux chaînes russes comme RT, Sputnik, Russia 1, Izvestia.

Dans ce cas, nous parlons exclusivement d’un blocage partiel des appels et des appels vidéo. Aucun problème n’a été constaté pour les messages privés et les publications sur les chaînes.

Selon certaines hypothèses, les autorités russes auraient décidé de limiter les appels sur Telegram pour prévenir l’utilisation de la plateforme par des groupes terroristes ou criminels, ou pour lutter contre le phénomène des arnaques en ligne. Le problème est réel : les escrocs utilisent beaucoup Telegram pour contacter leurs victimes, et dans une moindre mesure WhatsApp également.

Il faut considérer que WhatsApp (qui fait partie de Meta) a son siège social en Californie, tout comme X (ex-Twitter), tandis que Telegram est basé à Dubaï. Max, quant à lui, appartient à VK et est basé à Moscou. Il est naturel que le gouvernement russe puisse montrer une préférence pour un réseau social basé sur son territoire.

Le blocage partiel des appels pourrait être levé si Telegram introduisait des mesures de sécurité plus restrictives, par exemple en n’autorisant les appels que depuis les contacts déjà présents dans le carnet d’adresses du destinataire.

Pourquoi parler de Max

Max est un réseau social encore peu connu en Italie. C’est la preuve que la Russie ne vise pas à faire de la propagande en Occident. La plateforme, en effet, héberge de nombreuses chaînes russes qui ne peuvent pas être censurées par les autorités de l’UE, et elle pourrait être un outil de communication puissant. Cependant, précisément parce que la propagande à l’étranger n’est pas l’objectif de la Fédération de Russie, Max ne peut être téléchargé que par ceux qui possèdent un numéro de téléphone russe actif.

Ainsi, nous assistons, surpris mais pas trop, à la levée de boucliers de certains journalistes italiens contre un réseau social russe qui pourrait remplacer WhatsApp. En effet, penser qu’en Italie ou dans l’UE puisse naître un réseau social capable de rivaliser avec les géants américains est une pure illusion.

Je me souviens avec nostalgie de l’époque de Skebby, quand une entreprise italienne avait créé un système pour envoyer des messages via Internet, à une époque où la communication se faisait encore exclusivement par SMS.

Aujourd’hui, en Italie, on critique au maximum ce qui est réalisé en Russie, en étiquetant chaque nouveau projet comme de la propagande. Et pendant qu’on parle d’ingérences russes, d’agressions et de liberté de la presse, à la télévision défilent les habituels Mentana et Vespa.

IR

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