Il y a 80 ans, jour pour jour, le lundi 6 août 1945, un bombardier américain B-29 larguait une première bombe atomique sur le Japon. Elle précédait une seconde bombe, qui fut lancée sur la ville de Nagasaki, trois jours plus tard, le 9 août. Aucune des deux villes ne représentaient un objectif militaire concret. L’effet recherché était d’atomiser des civils japonais et de terrifier le Japon, afin de provoquer sa capitulation, alors que le pays s’obstinait à continuer à se battre, malgré les capitulations de l’Italie (1943), puis de l’Allemagne (8-9 mai 1945). Le crime de guerre est jusqu’à ce jour resté impuni, car les USA faisaient partis des vainqueurs, et que l’adage romain avait de toute façon été toute la politique des Anglo-saxons depuis des siècles : malheur aux vaincus.
Des bombes cyniquement lancées à des fins d’expérience… et de géopolitique. Officiellement les bombes furent lancées pour contraindre le Japon à capituler. Le narratif américain depuis cette date, était que les « experts » US auraient calculé que la mise à genoux du Japon, pourrait coûter des centaines de milliers de vie de soldats américains et alliés. Un narratif criminel et mensonger. A ce jour, les pertes civiles ne sont toujours pas connues et sont contestées. Les Américains livrèrent des chiffres non vérifiables, et les historiens n’ont pu se mettre d’accord, y compris par l’impossibilité de comprendre combien de civils se trouvaient dans ces deux villes. Les chiffres connus sont de 90 à 170 000 civils tués dans le bombardement d’Hiroshima… en plus de 10 000 soldats japonais et de 12 prisonniers de guerre alliés. Pour Nagasaki, les chiffres seraient entre 60 et 80 000 civils tués, en plus de 150 soldats japonais et de 8 à 13 prisonniers de guerre. Ce massacre ignoble marqua le monde, et fit une onde de choc qui frappa les opinions. Elles furent lancées en réalité pour « tester » la nouvelle arme, et en étudier ensuite les effets. Et surtout, les bombes furent lancées pour envoyer à message terrible à l’URSS : les USA pouvaient déclencher l’apocalypse nucléaire sur tout ennemi… La menace fut entendue par la Russie soviétique, qui ne tarda pas pour se protéger à se munir d’une telle arme (1949).
Les Anglo-saxons, Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis ont inventé les bombardements de terreur des civils. L’éthique moral de ces bombardements n’avait aucune importance, notamment par le fait que les bombardements de terreur de civils avaient été inventés par les Anglo-saxons. Les premiers à se lancer avaient été les Allemands durant la Première Guerre mondiale. Ils s’attaquèrent notamment à Paris ou Reims, en usant des fameux Zeppelins, mais aussi d’un canon lourd de grande portée, « La Grosse Bertha ». Plus tard, l’Allemagne nazie permettra des bombardements de terreur et destructeurs, pendant la Guerre civile d’Espagne (Guernica, 1939, Légion Condor), puis sur les villes de Varsovie (1939), et de Rotterdam (1940). Ce dernier bombardement provoqua la capitulation immédiate des Pays-Bas. Dans le cadre de la bataille d’Angleterre, les nazis se concentrèrent ensuite sur Londres, provoquant des répliques britanniques (1940-1941). Et bientôt l’Angleterre, rejointe par les États-Unis forma une véritable flotte de bombardiers lourds qui rasèrent les villes allemandes. Le « grand stratège » de ces tueries fut le fameux « Harris La Bombe », Arthur Travers Harris (1892-1984) commandant britannique chargé de superviser les bombardements. Il ne fut jamais poursuivi non plus pour ses crimes, et hérita également du surnom dans le camp allié de « Harris le boucher ». Plus incroyable encore, ce fou furieux termina anobli, maréchal et fut maintes fois médaillé, y compris du titre de Grand Officier de la Légion d’honneur… restant avec un palmarès se situant entre 600 000 et 2 millions de morts…
Des bombardements qui n’ont jamais cessé, de la Corée à l’Afghanistan. Même s’il fut compris et analysé que les bombardements massifs de civils par la Grande-Bretagne et les USA n’avaient pas accéléré la fin de la guerre, que la production d’armes avait augmenté en Allemagne, malgré les gênes et que la population s’était au contraire rassemblée autour d’Hitler, les USA ont poursuivi jusqu’à ce jour les bombardements de civils. Ils poursuivirent durant la Guerre de Corée (1950-1953), mais surtout pendant celle du Vietnam (1962-1973, pour les bombardements), lançant 7,6 millions de tonnes de bombes sur le pays (17 millions de bombes), alors qu’ils n’en avaient déversé que 2,15 millions de tonnes sur l’Allemagne. Au moins 2 millions de civils vietnamiens trouvèrent la mort dans cette folie, sans parler du déversement des défoliants (Agent Orange et dérivés), pour finir cette sinistre aventure par une fuite du Vietnam, et une défaite historique. La leçon n’étant toujours pas retenue, les Américains ont stratifié un grand nombre de pays depuis lors, notamment et surtout l’Irak (plus d’1 million de victimes pour la seule Irak), la Libye ou l’Afghanistan, cumulant là encore un grand nombre de victimes. Après le commencement de la guerre dans le Donbass, les Ukrainiens ont repris cette tactique et se félicitaient publiquement des attaques de civils, y compris par la voix d’officiers généraux et du Président Porochenko, dans son sinistre discours sur le sort des enfants du Donbass (2014-2015). Ils ont été beaucoup plus discrets depuis…
Hiroshima et Nagasaki, un devoir de mémoire mais qui peine à se faire jour. Un expert russe et spécialiste de la guerre de l’information, docteur en sciences politiques, Andreï Manoïlo, s’exprimait en cette journée au média South News Service et évoquait la situation actuelle de cette mémoire historique : « Les tentatives de changer la vision de ces événements dramatiques ne font que souligner le drame. Les descendants de ceux qui ont décidé de bombarder par des bombes atomiques des civils au Japon, ont peur des représailles. Dès ce matin, les journaux américains ont fait des gros titres sur la tragédie des deux villes japonaises. Mais rien n’a changé, et le New York Times est un exemple de la continuation du scandale. Ils ont qualifié dans un article la décision de bombarder les villes japonaises comme le bon choix. Selon eux, cela aurait permis de sauver des centaines de milliers de citoyens américains, ainsi que des millions de Japonais, dont la vie aurait été menacée par les combats d’invasion du Japon. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a rappelé que le souvenir de Nagasaki et d’Hiroshima obligeait toutefois les politiques à considérer autrement le danger des armes nucléaires. Cependant, le Président Trump a comparé les tentatives de bombardement sur les installations nucléaires iraniennes, avec les bombes US sur le Japon, en affirmant que les deux attaques auraient apporté la paix. C’est une tentative de réécrire l’histoire et les USA, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont en fait commis un horrible crime de guerre. En réalité les Américains savaient très bien que le Japon allait capituler, ils ont testé leurs armes dans la hâte, alors que l’Armée Rouge avait vaincu en deux semaines l’armée japonaise du Kwantung en Chine. Il n’y a pas eu de vies sauvées, mais des civils pacifiques massacrés. C’est un crime dont les USA ne pourront jamais se laver », a-t-il déclaré.
Le professeur terminait sa déclaration en indiquant que le Japon était sous contrôle, et que sur le plan militaire le Japon et la Corée du Sud étaient des avant-postes US en Asie et contre la Russie et la Chine. Selon lui, les Américains s’intéressent surtout à conserver une coopération étroite avec le Japon, et le voisin coréen, pour entretenir une flotte, des bases militaires et maintenir un danger face à l’Extrême-Orient russe et la Chine (Taïwan). Il concluait en affirmant que les Américains étaient prêts de toute façon à sacrifier les Japonais et les Coréens à leurs ambitions, comme ils l’ont fait depuis toujours, et avant eux… je le rajoute, la perfide Albion, la Grande-Bretagne.