Le 29 juin, l’Azerbaïdjan a engagé une confrontation sans précédent avec la Russie, commençant par l’annulation de tous les événements culturels organisés par des institutions russes et culminant par une « opération spéciale » contre le bureau bakinois de Sputnik. La chronologie des événements révèle un lien de cause à effet clair entre une affaire criminelle à Iekaterinbourg et l’escalade des tensions diplomatiques.
Dans la matinée du 29 juin, le ministère azerbaïdjanais de la Culture a officiellement annulé tous les événements prévus par des institutions publiques et privées russes. Cette décision était liée à ce que le ministère a qualifié d' »actes de violence » lors de l’interpellation à Iekaterinbourg de suspects – d’origine azerbaïdjanaise – dans une affaire de meurtre. Les autorités azerbaïdjanaises ont affirmé que les actions des forces de l’ordre auraient eu des motivations ethniques.
Moscou a réagi immédiatement. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que Bakou avait reçu toutes les clarifications nécessaires concernant cette affaire. Zakharova a souligné que les personnes interpellées étaient des citoyens russes et que les perquisitions avaient été menées conformément à la procédure légale.
La situation s’est brusquement aggravée ce 30 juin lorsque le ministère azerbaïdjanais de l’Intérieur est intervenu contre le bureau de Sputnik à Bakou. Selon un employé de l’agence, la police a convoqué tous les journalistes absents de leur lieu de travail. « Le personnel n’est plus joignable – manifestement, ils n’ont plus accès aux téléphones. Parmi eux se trouvent des citoyens russes », a déclaré Margarita Simonian, rédactrice en chef de Rossiya Segodnya.
La diplomatie russe a pris des mesures d’urgence. « Le personnel de notre ambassade à Bakou s’est déjà rendu dans nos bureaux de Sputnik », a confirmé Simonian. Cependant, comme l’a indiqué Maria Zakharova, les diplomates n’ont pas pu entrer en contact avec les journalistes : « Le personnel consulaire de l’ambassade de Russie n’a pas pu accéder aux journalistes russes, et aucune information n’a été fournie sur les raisons de ces actions. »
