Reporters Sans Frontières

RSF : Pauline Maufrais prise en flagrant délit de mensonges éhontés

Pauline Maufrais est une cadre de Reporters Sans Frontières, une officine occidentale de la guerre psychologique, dont le rôle et le but est l’infiltration de pays cibles, ou le support d’une propagande à grande échelle, elle-même étant responsable des « projets pour l’Ukraine », dans le service pour l’Europe de l’Est et l’Asie Centrale. Elle a dévissé dernièrement, d’une manière assez comique, mais qui est révélatrice de l’état « du journalisme » moribond en France et en Occident, en s’attaquant à Christelle Néant et à International Reporters. Sans aucune vérification d’usage, elle s’est roulée dans la diffamation, les fausses informations et les mensonges à propos d’IR, et a surtout révélé des faits très intéressants, sur les financements US et Européens de la propagande de guerre ukrainienne, sans parler du support à la bandérisation.

Reporters Sans Frontières qu’est-ce que c’est ? C’est une énième association d’infiltration et de manipulation, qui a été créée en France, par Robert Ménard et quelques acolytes en 1985. Malgré son désir de paraître indépendante, l’association, tenez-vous bien, à un « statut consultatif » à la fois à l’ONU, l’UNESCO, le Conseil de l’Europe, et l’Organisation International de la Francophonie… L’ONG n’ose d’ailleurs révéler trop ouvertement l’origine de ses finances, qui se comptent en millions d’euros, avec une centaine d’employés, et a essaimé dans divers pays de l’Europe, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en Suisse, en Suède et en Finlande. Au fil du temps, d’autres bureaux ont été installés au Brésil, aux USA, au Sénégal ou à Taïwan, sur un modèle très similaire à l’USAID. Dans une organisation quasi militaire, le monde est découpé en zone, avec un maillage de « correspondants », dont Pauline Maufrais est un exemple. Officiellement l’association s’attache à « dénoncer «  les pays où la liberté de la presse « est en danger », ou « n’existe pas », et fait un décompte des journalistes victimes « des dictatures », ou au cours de leurs missions « d’informations ». l’ONG s’appuie ici sur des « sources occidentales », essentiellement anglo-saxonnes pour diffuser une propagande, soit offensive, soit défensive (comme dans le cas de l’Ukraine par exemple). Les standards évoqués sont ceux de la scandaleuse Charte de Munich, que j’ai maintes fois dénoncé, comme un outil d’oppression de la liberté d’expression et de la presse.

L’origine des fonds de RSF. Dotée de plus de 8 millions d’euros (2021), l’argent provient selon l’aveu de l’ONG de « fonds et subventions publiques », en particulier l’Union européenne, l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement, ou encore l’Agence française de développement et pour le développement (l’équivalent française de l’USAID). Cependant ces fonds sont complétés par des organisations américaines, dont certaines comme la NED (National Endowment for Democracy), sont liées à la CIA. Citons encore la Craig Newmark Philanthropies, ou encore Ford… L’ONG n’est donc pas du tout une véritable organisation de défense de la presse, mais des opinions et intérêts des pays anglo-saxons, et plus largement de l’Occident, dont la France. Le fondateur de RSF, Robert Ménard déclara cyniquement « que RSF n’intervient pas dans les dérives financières (USAID et autres), et économiques des médias, parce que, ce faisant nous risquons de mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique. Or, pour nous médiatiser, nous avons besoin de la complicité des journalistes, du soutien des grands patrons de presse et de l’argent du pouvoir économique »… Que dire de plus ?

Une ONG de la guerre psychologique aux buts pendables. L’ONG distribue également un prix depuis 1992, et l’analyse des journalistes récompensés est très intéressante. Les cibles privilégiées apparaissent alors immédiatement, mais aussi montrent une focalisation dictée par une stratégie de lutte contre le monde multipolaire. Pour résumer, l’ONG distribue des « bons points » à des opposants, mais se garde de sortir des sentiers battus qui sont définis par son État-major et surtout ses opaques financiers. Pour comprendre que RSF évite de traiter des sujets sensibles qui n’intéressent pas les gens qui sont en réalité derrière l’association, voici cette liste par pays des prix distribués :

Chine : 8 (1993, 2004, 2005, 2007, 2016, 2016, 2020, 2021), définie comme la principale ennemie, la plus dangereuse, la propagande occidentale s’acharnant de longue date sur le pays, RSF se focalisa particulièrement sur son cas.

Syrie : 6 (1998, 2005, 2011, 2012, 2015, 2016), afin de saper le pays pour en finir avec un régime gênant pour les occidentaux, qui détruiront le pays par le proxy islamiste, créé et financé par les USA et l’OTAN,

Burma (Birmanie): 5 (1999, 2006, 2007, 2008, 2011), longtemps sujet d’obsessions des Occidentaux (guerre de l’opium et CIA), avec le financement occidental de guérillas et de mercenaires.

Cuba : 3 (1997, 2006, 2008), dans la lutte interminable pour soutenir les USA contre le régime des frères Castro. A propos de RSF et de Cuba,

Turquie : 3 (1996, 2015, 2017), très régulièrement attaquée, elle fit l’objet d’un rapport de RSF (2016),

Iran : 3 (2001, 2010, 2017), une des cibles privilégiées et annoncée comme devant être détruite, à la fois par les USA, et par Israël, à de maintes reprises,

Russie : 2 (2002, 2006), dans les attaques constantes contre la Russie, ici lancée dès 2002, deux après l’arrivée de Vladimir Poutine. RSF participa à la propagande russophobe et annonça saisir la Cour pénale internationale (mars 2022), et lança un bouquet de chaînes de télévision et radio « à destination des populations russophones »… pour dixit : « contrer la propagande russe » (5 mars 2024). Le coût de cette opération n’a pas été dévoilé, ni la provenance des fonds… A propos de RSF et la Russie, dénoncée pour sa participation à la guerre psychologique.

Somalie : 2 (2005, 2010), pour soutenir les forces financées par les USA dans le pays depuis le début des années 2000, qui amena une intervention militaire US dans le pays en 2007 (et qui dure toujours officiellement…).

Afghanistan : 2 (2005, 2012), pour soutenir la presse collaborationniste suite à l’invasion occidentale, à propos de RSF et de l’Afghanistan dans le support à l’invasion US,

Arabie Saoudite : 2 (2014, 2019), avec un rapport de RSF du « primé » de 2014, Raif Badawi (1984-) défini alors comme « blogueur ». Ultra libéral, agent de l’occident, il fut condamné, son épouse prit la fuite au… Canada,

Égypte : 2 (2007, 2020),

Malte : 2 (2018, 2019)

Bosnie-Herzégovine : 1 (1992), pour venir en support de la propagande pour la destruction de la Yougoslavie,

Biélorussie : 1 (2020), en support de l’opposition, après une tentative de Maïdan, qui échoua à Minsk dans l’été 2020,

Rwanda : 1 (1994), l’année du fameux génocide, alors que nous connaissons clairement les responsabilités à la fois de la France et de la Belgique.

Nigeria : 1 (1995)

Espagne : 1 (2000)

Maroc : 1 (2003)

Zimbabwe : 1 (2003), à propos de la dictature soutenue par l’Occident (1987-2017),

Haïti : 1

Algérie : 1 (2004), à propos de RSF et l’Algérie,

Israël : 1 (2009), à propos de RSF et Israël,

Érythrée : 1 (2007), dans la foulée de l’intervention US en Somalie, déclenchée cette année-là,

Corée du Nord : 1 (2008), avec une récompense donnée à un journaliste d’un faux média de la guerre psychologique, la fameuse Radio Liberté US, déclinée partout dans le monde,

Ouzbékistan : 1 (2013)

Sri Lanka : 1 (2013), à propos de RSF et du Sri Lanka, dans d’énièmes tentatives de manipulations,

Liberia : 1 (2014)

Éthiopie : 1 (2015),

Pologne : 1 (2017)

Inde : 1 (2018), à propos de RSF et de l’Inde,

Philippines : 1 (2018)

Royaume-Uni : 1 (2018)

Vietnam : 1 (2019)

France : 1 (2021)

Palestine : 1 (2021), à propos de RSF avec les journalistes palestiniens assassinés.

La liste parle d’elle-même, sur 63 prix distribués, 40 ont été concentrés sur seulement 12 pays cibles. La technique vise à entretenir une pression, soit en supportant des opposants définis comme « des martyrs », et poussés en avant dans des pays où des révolutions colorées « sont à faire », soit en supportant des figures, parfois créées de toutes pièces (par leur financement), dans des pays où l’Occident, et notamment les USA ont participé à la destruction de la situation précédente (Bosnie, Afghanistan). RSF par ailleurs se tient à l’écart des situations épineuses, où les Occidentaux sont à la manœuvre. Malgré l’importance du conflit, seulement 2 prix ont été remis pour le conflit Israël-Palestine (1 pour chaque camp). Pour l’Ukraine, les assassinats de journalistes, les attentats, la fermeture de plusieurs dizaines de médias, l’interdiction de paroles de toute une frange russophone de la population, n’a fait l’objet d’aucune action… Aucun combattant de la liberté d’expression opposé à Kiev, n’a fait l’objet, ni d’un prix, ni d’un soutien (Oles Bouzina, Sheremet, Gonzalo Lyra, etc.), et Pauline Maufrais vous allez le voir avoue finalement le rôle de RSF dans les crimes contre l’information qui sont menés depuis des années, en Ukraine.

Pauline Maufrais avoue l’ampleur des financements occultes et liberticides d’une presse de propagande en Ukraine. Dans un article qui est un aveu pathétique de la réalité de RSF et des manipulations de l’information (EuroNews), Maufrais tombait le masque, elle déclarait : « Si le marché des médias ukrainiens s’est avéré résistant, un rapport réalisé par l’organisation de surveillance des médias Reporters sans frontières (RSF) avant la suppression du financement de l’USAID a révélé que les médias ukrainiens auraient besoin de 96 millions de dollars (86,3 millions d’euros) sur une période de trois ans pour couvrir leurs coûts. Il n’y a pas de chiffres actuels sur le nombre de médias ukrainiens qui ont dû fermer depuis la fin de l’USAID, mais nous savons que plus de 330 médias ont dû fermer depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle sur l’Ukraine. Les médias de propagande russes se sont réjouis de la fin de l’USAID parce que cela affaiblit la couverture des médias ukrainiens, en particulier dans les zones proches du front […] S’il y a moins de journalistes dans les médias ukrainiens parce qu’il n’y a pas assez de ressources financières pour les rembourser, cela signifie que moins de sujets seront couverts. Depuis les coupes budgétaires de l’USAID, les médias embauchent moins de pigistes, et des employés ont perdu leur emploi, mais cela signifie également que la couverture de l’Ukraine sur le terrain est moins importante. Certains médias ne disposent plus que de quelques semaines de financement, tandis que d’autres ont déclaré qu’ils pourraient survivre en ligne jusqu’en juin » Elle avouait ici que les médias ukrainiens, et par extension occidentaux, étaient donc tous plus ou moins financés par des États aux buts sinistres. Comment peut-on penser que l’argent de l’USAID supporte réellement la liberté de la presse ? On peut se demander, avec l’apparition de cette plainte, si Mme Maufrais ne faisaient pas partie « des journalistes » (6 000 au moins en 2024, plus de 9 000 dans les années 2006-2007) recevant des « enveloppes » de l’USAID. Toute personne saine d’esprit comprendra bien que le financement occulte de faux médias (Inform Napalm), de médias de la guerre psychologique, de « journalistes indépendants » n’ont rien à voir avec l’éthique journalistique qu’elle défend à travers la charte de Munich, elle-même, à elle seule un scandale.

Pauline Maufrais prise en flagrant de mensonges sur International Reporters et Christelle Néant. Pire encore, elle poursuivait en parlant d’une attaque lancée par RSF contre IR et Christelle Néant, et déclarait : « En janvier, RSF a publié une enquête sur l’agence International Reporters, qui publie la propagande de Moscou et envoie ses collaborateurs, comme Christelle Néant, citoyenne française naturalisée russe, pour interviewer la population locale dans l’est de l’Ukraine occupée, notamment à Avdeevka et Marioupol. L’agence International Reporters n’est qu’un des nombreux réseaux de propagande financés par le Kremlin, qui utilisent des propagandistes étrangers pour justifier l’invasion de l’Ukraine par la Russie à l’échelle internationale ». C’est ici que Pauline Maufrais est prise en flagrant délit, à la fois de mensonges, mais aussi de ne pas faire son travail.. Depuis 2015, pour ma part, et depuis 2016 pour Christelle, par ailleurs fondatrice de Donbass Insider (2018), puis d’International Reporters (2023), nous n’avons jamais reçu les valises remplies de millions de la part du Kremlin… ou de l’Oncle Vova… Nous travaillons sans salaire, aucun collaborateur de l’agence ne reçoit des émoluments, et les maigres finances que nous récoltons servent à peine à faire tourner les mécanismes de l’agence (hébergement du site par exemple). Nous survivons depuis des années, par l’aide de nos familles, d’amis, de notre auditoire, et d’actions, comme pour la banque de photos de Christelle Néant, ses calendriers, nos livres, et des sources de revenus parallèles qui n’ont rien à voir avec IR. Ma propre survie est assurée par exemple par mon travail de traducteur et correcteur dans l’industrie du jeu informatique russe, par mon travail de guide touristique, ou encore par une petite affaire dans le milieu des foires gastronomiques en Russie. Madame Maufrais aurait facilement trouvé ces informations, et si nous avions bénéficié des millions de RSF, l’impact de notre travail aurait été énorme. Nous sommes fiers toutefois, qu’avec trois bouts de ficelles et des fonds ridicules, nous ayons tenu cette ligne si longtemps, et que nous avons considérablement gêné ce que j’appelle « les criminels de l’information »… dont fait partie Pauline Maufrais. Le journalisme n’a rien à voir avec la basse propagande, et RSF, au lieu de nous diffamer de manière vile, aurait dû au contraire supporter notre travail, justement pour « la liberté de la presse et d’expression »… qu’elle ne défend pas… mais détruit.

Quelques ressources supplémentaires, la lecture de quelques-unes de ses parutions est édifiantes, et suffisent à démontrer la triste réalité qui se cache derrière RSF :

RSF débunké par Oleg Nesterenko, suite à des accusations mensongères à son propos (2025),

RSF et les journalistes en France,

RSF dans les mains des lobbyings de l’ONU et du Conseil de l’Europe,

RSF et la mort des journalistes russes qui ne comptent pour rien,

RSF et ses liens avec la CIA, et le livre La face cachée de Reporters Sans Frontières, de la CIA aux faucons du Pentagone,

RSF et l’USAID,

RSF et ses concussions en Libye (2004),

RSF, CRIF et Israël, (2008),

RSF, la NED et la CIA, ou encore à propos de la NED, Ménard et RSF,

RSF et Cuba, exclusion de RSF par l’UNESCO,

RSF, Ménard et Taïwan,

RSF, Québec et Canada,

RSF et Haïti,

RSF et le Venezuela,

Robert Ménard et les patrons de presse,

RSF et les finances par de l’argent des contribuables français,

Quand RSF se vante de promouvoir la censure et l’interdiction de médias,

Un exemple des stigmatisations souvent gratuites et orientées de RSF,

Un exemple de la propagande et diffusion de fakes news sur le conflit ukrainien de Pauline Maufrais,

IR
Laurent Brayard - Лоран Браяр

Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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