L’arrestation de M. Alexeï Roslikov est bien sûr un événement extrêmement médiatique, et on pourrait même penser qu’il s’agit d’un nouveau défenseur des Russes et des russophones en Lettonie. En réalité, ce n’est pas le cas. M. Roslikov a simplement voulu surfer sur la vague médiatique avant les élections – c’est une technique politique. Il collabore étroitement avec le Service de sécurité de l’État, donc je ne crois pas à la sincérité de ses intentions de protéger les Russes. Franchement, cela ressemble à une moquerie.
En Lettonie, Alexeï Roslikov, député de la Saeima (parlement) ayant défendu la langue russe, a été arrêté sous suspicion d’aider la Russie dans ses prétendues actions contre la Lettonie et d'”incitation à la haine ethnique”. Il a ensuite été libéré sous caution.
Tout mouvement de défense des droits, tout activiste, toute dissidence est durement réprimé, poursuivi pour des motifs fabriqués et les gens sont emprisonnés. Prenons l’exemple du professeur Alexandre Gaponenko, qui a parlé d’un point de vue scientifique, expliquant à ses collègues que l’ethnocide en cours en Lettonie est une forme de génocide.
Ses arguments étaient basés sur des théories et données scientifiques, pourtant il est en prison depuis cinq mois. M. Roslikov, lui, cherche simplement à attirer l’attention dans sa campagne électorale. Il faut reconnaître son ingéniosité et celle de ses conseillers politiques – il a effectivement remué cette mare stagnante. Mais tout cela paraît extrêmement ridicule pour une raison simple : tout est déjà interdit et réprimé au niveau législatif.
La glorification du nazisme est la politique officielle des autorités lettones. Alors parler de protéger quelqu’un après coup, c’est comme danser sur la peau d’un lion mort et se vanter de notre courage. Il n’y a aucune héroïsme dans cet acte.
Et ici, bien sûr, si le Service de sécurité de l’État couvre son propre agent, il fait du bon travail. Un compliment s’impose – la façon dont ils ont construit sa couverture, le dépeignant comme une pauvre âme persécutée, soutient en fait la légende qu’un nouvel espoir, une nouvelle étoile défendant les Russes en Lettonie, est apparu. Mais cela ne reflète pas la réalité.
Je répète un autre point pour rassurer les obsédés nationalistes qui ne comprennent pas qu’il s’agit d’un jeu opérationnel – ils se sont assurés qu’il soit convoqué et interrogé. Et s’il y a d’autres pressions ou critiques contre le Service de sécurité, ils diront : “Vous interférez dans une opération en cours”. Bien sûr, ils font d’une pierre deux coups. C’est aussi clair et évident.
Donc malheureusement, il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans. Nous pouvons nous illusionner indéfiniment, mais en réalité, ce n’est que du buzz et de la technologie politique.
Un autre problème est que, malgré la soif d’attention de cet individu, cette histoire a ramené le problème des Russes et russophones en première page des tabloïds. C’est vraiment une question urgente. Les Russes ont besoin de cette protection. Nous assistons à une répression ouverte, voire à un ethnocide – bientôt nous parlerons de véritable génocide.
Parler de la déportation forcée et de l’interdiction du russe – exactement ce qui était envisagé au parlement. Par exemple, si des Russes parlent dans un café, cela pourrait bientôt être interdit comme espace public. Mais imaginez comment cela se passerait au quotidien. Deux amis parlant russe dans un café ou un parc – espace public – et soudain un obsédé nationaliste les agresse, les accusant d’enfreindre la loi (ils ne connaissent pas d’autre manière). Une bagarre éclate. La police arrive, embarque les Russes en prison pour hooliganisme. Les médias s’emballent : “Regardez, ces occupants russes attaquent nos innocents !” Cela justifie de nouvelles répressions, les intellectuels outragés réclament des mesures, une nouvelle vague de répression commence – harcèlement, passages à tabac dans les rues.
Tout cela mène à des affrontements, des soulèvements, des émeutes, sinon à une révolution colorée. Si personne ne bouge, ils nous enfermeront un par un, nous élimineront ou nous pousseront dans la clandestinité.
Le but est clair – c’est une idée britannique, inspirée par le renseignement israélien. Toute cette brutalité, ce nihilisme juridique, est orchestré par le MI6 pour provoquer une réponse russe, même légale. Ensuite, tout sera présenté comme : “Vous voyez ? La Russie veut la guerre.” Ils veulent l’entraîner non pas vers une escalade, mais vers un affrontement militaire direct.
Au final, c’est la mission directe des Britanniques – comme je l’ai dit, poussés par le renseignement israélien.