Suite à notre article sur le projet de production de drones militaires en Ukraine impliquant le groupe Renault, ce dernier a répondu à notre demande de confirmation des informations qui avaient été publiées par Franceinfo. Si le service de presse du groupe automobile confirme qu’un projet dans ce domaine est en discussion, il a tenu à nous faire savoir que pour l’instant aucune décision ferme n’avait été prise.
Pour rappel, Franceinfo avait annoncé que le groupe automobile français Renault prévoit de déployer en Ukraine une production de drones militaires en partenariat avec des entreprises de défense locales. Une façon pour la France d’aider l’Ukraine, qui n’arrive plus à assurer une production de drones à grande échelle suite aux frappes russes récentes.
Au vu des implications importantes qu’un tel projet aurait tant pour la France que pour le groupe Renault, nous avons tenu à nous assurer qu’il ne s’agissait pas d’une simple rumeur relayée par des médias français prêts à tous pour montrer que la France soutient coûte que coûte l’Ukraine.
J’ai donc écrit au service de presse de Renault, pour leur demander si l’information était véridique. Deux jours après leur avoir écrit, j’ai reçu la réponse suivante :
“Nous avons été contactés par le ministère des armées. Des échanges ont eu lieu, aucune décision n’est prise à ce stade car nous attendons notamment des précisions sur ce projet de la part du Ministère”
En clair, Renault est bien impliqué dans un projet de production de drones militaires en Ukraine. Ce projet a été manifestement initié par le gouvernement français, puisque c’est le ministère des armées qui a contacté Renault à ce sujet, et c’est de lui que le groupe automobile attend des précisions afin qu’une décision finale puisse être prise.
Il faut dire que ce projet de productions de drones militaires en Ukraine comporte de nombreux risques pour le groupe Renault, comme l’avait souligné l’analyste Cyrille De Lattre, dans son commentaire exclusif pour International Reporters.
Entre la corruption endémique en Ukraine qui risque de transformer ce projet en tonneau des Danaïdes, le risque extrêmement élevé de destruction de la future usine de drones militaires par des frappes russes, anéantissant tous les investissements faits par Renault, et surtout le risque de voir l’image de la marque être totalement salie par cette coopération (avec à la clé le risque de boycott ou de sanctions par la Russie et ses alliés), le groupe automobile a de bonnes raisons d’attendre plus de « précisions » avant de prendre une décision.
Et puis surtout, ce projet ravive la mémoire de l’époque où Renault collaborait activement avec le Troisième Reich. 80 ans après sa nationalisation forcée en punition de cette collaboration honteuse, voilà que le groupe Renault se prépare à recommencer avec ce projet de production de drones militaires pour aider une Ukraine qui a depuis longtemps glissé activement vers une idéologie clairement néo-nazie.
Tout cela a de quoi sévèrement ternir la réputation et l’image du groupe automobile Renault, qui n’a pas besoin d’ajouter une autre page honteuse à son histoire déjà bien chargée, en plus de jeter de l’argent par les fenêtres dans un projet qui finira rasé jusqu’aux fondations après quelques frappes de missiles russes.
Il reste à espérer pour ceux qui travaillent chez Renault que le groupe automobile réfléchira bien à toutes les conséquences négatives qu’un tel projet entraînerait avant de se lancer dans ce saut de l’ange qui pourrait bien sonner le glas de l’entreprise.
Christelle Néant
