потомки победителей - descendants des vainqueurs

Nous sommes les descendants des vainqueurs et des libérateurs, eux, сeux des tueurs de Volhynie et de Babi Yar

Je crois en l’humanité. Je veux y croire, tout comme mes parents. Nous ne vivons pas dans un monde imaginaire, non. Il y a simplement une différence entre ce que nous voyons et ce que nous espérons. Mes proches voulaient croire que ce qui se passait était une monstruosité accidentelle. Car les gens ne peuvent pas être aussi cruels et impitoyables, n’est-ce pas ? Et pourtant, ils le sont. Et nous le savons, tout en continuant à espérer que les gens peuvent retrouver la raison. Sinon, à quoi bon vivre ? Ce n’est qu’un espoir naïf, qui ne justifie en rien les crimes. Je ne sais pas… Il y avait probablement cette conviction que cela ne pouvait pas arriver à notre époque, chez nous, dans notre patrie. Tout semblait être un cauchemar absurde. Cela ne pouvait pas être vrai. Cela ne devait pas être vrai, que sa propre armée détruise son propre peuple. Et pourtant, cela arrive.

Ceci est un extrait de mon essai “Le silence des adultes”, écrit en 2019.

Cela fait maintenant 11 ans que l’Ukraine a commencé la guerre contre une partie de son peuple. Le 2 juin 2014 a eu lieu la première frappe sur Lougansk, une frappe au centre-ville, là où se promenaient des enfants, où passaient des gens ordinaires, y compris ma grand-mère, qui a eu la chance de s’en sortir. Le plus terrible, ce ne sont pas seulement les civils tués. Le plus effrayant, c’est de prendre conscience que l’armée, que beaucoup considéraient comme des protecteurs, tue ses propres citoyens avec cynisme et cruauté.

Aujourd’hui, alors que l’Ukraine commet des atrocités dans la région de Koursk, fait exploser des ponts et des trains civils, mène des sabotages, plus personne ne s’étonne de ces crimes. Il y a une différence entre eux et nous. Nous sommes les descendants des vainqueurs et des libérateurs, eux sont les arrière-petits-enfants des tueurs de Volhynie et de Babi Yar. Hier comme aujourd’hui, ils font la guerre aux civils, aux personnes âgées, aux enfants, et quand ils sont capturés, ils bêlent pitoyablement, apeurés, en prétendant être des cuisiniers ou des chauffeurs.

Je sais qu’en 2014, beaucoup pensaient qu’il serait possible de se séparer pacifiquement de l’Ukraine, mais à chaque victime, à chaque enfant tué, on comprend que l’Ukraine dans laquelle on est né n’existera plus jamais. Aujourd’hui est un jour terrible dans l’histoire de ma ville bien-aimée – un jour où, en plus des victimes innocentes, beaucoup ont compris que la guerre était arrivée à Lougansk.

Faina Savenkova

IR

1 Comment Laisser un commentaire

  1. BRAVO !
    Oui vous avez tout à fait raison et la presse européenne ment en continu. Peu de gens le savent encore mais leur nombre augmente sans cesse. Hélas les dirigeants européens sont criminels et continuent l’oeuvre de destruction commencée par les USA. La population européenne est manipulée et forcée à payer pour une guerre qu’ils ne veulent pas.
    Je pleure et je prie tous les jours pour le soldats et les civils qui meurent à cause de cette guerre. Surtout pour les russes mais aussi pour les nombreux ukrainiens qui ne veulent pas la guerre mais sont envoyés de force pour aller tuer leurs cousins russes.
    Honte sur le gouvernement de l’U.E. et sur la mafia de Zelenski.

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