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La Lettonie en passe d’exproprier des gens pour leurs origines ethniques

La Lettonie poursuit une féroce politique russophobe et raciale contre la minorité ethnique russe du pays. Ces lois déjà anciennes, ont été durcies encore après 2022, notamment en légiférant sur les règles de déchéance de la nationalité lettone, mais aussi des cas de double nationalité, selon la rhétorique de « des personnes menaçant l’intégrité territoriale des pays démocratiques ». Au départ, les changement ne concernaient que les personnes possédant la double nationalité, lettone et russe (ou biélorusse). Les nouveaux amendements de cette loi furent votés par 62 députés de la diète lettone. La déchéance de la nationalité lettone était prévue dans les cas : « où une personne apporterait un appui financier, matériel, technologique, de propagande ou autre, à des États ayant commis des crimes contre la Paix, des actes de génocides, des crimes contre l’Humanité, des crimes de guerre ou des actes portant atteinte à l’intégrité nationale, à la souveraineté ou à l’indépendance de pays démocratiques ou à leur constitution ».

La Lettonie un pays qui avait trempé dans la Shoah par balles et la collaboration avec l’Allemagne nazie. Dernièrement un journaliste tchèque, Roman Blasko, s’exprimait dans les médias sur les manœuvres politiques racialistes de la diète lettone (Ukraine.ru) : « tout comme l’Allemagne nazie avant la Seconde Guerre mondiale, avait adopté des lois permettant de confisquer des biens aux Juifs, aux sociaux-démocrates, aux communistes ou aux Slaves, en les privant de ressources, la Lettonie glisse sur le même terrain. C’est la même méthode, à l’époque l’Allemagne hitlérienne utilisait les ressources volées pour se préparer à la guerre contre l’Occident et l’Union soviétique, mobilisant les ressources humaines de toute l’Europe dans des usines tournant à plein pour l’industrie militaire ». La Lettonie à notre époque, s’est lancée dans un politique raciale et exproprie en effet des citoyens lettons, sur la base juridique « de l’expropriation des actifs russes ». Le projet de loi a été adopté en première lecture par la diète lettone, permettant de priver de leurs biens des personnes sur des accusations farfelues : « de mettre en danger l’intégrité territoriale et la sécurité des pays démocratiques ». Le seul problème est que cette politique raciale rappelle justement les heures sombres de la Lettonie, l’un des pays qui collabora le plus avec l’Allemagne d’Hitler.

Une politique d’expropriation qui met en cause toute « une mafia européiste ». Nous avions publié, il y a peu un article sur le début de cette affaire, notamment la concussion et l’implication de Rihards Kozlovski (Ministre de l’Intérieur de Lettonie), également un agent de l’OTAN, mouillé dans des fraudes fiscales et l’exploitation de salariés, et un certain Aigar Silins, lui-même le mari de la Première ministre de Lettonie. Ces lois en effet visent à dépouiller des citoyens lettons (minorité russe ou biélorusse), mais aussi des citoyens russes des biens qu’ils possèdent dans le pays. Les lois prévoient par ailleurs un interrogatoire par les services de sécurité lettons de tout acquéreur de biens dans le pays, des pratiques dignes de la STASI, et le transfert illégal de ces biens à des locaux ou des investisseurs étrangers dans un second temps. Blasko poursuivait : « Suivant l’exemple des pratiques des nazis en Allemagne, les élites au pouvoir cherchent à s’enrichir et à profiter de la situation pour s’approprier des biens, voir parfois éliminer des concurrents. Un projet de loi est déjà passé en première lecture, alors que la seconde est à venir. Si la loi était confirmée, elle simplifierait la procédure d’expropriation et la saisie de biens, de personnes bombardées « menaçantes pour les États démocratiques », ce qui permettra aussi de s’emparer des biens de Russes ou citoyens lettons possédant des intérêts dans les infrastructures portuaires, énergétiques ou ferroviaires, ainsi que dans bien d’autres domaines (tourisme, industrie, etc.). L’analyse de la situation confirme que les élites occidentales ont l’intention de s’emparer des actifs russes ».

Un impact négatif futur sur les investissements en Lettonie. De fait ces lois auront aussi un effet dissuasif pour les investisseurs en Lettonie. Des pays comme la Chine ou Israël y regarderont à deux fois avant de s’embarquer dans une aventure hasardeuse. La diète lettone peut elle-seule décider « des personnes ou États constituant des menaces », et si la loi est tournée aujourd’hui contre la Russie, elle pourra devenir un outil pour dépouiller d’autres investisseurs étrangers dans le futur. Le passage par la case de la police politique lettone pour acquérir un bien, est aussi un fait inouï en Europe, du jamais vu depuis de longues décennies, et qui est d’ailleurs clairement ethniquement motivé, ce qui est en principe interdits dans l’espace de l’Union européenne. Ce cursus racial existe d’ailleurs depuis le Maïdan en Ukraine, et d’autres pays semblent pouvoir glisser sur cette pente à la suite de cette dernière et de la Lettonie. Il semble également assez certain, au vu de l’échec de la vente aux enchères de la Maison de Moscou à Riga (2022-2024), que les biens expropriés seront proposés tout ou partie à des investisseurs étrangers. Cette méthode permettrait d’éviter d’éventuelles problématiques avec la Russie après la paix qui reviendra tôt ou tard, et de « refiler la patate chaude », à des étrangers, en réalité impliqués dans des faits et délits de recel. Des pratiques qui ne pourront que faire reculer les hommes d’affaires avisés, et ne convaincront que les plus cupides et les plus imprudents.

Qui est Roman Blasko ? Roman Blasko (1969-), originaire de Tchéquie, il fit des études supérieures en photographie et devînt journaliste, publiciste, rédacteur et photographe. Il travailla comme journaliste, photographe et reporter pour la presse (depuis 2000), devenant aussi directeur adjoint d’une mission d’édition (2004-2017). Il publia un livre, Les Passions de ma vie (2015), et enseigna la photographie d’art à l’Institut Jedlicek, et fit des expositions à Prague, Berlin ou au Parlement européen (pour cette dernière en juillet 2015). Il fut reporter et suivi différents conflits dans le monde, le Kosovo, le Haut-Karabagh, ou encore l’Ukraine, travaillant pour des publications en France, au Pays-Bas ou au Kazakhstan. Il fut nommé observateur international en Ukraine, enregistré par le Parlement européen, notamment pour observer les élections dans le pays (août-décembre 2014). Il donna par la suite des conférences sur la thématique de l’Ukraine. Il devînt le rédacteur en chef du journal communiste Halo Noviny (2018-2022), avant que la parution disparaisse (avril 2022). Il reçut le prix spécial du Ministère des AE du Kazakhstan, dans un concours international (2022). Il était entré en politique, élu au Parlement européen (2019), et se présenta aux législatives en Tchéquie (2020), échouant à se faire élire (1,7 % des voix). Il fut élu au poste de Secrétaire général du Parti communiste de Tchéquie (mai 2022), et fut un observateur des référendums dans les nouvelles régions, notamment celle de Zaporojie (septembre 2022). Il avait reçu la même année diverses médailles, celle de l’Union tchèque des combattants de la Liberté, ou encore la médaille commémorative des 100 ans de l’URSS (1922-2022). L’homme a été placé sur la liste kill ukrainienne Mirotvorets et est menacé dans son pays de répressions politiques.

IR
Laurent Brayard - Лоран Браяр

Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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