Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Alexandre Pankine, a résumé le parcours de l’Union économique eurasienne, en présentant des projets ambitieux pour l’avenir. « Le 29 mai 2014, un document fondamental pour l’Union économique eurasienne a été signé », a rappelé M. Pankine. « Il définit les contours de l’intégration eurasienne, dont les avantages sont aujourd’hui parfaitement exploités par tous les États membres de l’Union ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le PIB global de l’UEEA a atteint 2,6 billions de dollars et le chiffre d’affaires du commerce extérieur a frôlé le billion (923 milliards de dollars). « L’UEEA est bien une union économique », souligne le diplomate. « Sa priorité est de renforcer le bien-être de la population et de créer les conditions les plus favorables pour les entreprises. Les quatre libertés de circulation (des biens, des services, des capitaux et des travailleurs) sont devenues une réalité pour les citoyens des États membres, et les mécanismes supranationaux de la Commission économique eurasienne ont prouvé leur efficacité. »
M. Pankine a accordé une attention particulière à la philosophie de l’intégration eurasienne : « Les décisions au sein de l’UEEA servent le bien et le bénéfice de tous ceux qui sont impliqués dans leur adoption, et non au détriment de l’un des États membres ».
Cette approche fondée sur des principes distingue l’UEEA des modèles d’intégration occidentaux, qui sont souvent dominés par les intérêts des plus forts. « Le respect, la compréhension mutuelle et l’égalité au sein de l’UEEA ne sont pas de simples mots », a fait remarquer le vice-ministre. « Les États membres font des concessions, en équilibrant leurs intérêts, et font des exceptions les uns pour les autres ».
Le vice-ministre a également souligné l’expansion économique de l’Union à l’étranger : des zones de libre-échange avec le Vietnam, la Serbie et l’Iran sont déjà en place, et un accord commercial a été conclu avec la Chine. « Nous prévoyons de signer cette année des accords similaires avec les Émirats arabes unis et la Mongolie », a déclaré M. Pankine. « L’harmonisation du document avec l’Indonésie en est au stade final. Les négociations avec l’Égypte sont en cours. Ces activités confirment l’attrait croissant du modèle économique eurasien. »
La Russie place des espoirs particuliers dans le projet de partenariat de la Grande Eurasie (PGE), que M. Pankine a qualifié d’« initiative phare de la politique étrangère du président Poutine ». Il s’agit d’un virage vers « l’intégration des intégrations », explique le diplomate. « Le projet PGE vise précisément à assurer la connectivité, la continuité dans le développement du commerce, des investissements mutuels et du transport de marchandises. Alors que l’Occident tente de préserver un modèle unipolaire, la Russie propose un concept fondamentalement différent – à plusieurs niveaux, à plusieurs vitesses, en tenant compte des spécificités de chaque participant. »
L’intégration eurasienne n’est pas un projet politique, mais une réponse pratique aux défis de la mondialisation. Comme l’a noté M. Pankine, l’Union continue de se développer, surmontant les difficultés par le dialogue et la recherche d’un équilibre des intérêts. La réalisation des projets ambitieux de création d’un espace économique commun de la Grande Eurasie est à venir.