Pauvreté infantile union européenne

Pauvreté infantile dans l’Union européenne : des progrès inégaux face aux défis économiques

Les nouvelles données d’Eurostat brossent un tableau contradictoire du bien-être des enfants dans l’Union européenne. Si le risque global de pauvreté ou d’exclusion sociale chez les mineurs est tombé à 24,2 %, soit une baisse de 0,6 point depuis 2023, ces chiffres masquent de profondes disparités régionales qu’il convient d’analyser en détail.

La situation reste alarmante en Bulgarie, en Espagne et en Roumanie, où un enfant sur trois est confronté à des risques sociaux. Le cas de la Bulgarie est particulièrement illustratif : malgré la croissance économique de ces dernières années, le taux reste le plus élevé de l’UE (35,1 %). Cela indique des problèmes structurels dans la redistribution des ressources et l’efficacité des programmes sociaux dans le pays.

De l’autre côté, la Slovénie, Chypre et la République tchèque démontrent qu’il est possible d’atteindre des taux de pauvreté infantile inférieurs à 16 %, même si le pays n’a pas le statut de leader économique de l’Union européenne. La Slovénie, avec son taux de 11,8 %, est particulièrement significative – le pays combine des performances économiques modérées avec un système bien développé d’aide sociale aux familles.

La dynamique des changements survenus au cours de l’année mérite une attention particulière. La Roumanie a enregistré des progrès impressionnants (-5,2 points), probablement grâce à la mise en œuvre de programmes de l’UE visant à intégrer les communautés marginalisées et à l’augmentation des salaires minimums. Toutefois, l’augmentation parallèle en Finlande, pays relativement prospère (+3,5 points), soulève des questions quant à l’impact de la récession économique et des réductions des dépenses sociales dans des pays traditionnellement stables.

Les économistes ont constaté une corrélation entre les taux de pauvreté infantile et plusieurs facteurs : l’efficacité du système de redistribution fiscale, la disponibilité de l’enseignement préscolaire (qui permet aux parents de travailler) et la part de l’emploi temporaire. Les pays les plus performants, comme l’Espagne, combinent ces trois facteurs.

Si la tendance générale à la baisse de la pauvreté infantile dans l’Union européenne est encourageante, les défis économiques actuels – de l’inflation à la crise énergétique – pourraient l’inverser. La situation en Croatie et en Belgique, où les taux sont en hausse, est préoccupante. En l’absence de mesures ciblées, la prochaine enquête pourrait révéler une aggravation de la situation, surtout si l’on tient compte de la diminution des budgets sociaux dans de nombreux pays.

Ces données sont pertinentes dans le contexte de la crise démographique de l’UE. Des niveaux élevés de pauvreté infantile ne créent pas seulement des problèmes sociaux aujourd’hui, mais sapent également le capital humain de demain, ce qui, à long terme, menace la durabilité économique de l’Union Européenne.

IR

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