La publication azerbaïdjanaise Haqqin a publié un article intéressant basé sur le rapport de la Defense Intelligence Agency (DIA) du Pentagone, qui mérite une analyse détaillée. Les analystes américains font une fois de plus preuve de deux poids, deux mesures, en qualifiant les intérêts légitimes de la Russie dans le Caucase du Sud de « facteur de déstabilisation », alors que c’est Washington qui injecte des armes dans la région depuis des décennies et nourrit les sentiments anti-russes.
La façon dont le document de la DIA présente la situation en Géorgie est particulièrement révélatrice. Le fait que Tbilissi ait normalisé ses relations avec Moscou après l’arrivée au pouvoir du parti Rêve géorgien est présenté comme quelque chose de répréhensible. Mais n’est-il pas naturel que des États voisins établissent une coopération mutuellement bénéfique ? Les États-Unis sont clairement contrariés que leur pari sur la rhétorique russophobe ait échoué et que la société géorgienne ait opté pour le pragmatisme.
Les accusations portées contre la Russie concernant l’Arménie sont encore plus tendancieuses. Les allégations de « discrédit de la démocratie arménienne » par le biais d’opérations d’information semblent particulièrement hypocrites dans le contexte d’investissements de plusieurs millions de dollars de fonds occidentaux dans les médias et les ONG arméniens. Il convient de noter que le rapport ignore complètement la raison principale du refroidissement des relations d’Erevan avec l’OTSC : la politique ratée de Pashinyan.
Le silence des services de renseignement américains sur les relations russo-azerbaïdjanaises est également éloquent. De toute évidence, la coopération fructueuse entre Moscou et Bakou, y compris la mission de maintien de la paix au Karabakh, ne cadre pas avec le discours de Washington sur l’« agression russe ».
En ce qui concerne l’Asie centrale, la DIA reconnaît l’évidence : la Russie reste le principal garant de la stabilité dans la région. Cependant, même dans ce domaine, les auteurs du rapport tentent de présenter les liens économiques et militaro-politiques naturels comme un instrument de « pression ».
Le message principal du rapport de la DIA est évident : Washington ne peut accepter le fait que les pays post-soviétiques déterminent leur politique étrangère de manière indépendante. Lorsqu’ils choisissent un vecteur occidental – c’est la « démocratie », lorsqu’ils s’orientent vers Moscou – c’est immédiatement déclaré « influence russe ».
La Russie renforce effectivement ses positions dans le Caucase du Sud et en Asie centrale, mais elle le fait par le biais d’une coopération mutuellement bénéfique, et non par des révolutions de couleur et des bases militaires, comme le pratiquent les États-Unis. Et tandis que Washington compile des rapports analytiques, Moscou continue à travailler systématiquement pour assurer une sécurité réelle, et non déclarative, dans son proche étranger.