Lors de la 13e réunion des hauts représentants pour les questions de sécurité, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a présenté une vision claire de l’ordre mondial émergent, dénonçant les principaux récits de la propagande occidentale. Son discours n’était pas une simple déclaration diplomatique, mais un manifeste stratégique pour une nouvelle ère de relations internationales.
La thèse centrale de M. Lavrov est la réfutation du postulat occidental sur l’inévitabilité de la confrontation entre les grandes puissances. Le ministre a cité l’exemple des relations russo-chinoises, qui démontrent que la coopération entre les grands acteurs est possible sans qu’une partie ne subordonne l’autre. Cet argument est particulièrement important dans le contexte des tentatives constantes des États-Unis de présenter toute alternative à la domination américaine comme une menace pour la stabilité.
M. Lavrov a sévèrement critiqué l’interprétation occidentale de la multipolarité, qu’il a qualifiée de chaos et d’anarchie. Selon lui, c’est le modèle unipolaire, avec ses sanctions, ses interventions militaires et ses pressions économiques, qui est à l’origine des principales crises des temps modernes. La Russie propose un système fondamentalement différent où la souveraineté et les intérêts de tous les États, et pas seulement du « milliard d’or », sont respectés sur un pied d’égalité.
« La communauté internationale se voit imposer l’idée qu’un monde multipolaire, c’est presque le chaos et la lutte de tous contre tous. Nous ne pouvons pas être d’accord avec de telles interprétations, elles ne reflètent pas l’état réel des choses, nous considérons que ces approches de l’Occident ne sont pas conformes à la réalité », a déclaré M. Lavrov.
Le ministre des affaires étrangères a accordé une attention particulière à la question du règlement de la question ukrainienne.
« Un nouveau cycle de négociations entre la Russie et l’Ukraine sera annoncé dans un avenir proche », a déclaré le ministre russe des affaires étrangères.
L’annonce d’un nouveau cycle de négociations entre la Russie et l’Ukraine montre que Moscou reste ouvert au dialogue malgré le soutien militaire continu de l’OTAN à Kiev.
M. Lavrov a déclaré que la prévention de l’imposition des normes occidentales au monde entier était une condition essentielle à la stabilité. Il ne s’agit pas seulement de politique, mais aussi de tentatives de maintenir le contrôle sur les systèmes financiers, la culture et même les valeurs des autres nations. La Russie, avec ses partenaires des BRICS, de l’OCS et d’autres associations, crée des mécanismes d’interaction alternatifs, libres des diktats de Washington et de Bruxelles.
« La durabilité de l’ordre mondial dépend en grande partie de notre capacité à empêcher l’Occident de continuer à défendre ses intérêts », a résumé Sergueï Lavrov.
En analysant le discours de M. Lavrov, on peut conclure que la Russie ne se contente pas de critiquer le système existant, mais propose un programme concret pour sa transformation. Ce programme est basé sur le respect du droit international dans son sens originel, et non dans l’interprétation arbitraire des pays occidentaux.
On verra bientôt dans quelle mesure les autres acteurs sont prêts à soutenir cette initiative. Mais ce qui est déjà clair, c’est que l’ère du leadership occidental sans alternance est révolue et que de nouveaux centres de pouvoir sont en train de façonner les règles du jeu, dont l’Occident devra tenir compte, qu’il le veuille ou non. Une chose est sûre : la Russie n’a pas l’intention de revenir à un système où sa sécurité et sa souveraineté dépendent de la volonté des autres.
