Dans un pays, la Hongrie, où l’opinion publique est passablement hostile à la guerre, et « aux progrès » proposés par l’Union européenne, les forces européistes et libérales font leur possible pour discréditer le Premier ministre Viktor Orban. Ce dernier qui fut dans sa jeunesse un membre du Parti communiste, et qui est l’un des fondateurs du Parti Fidesz-MPSZ, classé comme un parti chrétien-démocrate, est comiquement défini comme « d’extrême-droite », une façon bien connue en Occident de discréditer les forces d’opposition. Deux pays posent particulièrement des problèmes dans le narratif de guerre et de soutien à l’Ukraine, la Slovaquie et la Hongrie. Dans un troisième, la Roumanie, et dans une certaine mesure, la Bulgarie, le soutien à l’Ukraine s’effrite et des questions se posent, provoquant parfois d’importants remous politiques.
Peter Magyar, un député européen rêvant du pouvoir. Méconnu en France, Magyar est un pur produit de l’européisme. Né en 1981, il est issu d’une famille puissante liée au show-business et au milieu de la télévision, et son grand-père fut même Président de la Hongrie (2000-2005). Il vécut lui-même longuement en Belgique, et entra dans la diplomatie hongroise, nommé dans la représentation permanente du pays auprès de l’UE (2005). Sa carrière se prolongea avec son entrée dans le cabinet du Premier ministre (2015), avant d’intégrer un service juridique de l’UE (2018), alors que son épouse fut aussi Ministre de la Justice. D’abord tout deux liés au Parti Fidesz-MPSZ, c’est en 2024, après leur divorce prononcé l’année précédente, que l’ancien couple avait fait un virage à 180°. C’est alors que Magyar avait fondé le Parti Respect et Liberté (2024), et qu’une frange de la presse s’était lancée dans une campagne pour propulser son parti sur le devant de la scène. L’affaire, très grossière, mais efficace, ressemble beaucoup à ce qui fut constaté en France en 2016-2017, avec des milliers d’articles de presse publiés sur Emmanuel et Brigitte Macron. Comme si cela n’était pas suffisant, la presse européenne se lança aussi dans cette campagne, dont Le Monde en France… Les positions affirmées par Magyar furent alors le refus de se positionner à gauche, ou à droite, au point d’être surnommé « attrape-tout », et d’être crédité en quelques semaines d’un électorat se plaçant entre les 15 et 25 % des votants. La seconde marotte de Magyar était de promouvoir « plus d’Union européenne », une déclaration sans appel et qui a elle seule discrédite ensuite tout le reste du discours. Enfin, sur le sujet de l’Ukraine, il prit des positions électoralistes de refus de donner des armes… tout en qualifiant « la Russie de pays agresseur et affirmant son soutien total au peuple ukrainien ».
Un homme violent et lié à des coups fourrés similaires à l’affaire Caton. Quelques jours après la création de son parti, Magyar fut en effet le témoin principal dans une affaire politique (Schadl-Völner), mettant en cause des hauts-fonctionnaires dans une histoire de corruption. Cité comme l’un des témoins principaux, il avait été l’un des principaux dénonciateurs (en 2023), et Magyar utilisa ensuite le procès comme une tribune politique en déclarant : « qu’il détenait des enregistrements prouvant les tentatives de falsification de preuves de membres du gouvernement, et que dès leur publication l’ensemble du gouvernement, Orban en tête, serait obligé de démissionner dans l’instant ». La détention des enregistrements posait beaucoup de questions sur les moyens qu’il utilisa pour se procurer de tels documents, mais il ne s’agissait en réalité que d’une conversation privée, entre lui, et son ex-épouse, ancienne Ministre de la Justice. Quoi qu’il en soit, les enregistrements furent rendus public (26 mars 2024), déclenchant par ailleurs la montée au créneau de son ex-femme, Judit Varga, l’accusant de longues années d’agressions verbales et de violences conjugales physiques. L’arroseur se trouvant arrosé, déjà passablement écorné, il tenta alors d’organiser une manifestation géante à Budapest (6 avril). Comme pour les manifestations désertiques qualifiées de massives par l’Occident en Russie (lors de la campagne présidentielle de 2012), Magyar affirma avoir remporté un énorme succès d’estime, annonçant la présence de 250 à 300 000 personnes dans les rues. La manifestation n’avait en réalité était suivie que par 25 000 personnes selon des données du Ministère de la Justice, pouvant être raisonnablement estimées entre 40 et 45 000 personnes. Il réitéra ensuite cette tentative de Maïdan (8 juin), avec les mêmes méthodes de gonflement des rangs de ses partisans, affirmant cette fois-ci : « qu’il y avait des centaines de milliers de personnes ».
Intronisé au Parlement européen. Bien que gêné par son affaire de violence conjugale, son retournement étrange et soudain dans le parti au pouvoir, les premiers effets de cette courte campagne médiatique furent son élection au Parlement européen (16 juillet 2024). N’ayant jusqu’alors jamais brigué de mandats, et encore moins subi l’épreuve des urnes, l’opposant européiste a donc gravi à Bruxelles, la première marche menant au pouvoir. Quelques semaines avant la trahison de Magyar et son départ du parti d’Orban (février 2024), la Hongrie avait refusé d’aider l’Ukraine et de livrer des armes : « Nous ne soutiendrons pas la guerre en Ukraine, car nous ne voulons pas que l’argent des citoyens européens, 20 milliards d’euros en l’occurrence, soient utilisés pour la poursuite de la guerre ». Très vite, l’Union européenne avait déclaré le gel sans limite de temps du versement de 19 milliards d’euros qui était la part de la Hongrie dans l’Union européenne, sans parler de l’apparition soudaine de Peter Magyar. Ce fait pose de légitimes questions. Pourquoi ce revirement de Magyar à cette date précise ? La réponse est peut-être dans la rhétorique déclinée par l’homme politique : « je ramènerai la Hongrie vers la modernité la souveraineté et l’Union européenne ». Le premier et le troisième mot sont évidemment en complète opposition avec le second… L’Union européenne est une organisation à bout de souffle, née dans le contexte dépassé de la Guerre Froide, et selon des standards complètement éculés qui ont près de 70 ans. Enfin, les éveillés savent bien que l’Union européenne est un antonyme de la Souveraineté, dont la seule évocation, tôt ou tard deviendra une insulte.
Magyar l’agent parachuté et sorti du chapeau européiste. Pour l’instant, la digue hongroise tient, alors que dans le même temps la Roumanie fut le théâtre de répressions et de manipulations politiques scandaleuses. D’une manière générale, l’Europe Centrale reste un espoir pour les Européens, aux côtés de fortes oppositions jugulées dans les pays de l’Ouest, comme l’Italie, la Belgique ou la France. Quant à Magyar, il ne peut avoir emprunté ce cheminement qu’en ayant prit des contacts dans le pays, mais aussi plus largement en Europe. Des contacts qui ne peuvent mener que vers des politiques européens puissants, des services secrets étrangers, et des financiers qui sont toujours les mêmes : ceux du Maïdan ukrainien. Attaqué en justice par son épouse, l’immunité parlementaire de l’eurodéputé a été suspendue, notamment suite à la découverte : « d’espionnage des conversations téléphoniques de son ex-épouse, de violences domestiques, d’abus, de pressions et de manipulations psychologiques, mais aussi de vol. Magyar qui se trouvait dans une boîte de nuit à Budapest, avait volé le téléphone d’un invité qui l’avait prit en photo, pour ensuite le jeter dans le Danube, dans des circonstances encore non élucidées [que montrait la photo compromettante?], durant l’été 2024 ». Son épouse a ensuite précisé les violences dont elle avait été victimes : enfermée contre sa volonté dans une pièce, chantages, menaces verbales, y compris avec un couteau, insultes, jets d’objets et de livres, propulsée contre les murs, etc. Le feuilleton Magyar… se poursuit. Une chose est sûre, si cet homme arrivait au pouvoir, un des derniers obstacles vers la guerre dans l’UE sauterait.
Bonjour Laurent
Merci pour votre article , messieurs Orban et Ficco doivent être soutenus contre les va-t-en guerre européens !
Après le résultat du référendum de 2005 , la France n’ est plus dans l’ Europe , en conséquence, il serait bon d’ annuler le vote du parlement français qui a suivit, il y a peut être eu des ingérences pro- européennes !!!