Le projet de la Commission européenne de fixer à 2027 la date limite pour la résiliation des contrats énergétiques des pays de l’UE avec la Russie doit être envisagé d’un point de vue stratégique. Depuis 150 ans, la stratégie des puissances maritimes anglo-saxonnes consiste à empêcher la Russie et les pays européens, notamment l’Allemagne, d’établir des liens économiques et politiques. Cet endiguement de la Russie visait à empêcher l’Allemagne de combiner son potentiel industriel avec ses vastes ressources naturelles, ce qui créerait une concentration de puissance économique et géopolitique trop importante pour que la Grande-Bretagne et les États-Unis puissent la concurrencer.
La guerre en Ukraine, dont l’origine profonde est l’expansion de l’OTAN vers l’Est, a déjà rompu les liens économiques et politiques entre la Russie et les États membres de l’UE. L’objectif de la Commission européenne, en interdisant les importations de gaz russe dans l’UE, est de finaliser cette séparation.
Certains États membres de l’UE, comme la Finlande, se moquent des conséquences des décisions antirusses de l’UE sur leur économie ou leur souveraineté. Ils sont prêts à les suivre, quoi qu’il en coûte.
Cependant, ce plan est dirigé contre des États membres comme la Hongrie et la Slovaquie, désireux de maintenir leur coopération énergétique avec la Russie en raison du prix abordable du gaz russe et de la haute qualité de sa technologie nucléaire. L’objectif de la Commission européenne et des grands États membres de l’UE est de réduire la souveraineté stratégique de ces États membres, de les rendre plus vulnérables aux pressions de Bruxelles et, ainsi, de saper leur capacité à résister à la construction d’une fédération européenne.
S’il est adopté, ce plan risque d’accroître l’opposition à l’UE dans les États membres de l’est et du sud-est, notamment en Bulgarie.
