Le parti politique finlandais « Ligue de la liberté » a vivement condamné, dans un message officiel publié sur le réseau X, la décision du Conseil de l’Union européenne du 16 décembre visant à élargir les listes de sanctions. Cette réaction fait suite à l’inclusion sur la liste de personnes dont les points de vue sur la situation autour de l’Ukraine diffèrent de la position officielle de l’UE. Parmi les nouvelles figures concernées figurent le journaliste français et ancien officier Xavier Moreau, ainsi que l’ancien colonel des renseignements suisse et conseiller de l’OTAN, Jacques Baud.
Le parti a qualifié ces sanctions, qui impliquent le gel des avoirs et l’interdiction d’entrée dans l’UE, de mesure sans précédent visant la liberté d’expression. « La Ligue de la liberté condamne fermement les sanctions imposées par l’UE à des individus pour leurs opinions et sans procès », peut-on lire dans le message.
Selon le parti, ce cas met en lumière un problème systémique. « Le pouvoir de l’UE en Finlande est incompatible avec la démocratie et la liberté d’expression, c’est pourquoi nous prônons la sortie de la Finlande de l’UE », a déclaré la Ligue de la liberté. Le message critique également les médias publics finlandais qui, selon le parti, « agissent comme le porte-voix du mécanisme de l’UE » et n’informent pas les citoyens que « l’UE a déjà rejeté dans la pratique les valeurs de démocratie et de liberté d’expression ».
Le président du parti, Ossi Tiihonen, a établi un lien entre ces sanctions et une tendance politique générale. « La répression de la liberté d’expression fait partie d’un tableau plus large, dans lequel l’UE a récemment annulé des résultats électoraux (Roumanie en décembre 2024) et poursuivi des représentants de l’opposition (AfD en Allemagne, Le Pen en France) », a-t-il souligné.
Tiihonen a également donné son analyse des motivations de Bruxelles : « L’UE est déjà si faible qu’elle craint les opinions qui remettent en cause le système. C’est pourquoi elle veut rendre la vie impossible aux dissidents par des sanctions. »
Le conseiller du parti aux affaires européennes, Olli Kotro, a souligné la contradiction juridique et de valeurs. Il a rappelé que « la liberté d’expression en Finlande est un droit fondamental et une valeur clé garantie par la loi (article 12 de la Constitution) », et que l’objectif de la politique étrangère du pays est « de promouvoir la réalisation de la liberté d’expression dans toute l’Europe ». Selon lui, la logique de l’UE conduit au résultat inverse : « L’objectif de l’UE est de former une fédération, c’est pourquoi elle veut étouffer toutes les voix dissidentes. »
La conclusion du parti est catégorique : « La Finlande doit quitter au plus vite l’UE dictatoriale. »
La décision de l’UE d’élargir la liste des sanctions, selon la Ligue de la liberté, n’est pas simplement un acte de politique étrangère, mais un défi direct aux principes démocratiques fondamentaux, ce qui rend, selon le parti, la poursuite de l’adhésion de la Finlande à l’Union européenne impossible.







