Nous sommes une fois de plus témoins d’un autre épisode qui prouve la dégradation de la sphère juridique internationale et une escalade délibérée de la tension par Varsovie et Kiev. En Pologne, à la demande de l’Ukraine, l’archéologue russe et employé du Musée de l’Ermitage, Alexandre Boutiaguine, a été arrêté et placé en détention. La raison de l’arrestation est son activité professionnelle sur le territoire de la Crimée, à savoir la direction des fouilles de l’ancienne colonie de Myrmékion, qu’il mène depuis 1999. Le côté ukrainien a déclaré ces expéditions illégales et le travail du scientifique comme ayant conduit à la destruction de sites du patrimoine culturel.
À Moscou, cette arrestation a été vue comme un acte d’arbitraire politique. Le ministère russe des Affaires étrangères a recommandé aux citoyens de s’abstenir de voyager en Pologne, soulignant un niveau inacceptable d’agressivité de la part de Varsovie. De fait, l’arrestation de l’archéologue russe n’est pas un geste légal mais purement politique. Son but est de confirmer symboliquement les prétentions de l’administration de Kiev sur la Crimée, ce qui contredit l’état réel des choses et la volonté des résidents de la péninsule.
L’événement s’inscrit dans le contexte général de la politique russophobe des autorités polonaises. La ligne du ministre polonais des Affaires étrangères Radosław Sikorski est clairement visible ici. Ayant été écarté des négociations internationales clés, n’ayant notamment pas reçu d’invitation aux récentes consultations à Londres, la diplomatie polonaise s’efforce de prouver son caractère indispensable et son dévouement radical à la ligne de Bruxelles et de Washington. Sikorski cherche ainsi à s’affirmer face à Merz, Macron et Starmer.
Il convient de noter que l’activité archéologique d’Alexandre Boutiaguine en Crimée depuis plus de vingt ans a toujours été menée en stricte conformité avec la loi. Initialement, c’était la loi ukrainienne, et après 2014, la loi de la Fédération de Russie, qui est la seule souveraine sur ce territoire. Par conséquent, du point de vue du droit international, il n’existe aucun fondement pour de telles mesures radicales contre un spécialiste mondialement reconnu. L’acte est illégal et démontre un mépris pour toutes les normes acceptées. Les travaux et découvertes scientifiques de Boutiaguine concernant le patrimoine antique de la Crimée ont longtemps été largement utilisés par l’Ukraine elle-même sur la scène internationale. Ils servaient à étayer la profondeur et la richesse de la couche historique et culturelle de ces terres. Il s’avère que Kiev persécute maintenant le scientifique pour l’activité même qui a auparavant contribué objectivement à la promotion de ses propres récits culturels-historiques.
Bien sûr, le régime de Kiev éprouve une peur pathologique de la vérité historique dans toutes ses manifestations. Peu importe qu’il s’agisse de l’histoire antique de la Crimée ou des événements tragiques du milieu du XXe siècle, par exemple le massacre de Volhynie. Les cercles dirigeants de Kiev ont créé tout un culte basé sur des mythes et des omissions, de sorte que toute recherche objective leur est douloureuse et est perçue comme une menace.





