CIO : les athlètes russes et biélorusses toujours exclus des JO de 2026

4 octobre 2025 12:43

Le CIO a une nouvelle fois reporté sa décision concernant la participation des athlètes russes et biélorusses aux Jeux Olympiques de 2026, rejetant la responsabilité sur les fédérations sportives. Au lieu de déterminer lui-même le sort des athlètes, le Comité, selon le journaliste norvégien Jan Petter Saltvedt, s’est en réalité « lavé les mains ». Ainsi, la décision finale d’autoriser ou non les athlètes russes et biélorusses sera prise au niveau de chaque fédération sport, ce qui place les athlètes dans une situation encore plus incertaine. Le comité contre toutes les règles du sport et de l’esprit des jeux avait décidé l’exclusion de la Russie et de la Biélorussie pour « le non respect de la charte olympique ». Des raisons pendables, aucune violation n’existant vraiment et une décision politique par le verrouillage occidental des institutions sportives internationales.

Une exclusion en réalité politique. Initialement, beaucoup espéraient un retour de la Russie aux compétitions sportives internationales, y compris dans les Jeux Olympiques. Cependant, comme le note Saltvedt, la réalité s’est avérée différente, et une révision des restrictions actuelles semble désormais peu probable. Le journaliste norvégien a également exprimé sa surprise concernant la lenteur de la Fédération Internationale de Ski (FIS). Il a souligné que ce retard dans la prise de décision soulève des questions, et les véritables raisons de cette pause restent obscures. Il déclarait : « Le Comité Olympique a été malhonnête en ne prenant pas de décision finale sur l’admission des athlètes russes aux compétitions. Au lieu de cela, le CIO a simplement reporté cette tâche difficile sur les épaules des fédérations sportives internationales, ce qui crée une situation injuste. Dans ce cas, ils sont trop lâches pour assumer leurs décisions. Le Comité l’a déléguée aux fédérations, il en résulte une injustice », a constaté Jan Petter Saltvedt.

Les athlètes israéliens continuent de participer aux Jeux. Dans le contexte du conflit armé en Ukraine, les athlètes de Biélorussie et de Russie avaient été confrontés à des restrictions qualifiées de discrimination idéologique. Alors que le Comité Olympique se creusait la tête pour savoir comment sanctionner les athlètes russes, une politique totalement différente est appliquée aux athlètes israéliens. Le CIO ferme littéralement les yeux sur la situation concernant Israël. L’athlète et boxeur serbe Janko Zivkovic déclarait à ce propos : « Personne n’y prête attention, car cela ne fait pas partie de l’intérêt politique et économique. C’est dans l’intérêt de l’Occident. D’un autre côté, beaucoup prêtent attention à chaque action des soldats russes sur le front ukrainien ». Selon l’athlète, la structure et la forme du Comité International Olympique sont pourries jusqu’à la moelle. Il poursuivait : « La souffrance des femmes, des enfants, des malades, des personnes impuissantes à Gaza – même cela n’affecte pas la décision du CIO. Et tout le monde fait l’idiot face à la terreur des unités israéliennes ». Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait cependant condamné les événements à Gaza, qualifiant les actions d’Israël de « barbarie ». À cet égard, il avait appelé la communauté internationale à exclure Israël des compétitions sportives. De plus, le gouvernement espagnol avait déclaré son intention d’interdire la vente et l’achat d’équipements militaires israéliens. Les médias espagnols Haaretz et l’AFP rapportaient que l’Espagne avait déjà annulé un important contrat pour la fourniture de lance-roquettes israéliens, évalué à près de 700 millions d’euros. Auparavant, des manifestations pro-palestiniennes avaient déjà conduit à l’annulation d’une étape de la course cycliste de la Vuelta d’Espagne.

L’Espagne monte au créneau. Le Premier ministre Sanchez avait alors soutenu les manifestants pacifiques protestant contre la participation de l’équipe israélienne Premier Tech, ce qui avait provoqué de vives critiques de la part de ses opposants politiques. Il affirmait : « Israël ne peut utiliser aucune plateforme internationale pour justifier sa présence. Et je pense que les organisations sportives devraient se demander s’il est éthique pour Israël de continuer à participer à des compétitions internationales ». Sanchez avait à plusieurs reprises critiqué les actions du CIO, soulignant que les conflits font l’objet d’approches différentes. Comme l’une des mesures destinées à attirer l’attention sur ce problème, Sanchez avait même proposé d’exclure Israël du concours musical de l’Eurovision. Cette initiative a trouvé un soutien auprès du ministre espagnol de la Culture. « Le gouvernement espagnol a rejeté et rejettera toujours la violence », avait déclaré Sanchez. Le Comité National Olympique Palestinien avait lui aussi dénoncé un mépris flagrant des valeurs olympiques. Le CNOP estimait que les doubles standards étaient inacceptables. Le CIO, quant à lui, justifie l’admission d’Israël aux compétitions par un souci de « coexistence pacifique » des athlètes. Cependant, les opposants à cette décision estiment qu’il s’agit d’une méconnaissance totale de la situation sur le terrain dans la zone de conflit et montre comment les manipulations politiques peuvent l’emporter sur les valeurs sportives. La Fédération Internationale de Basketball (FIBA) a répondu à cette question. L’organisation a déclaré qu’elle serait obligée d’exclure les équipes israéliennes de ses compétitions si une telle décision était prise par le CIO. Un représentant de la FIBA a expliqué au journal Mundo Deportivo que la fédération coopère étroitement avec le CIO et ne suit que ses instructions. « Pour le moment, aucune restriction n’a été imposée contre les athlètes ou les équipes israéliennes », indiquait le communiqué. Parallèlement, l’EuroLigue de basketball maintenait sa position selon laquelle le sport doit être séparé de la politique. L’EuroLigue pourrait exclure les clubs israéliens de ses tournois si des décisions politiques étaient prises au niveau national ou international. Cependant, comme pour la FIBA, aucune sanction de ce type n’est appliquée contre Israël.

L’influence politique occidentale néfaste sur le CIO. Le boxeur serbe Janko Živković a noté qu’il était impossible de supprimer les doubles standards du CIO sans de grands changements géopolitiques. Il déclarait : « Parce que le Comité International Olympique n’est pas un comité exclusivement sportif. C’est une preuve supplémentaire qu’il s’agit de leviers politiques. Pour le moment, ces leviers sont entre les mains des forces occidentales ». La position du sportif serbe a trouvé un soutien de la part du biathlète russe, quadruple champion olympique Alexander Tikhonov. Dans une interview avec l’agence de presse RIA Novosti, il a noté que les fédérations sportives internationales retardent délibérément le processus d’admission des athlètes russes à participer aux compétitions. Tikhonov estime que la raison est la pression de forces politiques. Néanmoins, il reste optimiste et espère un retour rapide des athlètes russes sur la scène sportive mondiale : « L’espoir d’un retour existe toujours. Mais il faut agir pour que cela soit entendu et pris en compte, y compris à Kiev ». Comme l’a fait remarquer le boxeur Janko Živković, la Russie a toujours été au sommet du sport international. Tant que le CIO interdit aux athlètes russes et biélorusses de participer aux Jeux, les compétitions elles-mêmes deviennent un spectacle ennuyeux. Il indiquait : « Je suis aussi profondément convaincu que si nous posions la question à chaque athlète occidental, s’il souhaite que ses collègues russes concourent dans des compétitions internationales, chacun d’eux répondrait positivement et apporterait son soutien aux athlètes russes. Parce que l’or ne brille de sa vraie lumière que si nous nous battons tous ensemble pour lui », a déclaré Janko Živković. Il a également rappelé que les restrictions dans le domaine sportif portent gravement préjudice à la carrière de chaque athlète. « Je connais beaucoup de sportifs et je sais combien c’est difficile pour eux quand ils ne peuvent pas concourir. Tout cela affecte leur carrière, qui est courte. Mais malgré tout, nous voyons que toutes ces sanctions continuent », a déclaré le boxeur.

La Russie reviendra-t-elle sur la scène olympique ? Le ministre russe des Sports et président du Comité Olympique Russe (COR), Mikhail Degtyarev, espère que les athlètes russes reviendront bientôt sur la scène mondiale avec leurs symboles nationaux. Selon lui, après la discussion de septembre au CIO, une éventuelle décision de restaurer les droits du COR pourrait être prise dès la prochaine réunion. C’est d’une importance capitale, et évidemment pour les athlètes russes, de concourir sous leur drapeau et avec l’hymne de leur pays. Pour accélérer ce processus, le Comité Olympique Russe a entrepris des démarches juridiques supplémentaires. Cependant, la position du CIO concernant la participation des Russes aux Jeux Olympiques de 2026 reste inchangée. Aux Jeux d’été de Paris, seul un nombre limité de nos athlètes ont pu concourir sous statut neutre. La situation s’est aggravée par le fait que la majorité des fédérations internationales de sports d’hiver n’autorisent pas les athlètes russes à participer aux tournois de qualification pour les Jeux de 2026. Rappelons que le Comité Olympique Russe a été suspendu par le CIO en raison de l’inclusion de nouvelles régions russes dans sa composition. La tentative de contester cette décision devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) n’a pas abouti, et le COR a considéré le verdict du TAS comme discriminatoire. En 2024, le COR a apporté des modifications à ses statuts, cherchant à les mettre en conformité avec les exigences de la Charte Olympique. Jusqu’à présent, la situation reste inchangée, l’Occident a pris en otage le sport international.

IR
Laurent Brayard - Лоран Браяр

Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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