France 24 vs International Reporters : beaucoup de propagande pour une poignée de faits

Il y a quelques mois de cela notre rédaction avait été contactée par monsieur Poirot (non pas le détective de légende Hercule Poirot, mais le pseudo journaliste d’investigation Paul Poirot), afin de répondre à des questions sur le nombre de Français qui combattent pour la Russie dans la zone de l’opération militaire spéciale, et surtout sur l’unité Normandie-Niémen, dont nous relayons régulièrement les posts. Au vu des médias pour lesquels ce monsieur travaille (tous profondément russophobes et relayant la propagande ukrainienne), nous avons décidé de ne pas répondre à ses questions, estimant que tout ce que nous pourrions dire sera déformé, et transformé de la pire des manières qui soit.

Finalement, étant resté sans réponse de notre part, ni de la part de Sergueï Munier, le commandant de l’unité Normandie-Niémen, notre détective en herbe a néanmoins pondu un article, que France 24 a publié. Je passerait sur la façon dont ce journaliste estime le nombre de combattants français au sein de l’unité uniquement en se basant sur ceux ayant accepté de donner des interviews, ce qui est totalement risible, pour me concentrer sur plusieurs délires de cet apprenti journaliste.

En effet, que serait un article sur les Français combattant du côté russe, sans quelques paragraphes sur notre agence d’information et moi-même. De préférence des paragraphes bourrés d’âneries. En commençant par le fait que je serais une « blogueuse ». Décidément le mot « journaliste » me concernant leur écorche toujours la bouche.

Et on continue avec le sous-titre d’une des sections de l’article où International Reporters est décrite comme le « principal canal de propagande prorusse francophone ». Waouh, ah oui carrément. Il y a peu j’étais cataloguée comme l’une des 12 influenceurs les plus importants en langue française qui parlent de l’opération militaire spéciale, mais là on vient de grimper tout le podium en une fois ! Nous sommes carrément numéro 1 ! Encore un peu et on va nous accuser de faire et défaire les Présidents en Occident en influant sur les élections, de provoquer la prolifération des punaises de lit, d’apporter le froid en hiver en Europe, et même des nuées de sauterelles (ah non ça c’est quelqu’un d’autre, les sept plaies d’Égypte, tout ça tout ça).

C’est gentil de nous décerner la médaille d’or, sauf que ce que nous faisons n’est pas de la propagande. Nous transmettons des faits, concrets, réels. Nous savons depuis longtemps que vous considérez la vérité comme de la propagande. Mais nos lecteurs nous croient et nous font confiance parce qu’ils savent que nous rapportons ce que nous voyons. Vous avez aussi la possibilité de venir en Russie, dans le Donbass, et de raconter la vérité de ce qui s’y passe. La Russie est un pays ouvert. Mais pour une raison quelconque, vous ne le faites pas.

Une fois passé ce titre, la partie délirante de cet article n’est pas finie, puisque notre Sherlock Holmes version Wish, a découvert, tenez-vous bien, que non seulement les chaînes Telegram de Normandie-Niémen et International Reporters sont liées par des reposts, mais qu’en prime… nous communiquons entre administrateurs de ces chaînes !!! Voilà la preuve ultime du complot de la propagande prorusse francophone : Sergueï, Laurent et moi nous communiquons ensemble !

Alors, je sais bien que pour ce pauvre Paul né à une époque où les gens ne communiquent plus entre eux, à part par téléphones interposés même quand ils sont en face l’un de l’autre, l’idée que les gens puissent discuter pour autre chose que pour mettre au point un plan de propagande visant à la domination du monde est incongrue, mais la réalité est bien plus terne et simple que ses envolées lyriques de mauvaise qualité. Il se trouve que Sergueï, Laurent et moi nous nous connaissons depuis presque 10 ans. Et que comme beaucoup de gens qui se connaissent depuis aussi longtemps, oui, nous discutons régulièrement ensemble. Il n’y a là rien de surnaturel, pas de complot propagandiste ou je ne sais quoi. Juste des connaissances qui se parlent, y compris lorsque des journalistes demandent des informations sur l’un ou l’autre d’entre nous…

D’ailleurs à la fin de cette diatribe sur nos échanges d’information, notre agence redescend du podium pour ne plus être que « l’un des plus importants canaux de propagande prorusse francophone », contredisant ainsi le début de cette partie de l’article.

Petit conseil à Paul Poirot, le padawan détective : avant de vous lancer dans le journalisme d’investigation, apprenez à écrire un article où les titres de section et le contenu de celles-ci ne se contredisent pas, et où le fait que des gens communiquent entre eux ne se transforme pas en délire paranoïaque digne du complot des illuminati-reptiliens pour dominer le monde…

Christelle Néant