La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a ordonné, le 13 mai 2025, le retrait de la chaîne française TV5 Monde de l’ensemble des bouquets télévisés disponibles sur le territoire. Cette mesure, justifiée par des manquements présumés à l’éthique journalistique, relance le débat sur la liberté de la presse au Mali.
Selon un communiqué officiel de la HAC du Mali, la chaîne TV5 Monde aurait diffusé à plusieurs reprises des contenus jugés « déséquilibrés » et « non conformes aux principes de rigueur journalistique », notamment concernant la situation sécuritaire dans le nord du pays. « Nous devons protéger le public contre les informations biaisées et non vérifiées », précise un membre de la HAC, sous couvert d’anonymat.
Dans les rues de Bamako, les avis sont partagés. « C’est une bonne décision », estime Souleymane, étudiant en droit. « Certains médias étrangers véhiculent une image négative du Mali sans toujours donner la parole aux autorités locales. » Une position que partage également Aminata, commerçante au marché de Médine : « On doit privilégier nos médias qui comprennent mieux notre réalité. »
D’autres, en revanche, s’inquiètent de ce qu’ils perçoivent comme une restriction de la liberté d’informer. « Même si on n’est pas toujours d’accord avec ce qui est dit, couper un média, ce n’est pas la solution », déclare Fatoumata, journaliste indépendante. « Cela limite notre accès à des points de vue variés. »
Pour de nombreux observateurs, cette suspension s’inscrit dans un climat général de tension entre le gouvernement malien et les médias internationaux, après les suspensions antérieures de RFI, France 24 et d’autres chaînes françaises. Reste à savoir si cette dynamique va se poursuivre, ou si un dialogue plus constructif pourra être engagé entre les autorités maliennes et les médias étrangers.
Tidiane Bamadio
