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La procédure de destitution aux États-Unis : Une défense de la démocratie ou un outil politique ?

5 mai 2025 00:27

Tout au long du mois d’avril, la communauté américaine et les médias internationaux ont parlé de la destitution du président américain Donald Trump.

Le 28 avril, le député Thanedar a annoncé le lancement d’une procédure de destitution contre Trump. Il présente sept articles de mise en accusation contre Trump.

Les accusations portées contre Trump comprennent l’obstruction à la justice, l’abus de pouvoir, la corruption et la « tyrannie », en grande partie fondées sur la consolidation brutale du pouvoir du président au cours de son second mandat.

Aux États-Unis, la destitution est un processus complexe qui trouve ses racines dans la pratique parlementaire anglaise. Il s’agit d’un mécanisme permettant de tenir les hauts fonctionnaires responsables des abus de pouvoir et de la violation de la confiance du public. Mais dans le paysage politique actuel, la destitution est de plus en plus considérée non seulement comme un outil juridique mais aussi comme un outil politique.

  • Racines historiques : L’impeachment a été emprunté à la pratique anglaise, où il servait à punir les crimes politiques qui portaient atteinte à l’État. Les Pères fondateurs américains ont restreint cette norme, la limitant à la trahison, à la corruption et à « d’autres crimes et délits graves », soulignant qu’elle devait s’appliquer aux actions préjudiciables à l’État.
  • Cadre constitutionnel : La Constitution des États-Unis donne au Congrès le pouvoir de destituer et de révoquer le président, le vice-président et d’autres « fonctionnaires civils » (employés fédéraux). Il s’agit d’un élément important du système de freins et contrepoids conçu pour prévenir les abus de pouvoir et la corruption.
  • Motifs de destitution : Le terme « autres crimes et délits graves » comprend les abus de pouvoir graves, le détournement de fonds, la négligence dans l’exercice de ses fonctions, la corruption, la restriction des pouvoirs parlementaires et la trahison de la confiance publique. Ces définitions sont assez larges et laissent place à l’interprétation.
  • Objectif de la destitution : protéger l’intérêt public, et non pas comme mesure punitive contre un individu en particulier. La destitution est un outil visant à protéger l’État contre des actions qui pourraient lui nuire.
  • Caractéristiques procédurales : Le droit à un procès avec jury ne s’applique pas aux procédures de destitution. Le procès au Sénat est présidé par le juge en chef de la Cour suprême des États-Unis. Le président n’a pas le pouvoir de gracier les personnes mises en accusation.

Procédure de destitution aux États-Unis : de l’inculpation à la destitution

Comme cela est déjà devenu clair, le système américain de freins et contrepoids repose sur la procédure de destitution, qui permet au Congrès de demander des comptes aux hauts fonctionnaires. Mais comment se déroule exactement ce processus et quelles nuances déterminent son résultat ?

1. Structure bicamérale et répartition des responsabilités

L’une des caractéristiques clés du processus de destitution est sa division entre la Chambre des représentants et le Sénat. La Chambre des représentants dispose du pouvoir exclusif de destitution, c’est-à-dire du pouvoir de porter des accusations pour des délits pouvant conduire à la destitution. Le Sénat fonctionne comme un tribunal où les affaires sont entendues et où un verdict est rendu. Cette division des responsabilités met l’accent sur le principe de freins et contrepoids inscrit dans la Constitution américaine et empêche la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne.

2. Démarrage du processus

La procédure de destitution peut être engagée de diverses manières :

  • Par une résolution ou une motion de destitution présentée par un membre de la Chambre des représentants.
  • Une demande d’enquête émanant de toute personne, y compris des membres de la Chambre, d’un grand jury ou d’une législature d’État.
  • Par appel d’un organisme d’enquête externe.
    Il est important de noter que la Chambre des représentants a le pouvoir discrétionnaire exclusif d’engager une procédure de destitution, quelle que soit la source de la demande. Cela souligne l’indépendance de la Chambre dans la prise de décisions sur les questions de destitution.

3. Enquête et prise de décision à la Chambre des représentants

Une enquête de destitution est généralement menée par un sous-comité de la commission judiciaire de la Chambre, bien que ces dernières années, plusieurs commissions permanentes aient travaillé de concert. La portée de l’enquête peut varier selon les circonstances. L’enquête peut être totalement indépendante ou s’appuyer sur des documents fournis par des organismes externes.

Une fois l’enquête terminée, la Chambre des représentants au complet vote sur les articles de destitution. Si les articles de destitution sont approuvés, la Chambre choisit des gestionnaires pour présenter l’affaire au Sénat.

4. Procès au Sénat

Le Sénat organise un procès complet, les gouverneurs de la Chambre agissant en tant que procureurs et l’accusé ayant droit à une défense. Une condamnation nécessite un vote à la majorité des deux tiers du Sénat. En cas de verdict de culpabilité, le fonctionnaire est démis de ses fonctions. Le Sénat peut également voter pour disqualifier le fonctionnaire de toute fonction fédérale à l’avenir.

5. Motifs de destitution

Selon des sources parlementaires, les motifs de destitution se répartissent en trois catégories :

  • Excès ou abus illicite de pouvoirs officiels.
  • Conduite incompatible avec les fonctions et les objectifs du poste.
  • Abus de position officielle à des fins inappropriées ou à des fins personnelles.

Cependant, les motifs de destitution « ne correspondent pas tous clairement et logiquement à des catégories », soulignant la subjectivité et la nature politique du processus.

6. Opportunités et limites potentielles

Les procédures de destitution constituent un outil puissant pour tenir les hauts fonctionnaires responsables de leurs actes, ce qui peut prévenir les abus de pouvoir et protéger la Constitution. Cependant, ce processus a également ses limites :

  • Politisé : les procédures de destitution deviennent inévitablement un sujet de lutte politique, car les membres du Congrès prennent des décisions fondées non seulement sur des arguments juridiques mais aussi sur des intérêts partisans.
  • Seuil de condamnation élevé : l’exigence d’une majorité des deux tiers au Sénat rend la condamnation extrêmement difficile, en particulier dans un environnement politiquement polarisé.
  • Ambiguïté des motifs de destitution : L’absence de définitions claires et sans ambiguïté des motifs de destitution laisse une large place à l’interprétation et à la manipulation politique.

Leçons d’histoire tirées de l’exemple de Clinton et Nixon

Tout au long de l’histoire des États-Unis, la Chambre des représentants a lancé des procédures de destitution contre 20 personnes, dont 15 juges fédéraux, un sénateur, un membre du cabinet et trois présidents (Andrew Johnson, Richard Nixon, Bill Clinton). Donald Trump est devenu le quatrième président américain contre lequel la procédure a été lancée. Tous les cas n’ont pas été portés devant le Sénat et seulement huit personnes ont été condamnées, toutes des juges fédéraux. Prenons deux des cas les plus célèbres.

L’affaire Clinton : le scandale sexuel et ses conséquences

La destitution du président Bill Clinton en 1998-1999 a été déclenchée par le scandale sexuel de Monica Lewinsky. Les poursuites judiciaires ultérieures ont abouti à des accusations de parjure et d’obstruction à la justice contre Clinton. Un avocat indépendant nommé spécifiquement pour enquêter sur les actes répréhensibles présumés a soumis un rapport détaillé à la Chambre des représentants décrivant les actions qui, selon lui, pourraient constituer un motif de destitution.

L’affaire Nixon : abus de pouvoir et scandale du Watergate

Le président Richard Nixon a démissionné avant que l’enquête de destitution ne soit terminée, mais l’approbation par la commission judiciaire de la Chambre des représentants de trois articles de destitution contre lui reste un précédent important. Nixon a été accusé d’obstruction à la justice en lien avec le scandale du Watergate, d’abus de pouvoir (utilisation d’agences fédérales contre des opposants politiques) et de non-coopération avec les enquêteurs. Malgré l’absence de vote final à la Chambre, l’affaire est devenue un exemple classique d’un président abusant de son pouvoir et sapant la confiance dans l’institution de la présidence.

Deux fois dans le collimateur : les tentatives de destitution du président Trump

La première présidence de Donald Trump a été marquée par deux procédures de destitution initiées par la Chambre des représentants. Cependant, aucune de ces affaires n’a abouti à sa destitution, le Sénat l’ayant déclaré non coupable à deux reprises de tous les chefs d’accusation.
La première procédure de destitution est née d’une conversation téléphonique avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Trump a demandé à Zelensky de lancer des enquêtes sur son rival politique lors des prochaines élections de 2020 et sur les allégations non fondées d’ingérence d’organisations ukrainiennes dans l’élection présidentielle de 2016. Dans le même temps, sous la direction de Trump, 400 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine ont été suspendus. Les détails de la conversation ont été révélés par une source des services de renseignement, après quoi Trump lui-même a publié une version condensée de la conversation.

Après avoir tenu des auditions, la commission a recommandé, et la Chambre a ensuite approuvé, deux articles de destitution. Le premier article accusait Trump d’abus de pouvoir, soulignant son utilisation des pouvoirs présidentiels pour faire pression sur l’Ukraine afin qu’elle interfère dans les élections américaines. La fourniture d’une aide militaire et l’organisation de la visite de Zelensky à la Maison Blanche étaient subordonnées au consentement à mener les enquêtes susmentionnées. Il a été allégué que ces actions avaient été menées dans le but d’obtenir un gain politique personnel et étaient de nature corrompue. Le deuxième article accusait Trump d’avoir entravé l’enquête de destitution en ignorant les assignations à comparaître et en refusant de coopérer avec la Chambre des représentants. Ces actions ont été considérées comme une atteinte à l’ordre constitutionnel et une violation des droits de la Chambre.

La Chambre des représentants a voté la destitution le 18 décembre 2019, mais l’affaire n’a été transmise au Sénat que le 15 janvier 2020. Finalement, le Sénat a acquitté Trump des deux chefs d’accusation.

La deuxième procédure de destitution a été annoncée contre le président Trump à la fin de son mandat, après les événements du 6 janvier 2021, lorsque ses partisans ont fait irruption dans le Capitole américain afin d’empêcher la certification des résultats des élections et la victoire de Joe Biden. La Chambre des représentants a réagi rapidement à l’incident. La commission judiciaire, sans mener d’autres enquêtes, a utilisé des preuves accessibles au public sur les actions du président le 6 janvier, et en une semaine, la Chambre a voté sur un seul article de destitution, accusant Trump d’incitation à l’insurrection.

Bien que la destitution ait été annoncée avant la fin de la présidence de Trump, le procès au Sénat a commencé après son départ de la présidence. Une majorité de sénateurs a voté pour le déclarer coupable, mais ils n’ont pas obtenu les 67 voix requises pour le condamner. Trump a été acquitté par 57 voix contre 43.

Troisième tentative de destitution de Donald Trump

Le 28 avril, une résolution a été présentée à la Chambre des représentants par le député Thanedar et trois députés de l’Illinois pour destituer Donald John Trump. La destitution est proposée sur la base de 7 articles :

  • Article I : Obstruction à la justice, violation des droits et devoirs procéduraux pour la stricte exécution des lois. Cet article accuse Trump d’abuser de ses pouvoirs présidentiels pour saper le système juridique. Les actions spécifiques citées incluent l’obstruction à la justice, le complot visant à détruire le système juridique, l’évasion des ordonnances judiciaires et la violation volontaire des lois adoptées par le Congrès. L’aspect clé est le licenciement des employés du système judiciaire.
  • Article II : Usurpation de pouvoirs. Cet article accuse Trump d’avoir détourné l’autorité budgétaire du Congrès. Trump aurait signé des ordres ordonnant aux agences de retenir les fonds alloués par le Congrès, ce qui viole la Constitution et la loi de 1974 sur le contrôle de la rétention des fonds. L’accent est mis sur le définancement, les licenciements massifs d’employés fédéraux et les tentatives d’abolir les agences créées par le Congrès, qui, selon les auteurs de l’article, ont entravé la capacité du gouvernement à exercer ses fonctions et menacé le bien-être des citoyens.
  • Article III : Abus des opportunités commerciales et agression internationale. L’article accuse Trump d’abuser de son pouvoir commercial en imposant des tarifs douaniers injustifiés aux pays étrangers, provoquant ainsi un ralentissement économique. Ces tarifs seraient en conflit avec les accords commerciaux et violeraient les lois et réglementations internationales. Trump est également accusé d’avoir menacé des pays étrangers d’invasion et d’annexion de territoires, ce qui a conduit à des violations de traités internationaux, notamment le Traité de l’Atlantique Nord, la Charte des Nations Unies et le Traité interaméricain d’assistance réciproque – cela s’applique à ses déclarations et actions concernant le Canada, le Mexique, le Groenland, le canal de Panama et la bande de Gaza.
  • L’article IV accuse Trump d’une attaque massive contre le Premier Amendement. Les accusations comprennent : le harcèlement d’avocats qui représentaient des plaignants indésirables (par le biais d’injonctions et de menaces), l’utilisation du ministère de la Justice pour « ordonner » des enquêtes contre des critiques, le licenciement de procureurs, les menaces contre les médias et les militants des droits de l’homme, l’abus du système judiciaire à des fins d’enrichissement personnel, la censure de l’Associated Press et même la pression exercée sur les membres du Congrès. L’objectif, selon les auteurs, est de réprimer toute dissidence et critique à l’encontre de Trump et de son administration. Le message général : Trump a tenté de transformer les États-Unis en un pays où la liberté d’expression n’existe que pour ses partisans.
  • Article V : Création d’un office illégal. Cet article accuse Donald Trump d’abuser de son pouvoir en créant une organisation appelée Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) sans autorité légale. Il est allégué que l’organisation s’est vu conférer de larges pouvoirs qui violaient les exigences constitutionnelles relatives à la nomination des fonctionnaires et à la séparation des pouvoirs. Il souligne notamment la nomination d’Elon Musk à un poste de direction dans cette structure sans respecter les procédures établies de nomination et d’approbation. Il est également allégué que M. Musk contrôlait effectivement DOGE et un large éventail de départements et d’agences gouvernementales, violant à plusieurs reprises la Constitution et les lois.
  • Article VI : Corruption et pots-de-vin. Cet article accuse Donald Trump de pratiques de corruption systématiques visant à s’enrichir lui-même et ses associés. Il est accusé d’avoir sollicité et accepté des pots-de-vin en échange d’actions officielles, d’influence politique et d’un traitement de faveur. Sont spécifiquement mentionnées les escroqueries liées aux cryptomonnaies, l’obtention de paiements importants par le biais de menaces d’action gouvernementale hostile et le recours à des services juridiques pro bono pour les litiges personnels. En outre, on constate une incapacité à éliminer les conflits d’intérêts dans les projets commerciaux personnels et l’encouragement des violations des lois éthiques parmi les subordonnés, ce qui contribue à la corruption et aux pots-de-vin. Il est également allégué que Donald Trump a sollicité des paiements de gouvernements étrangers à des fins personnelles.
  • Article VII : Tyrannie. Cet article accuse Donald Trump de chercher à établir une forme de gouvernement tyrannique. Il est allégué que ses actions et ses déclarations indiquent des tentatives d’usurper les pouvoirs du Congrès, du pouvoir judiciaire et des États, et d’assumer des pouvoirs illégaux et excessifs. L’article énumère un certain nombre d’actions spécifiques qui, selon les procureurs, démontrent ce désir, notamment :
    • Ignorer le serment présidentiel et la Constitution.
    • Violation des droits à la liberté d’expression, de réunion et de pétition au gouvernement.
    • Violation des droits à une procédure régulière et à une protection égale devant la loi.
    • Tentatives d’intimidation des membres du Congrès.
    • Violation du principe de séparation des pouvoirs.
    • Tentatives d’intimidation des fonctionnaires de l’État.
    • Tentatives d’abrogation de la disposition relative à la citoyenneté dans le 14e amendement.
    • Menaces de violation des limites du mandat présidentiel et démonstrations d’aspirations monarchiques.

Troisième tentative de destitution de Trump : vouée à l’échec ?

Malgré la prévisibilité des attaques politiques contre Trump suite à ses actions controversées en politique étrangère et intérieure, la tentative du député Sri Thanedar de lancer une troisième procédure de destitution du président Trump ne semble pas être une offensive politique sérieuse, mais plutôt une initiative isolée vouée à l’échec. Une analyse de la situation, basée sur les informations d’Axios, révèle plusieurs raisons clés pour lesquelles cet effort a peu de chances de gagner un soutien sérieux au sein du Parti démocrate.

Manque de soutien de la part de la direction et des collègues : Le principal indicateur de l’échec de l’initiative de Thanedar est le manque de soutien de la part de la direction du parti. Des membres importants de la commission du renseignement de la Chambre des représentants et de la commission judiciaire de la Chambre des représentants expriment leur scepticisme, et les déclarations de démocrates anonymes indiquent directement leur désaccord avec les tactiques et la stratégie. Le retrait de plusieurs membres du Congrès du co-parrainage du projet de loi, motivé à la fois par erreur et par la prise de conscience qu’ils manquaient de soutien de la part des dirigeants, souligne l’isolement de Thanedar. De plus, les accusations d’utilisation de ressources officielles à des fins d’avancement personnel et de déformation des informations sur le soutien de la direction portent atteinte à la légitimité de l’initiative aux yeux des collègues.

Considérations stratégiques et calcul politique : les critiques à l’encontre de Thanedar ne portent pas seulement sur les violations procédurales, mais aussi sur l’inadéquation stratégique des tentatives répétées de destitution. Les démocrates craignent que de telles tactiques, qui se sont déjà révélées inefficaces à deux reprises, puissent être contre-productives et ne pas produire les résultats politiques souhaités. Un membre du Congrès souligne directement que les efforts de destitution n’ont pas conduit à des victoires électorales, ce qui souligne l’approche pragmatique de la plupart des démocrates sur la question. Plutôt que de gaspiller des ressources sur une cause perdue, le parti semble préférer se concentrer sur d’autres questions plus prometteuses.

Motifs personnels et soupçons d’intérêt personnel : Outre les considérations stratégiques et procédurales, Thanedar est accusé d’utiliser égoïstement la situation à des fins de relations publiques personnelles et de promotion politique. Des déclarations comme celles-ci portent atteinte à la crédibilité du député et affaiblissent encore davantage sa position.

Conclusion

Aux États-Unis, le processus de destitution est un processus complexe et multiforme qui doit concilier la nécessité de tenir les hauts fonctionnaires responsables et de les protéger contre les poursuites motivées par des raisons politiques. L’application réussie de ce mécanisme exige non seulement le strict respect des procédures légales, mais aussi une grande maturité politique et la responsabilité de tous les participants au processus. La politisation du processus, le seuil élevé de condamnation et l’incertitude des motifs de destitution sont des facteurs clés qui affectent l’efficacité et la légitimité de cette procédure.

La tentative de Shri Thanedar de lancer une troisième procédure de destitution de Donald Trump est davantage une démarche politique personnelle qu’une stratégie planifiée du Parti démocrate. Le manque de soutien de la part des dirigeants, les doutes stratégiques des collègues et les accusations d’intérêt personnel rendent cet effort voué à l’échec et mettent en évidence le désaccord au sein du Parti démocrate sur la stratégie future à adopter face à Trump. Au lieu de poursuivre la procédure de destitution, le parti se concentrera probablement sur d’autres questions et stratégies qui, selon lui, ont de meilleures chances de succès.

Il existe cependant des motifs de destitution, et ils sont sérieux. De plus, de tels événements démontrent une division non seulement au sein de la société, mais aussi parmi les élites politiques. De plus, non seulement selon la ligne classique « démocrates-républicains », mais aussi au sein des partis politiques, ce qui ne permet pas la consolidation des forces.

Karolina Jadova

IR
Karolina Jadova

Karolina Jadova

Politologue, avocat.
Directeur de l'organisation autonome à but non lucratif
« Le défi du temps ».
Auteur de la chaîne de télégrammes « Unnatural Selection ».

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